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Rappel massif de bœuf: à qui la faute?

Publié le 11 octobre 2012 par Nuage1962

A qui la faute … ?? De toute cette quantité de viandes gaspillées avec le coût de la vie qui est cher et que la viande elle-même n’est pas donnée c’est un dure coup autant pour l’abattoir concernée que pour certaines familles a faibles revenus .. Je pense que nos mode de consommation, la façon dont on élèvent le bétail pour une quantité industrielles .. il ne faut pas se surprendre qu’un jour .. comme ces derniers temps arrive
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Rappel massif de bœuf: à qui la faute?

Rappel massif de bœuf: à qui la faute?

Par Lise Bergeron

Plus de 2 000 produits de la compagnie XL Foods font partie du plus important rappel alimentaire de l’histoire du Canada. Comment en est-on arrivé là?

Le rappel massif de bœuf de l’Ouest canadien en cours actuellement nous le remémore encore une fois: plus les opérations d’abattage sont concentrées, plus le risque de contamination à grande échelle est élevé. Dans ce cas-ci, les produits de la compagnie albertaine XL Foods Inc., l’abattoir le plus important au pays avec 2 000 employés et une capacité de traiter 1,4 million de bêtes par année, sont soupçonnés de contamination à la bactérie E.coli O157:H7. En date du 8 octobre 2012, des milliers de tonnes de bœuf ont été rappelées d’un bout à l’autre du pays ainsi qu’aux États-Unis, et plusieurs pays ont fermé leurs portes au bœuf canadien.

La source du problème

Typiquement, parce qu’il provient de plusieurs parties de l’animal, c’est le bœuf haché qui est le plus susceptible d’être contaminé à l’E.coli, mais les autres coupes de viande ne sont pas non plus à l’abri.

Dans le cas présent, le rappel est d’autant plus important que l’entreprise géante distribue son bœuf sous différentes formes – du filet mignon au steak haché, en passant par la saucisse et les cubes à ragoût – et sous différentes marques partout au Canada. Au total, XL Foods fournit 35 % de tout le bœuf vendu au pays.

«Durant le processus d’abattage, la chair animale destinée à la consommation humaine peut entrer en contact avec de la matière fécale. On croit souvent que les pathogènes, s’ils sont présents, ne le sont qu’à l’extérieur du morceau de viande et qu’ils seront détruits à la cuisson. Or, ces pathogènes peuvent pénétrer dans la viande durant le procédé d’attendrissage ou de piquage», explique Olivier Berreville, docteur en biologie de l’Université de Dalhousie et conseiller scientifique de la Canadians for the Ethical Treatment of Farm Animals (CEFTA).


Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), «la détection de la bactérie E.coli dans des abattoirs n’est pas exceptionnelle en soi, mais on s’attend à ce que les établissements prennent des mesures appropriées pour surveiller les taux plus élevés que la normale et qu’ils modifient leurs mesures de contrôle en conséquence».

Or, note l’ACIA, alors que le problème a été signalé le 4 septembre 2012, l’entreprise n’avait toujours pas instauré de mesures correctives satisfaisantes trois semaines plus tard, et son plan pour régler le problème à long terme n’était pas acceptable. Résultat: l’ACIA a suspendu temporairement le permis de l’établissement.

Manque d’inspecteurs?

«Un seul animal peut contaminer toute la chaîne de production, et il y a de moins en moins d’inspecteurs fédéraux chargés de surveiller les opérations», déplore Élise Desaulniers, blogueuse et auteure de Je mange avec ma tête – Les conséquences de nos choix alimentaires.

Pourtant, selon l’ACIA, 40 inspecteurs et six vétérinaires de l’Agence fédérale travaillent en tout temps dans l’établissement de XL Foods situé à Brooks, en Alberta. Mieux encore, deux vétérinaires et six inspecteurs de l’ACIA se sont même ajoutés au personnel de l’établissement depuis 2006, soutient l’Agence.

«C’est difficile de savoir ce qui se passe derrière les portes closes des abattoirs», note Élise Desaulniers.

Un reportage de Radio-Canada relatait récemment que d’ex-employés de XL Foods avaient révélé des failles importantes dans le processus d’abattage, par exemple des instruments qui tombent au sol et qui sont réutilisés sans être nettoyés. Plusieurs autres anomalies liées à la salubrité des installations ont aussi été décrites dans les médias, notamment des écoulements de désinfectant sur la viande, des thermomètres inadéquats et des frigos mal entretenus.

Un problème systémique

Pour Olivier Berreville, qui visite des installations agricoles depuis 12 ans, l’explication réside dans notre système agroalimentaire lui-même, basé sur la production d’aliments en grande quantité et bon marché.

«La façon dont les animaux sont élevés dans les fermes industrielles, par exemple la proximité des bêtes, le surpeuplement et les conditions insalubres, compromet leur système immunitaire et favorise la propagation d’agents pathogènes et de maladies», affirme-t-il.

Les producteurs assurent pourtant que tout est fait dans les normes, selon des critères scientifiques établis par des comités internationaux, et que les vétérinaires veillent au grain. Pour Olivier Berreville, toutefois, le Canada traîne de la patte.

«De nombreux critères établis et mis en pratique en Europe sont loin d’être suivis au Canada. La majorité de la viande, des œufs et des produits laitiers vendus ici proviennent d’animaux qui ont vécu des existences de peur et de privation; pourtant, ce n’est souvent que lorsque la santé humaine est concernée que l’on commence à réfléchir à ce sujet», fait-il remarquer.

Comme consommateurs, comment y voir clair?

«Le présent rappel devrait inciter les gens à se renseigner sur la façon dont sont produits les aliments d’origine animale qu’ils achètent, et entraîner un débat de société sur la façon dont les animaux de ferme sont traités et les conséquences pour le bien-être animal, l’environnement et la santé humaine», conseille Olivier Berreville.


Élise Desaulniers, pour sa part, songe à pour tous ces animaux élevés, nourris et abattus pour rien.

«Quel gaspillage de ressources… Un véritable gâchis», conclut-elle.

Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), les aliments contaminés par l’E.coli O157:H7 ne présentent pas nécessairement d’altération visible ni d’odeur suspecte. La consommation d’aliments contaminés par cette bactérie peut occasionner des maladies graves, parfois mortelles, qui se manifestent notamment par des douleurs abdominales intenses et de la diarrhée sanguine. Jusqu’à présent, aucun des 11 cas recensés n’a fait de victimes.

Consultez la liste complète des produits rappelés sur le site de l’ACIA.

http://www.protegez-vous.ca



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