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Chirurgies esthétiques pour animaux

Publié le 10 octobre 2012 par Nuage1962

Pour l’esthétique .. on décide de couper des queues, des oreilles pour les chiens, et quoi encore ?? Les chiens ne peuvent t’ils pas être eux-même, avec la babine et oreilles pendantes … Qui a décidé les standards de beauté chez les animaux ???
Nuage

 

Chirurgies esthétiques pour animaux

Chirurgies esthétiques pour animaux

Photo: Fotolia

Coupe d’oreilles, coupe de queues, broches pour les dents et même pose d’implants testiculaires: les chirurgies esthétiques sur les animaux sont bel et bien pratiquées, mais elles divisent le milieu vétérinaire québécois.

 

Le débat est ouvert: doit-on effectuer des chirurgies esthétiques sur les animaux? De moins en moins de médecins vétérinaires pratiquent ce type d’intervention. Selon l’Association canadienne des médecins vétérinaires, 92% des vétérinaires du Québec sont en désaccord, surtout lorsqu’il s’agit de la coupe d’oreilles.

En fait, peu de vétérinaires font ces chirurgies. À Québec, seulement deux vétérinaires font la coupe d’oreilles, mais ils refusent d’expliquer leur démarche au «Journal».

«L’attitude est différente qu’ailleurs (dans le monde), ce n’est pas une pratique qui est criée sur tous les toits », a confirmé Chantale Allinger, présidente de l’Association québécoise des médecins vétérinaires. « C’est rare et ce sont des demandes très particulières», dit-elle.

D’ailleurs, l’Association québécoise se prononce contre les interventions simplement esthétiques. Pour la coupe des queues, les vétérinaires sont par contre plus divisés.

 « La raison pour laquelle certains vétérinaires sont encore pour cette procédure, c’est parce qu’ils craignent que s’ils cessent de le faire, d’autres personnes le fassent dans des conditions inappropriées, comportant ainsi un risque pour la santé de l’animal », explique la présidente.

Toujours légales, mais…

La décision finale reviendra toutefois à l’Ordre des vétérinaires qui a le pouvoir d’interdire ces pratiques chirurgicales.

«Depuis 2010, on a établi que l’Ordre s’opposait, mais on ne bannit pas la pratique», mentionne Joël Bergeron, le président. «À condition que ceux qui interviennent utilisent les méthodes légales.» Pour certaines interventions, l’Ordre craint qu’il ne se développe un marché noir. «Pour l’instant, nous préférons l’éducation à l’interdiction.»

Il faut dire que modifier une charte et impliquer l’Office des professions n’est pas une tâche facile.

«À moyen terme, l’organisation tient à rouvrir la charte d’éthique pour y modifier plusieurs points et la question des chirurgies esthétiques y sera assurément.»

Le Club canin

Il reste que la pression vient souvent des éleveurs de chiens, car les standards de beauté, selon les races, exigent que les oreilles soient pointues et que la queue soit courte. Le Club canin canadien, qui gère les compétitions canines au pays, accepte néanmoins tous les chiens. Toutefois, ce sont les juges qui auront le dernier mot.

«Ça dépend du juge. Encore beaucoup d’entre eux favorisent les chiens dont les oreilles et la queue ont été coupées», affirme l’une des employés.

D’ailleurs, l’Association canadienne se positionne aussi contre toutes les chirurgies esthétiques, sauf pour des raisons médicales. Elle estime que le bien-être animal devrait être la priorité.

«Le Club canin canadien n’aide pas», signale Jean Gauvin, le vice-président.

Chirurgies animales: extravagances mondiales

Aux États-Unis: implants testiculaires. La compagnie de Kansas City Neuticle, qui fournit les prothèses de silicone, explique que la transformation « permet à votre animal de conserver son aspect naturel, l’estime de soi et aide au traumatisme associé à la modification » due à la stérilisation.

En France: le perçage pour animaux serait une nouvelle mode. Patrick D, vétérinaire depuis 30 ans, a affirmé sur son blogue avoir soigné un chien avec plusieurs anneaux auriculaires. Il a d’ailleurs expliqué que l’exercice fait chez un tatoueur pouvait «provoquer localement une infection et des douleurs assez importantes pour l’animal».

En Grande-Bretagne: les liftings pour chien sont très populaires. Certains propriétaires d’animaux sont prêts à payer la somme de 9000 euros (11 500 $) pour faire enlever le surplus de peau de leur animal. Pour des vétérinaires anglais, il s’agit d’une pratique médicale, mais pour d’autres, simplement d’un caprice de la part du propriétaire.

Terminé pour cinq provinces

Trois provinces de l’Atlantique ainsi que le Manitoba ne pratiquent plus de chirurgies vouées qu’à l’esthétique. Leur code d’éthique permet les transformations seulement pour des raisons médicales. Du côté de la Saskatchewan, la coupe d’oreilles est interdite, mais pas la coupe des queues. Selon les vétérinaires québécois, les éleveurs, par exemple ceux du Nouveau-Brunswick, viendraient maintenant au Québec pour que leurs animaux subissent les chirurgies esthétiques. Néanmoins, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas et la Suisse ont aussi emboîté le pas afin d’interdire la coupe d’oreilles chez les animaux dans les 10 dernières années.

Finies les transformations…

Au Québec, la médecin vétérinaire Audette Girard a décidé de mettre un terme à toutes les chirurgies purement esthétiques à l’intérieur de sa clinique. Donc, même retirer les griffes des chats ne se fait plus.

«Au début, on se demandait si nous allions perdre notre clientèle. Finalement, nos clients, même ceux qui ont décidé de faire retirer les griffes de leurs chats ailleurs, reviennent.»

Pour Mme Girard, les chats ont besoin de leurs griffes pour communiquer.

«Ça fait partie intégrante de l’animal», explique-t-elle.

Elle affirme que la principale raison pour faire enlever les griffes de son animal réside dans la peur qu’il brise les objets du salon.

Efficace la coupe d’oreilles?

La coupe d’oreilles serait très douloureuse et les risques d’hémorragies et d’infections seraient élevés, selon plusieurs vétérinaires. Cette pratique ferait souffrir les animaux uniquement pour des raisons esthétiques. Le Dr Richard Lacroix, vétérinaire de la région de Québec, explique sur son site Internet

«qu’aucun taux de succès ne peut être garanti par le chirurgien, car la génétique, la conformation et le tempérament de l’animal sont des facteurs imprévisibles qui influencent le résultat final».

Il dit toutefois que la chirurgie des oreilles n’est pas plus douloureuse que la stérilisation.

http://fr.canoe.ca



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