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La lettre qui allait changer le destin d' Harold Fry arriva le mardi...

Publié le 20 octobre 2012 par Anaïs Valente

"Le dimanche, on lit au lit, et parfois même le samedi aussi quand le dimanche on se lève à l'aube".

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Il était juste parti poster une lettre.
Mais c’est mille kilomètres qu’il va parcourir à pied.
Un roman inoubliable qui a conquis le monde entier.
« Je suis en chemin. attends-moi. Je vais te sauver, tu verras. Je vais marcher, et tu vivras. »
Harold Fry est bouleversé par la lettre qu’il reçoit de Queenie Hennessy, une ancienne amie qui lui annonce qu’elle va mourir.
Alors que sa femme, Maureen, s’affaire à l’étage, indifférente à ce qui peut bien arriver à son mari, Harold quitte la maison pour poster sa réponse. Mais il passe devant la boîte aux lettres sans
s’arrêter, continue jusqu’au bureau de poste, sort de la ville et part durant quatre-vingt-sept jours, parcourant plus de mille kilomètres à pied, du sud de l’Angleterre à la frontière écossaise.
Car tout ce qu’Harold sait, c’est qu’il doit continuer à marcher.
Pour Queenie.
Pour son épouse Maureen.
Pour son fils David.
Pour nous tous.

Je copie rarement le pitch d'un livre, car je préfère en livrer le résumé moi-même.

Mais cette fois, je vous le copie, car quand les éditions XO m'ont proposé cet ouvrage dont j'ignorais tout, après avoir été charmée par le titre (j'aime bien les titres étranges, genre Les écureuils de central park sont tristes le lundi, trouvé sur la brocante à 2 euros, yesssss, ou Le club des amateurs des épluchures de patates, trouvé dans une poubelle à cartons-papiers, re-yessss), j'ai lu le résumé de l'éditeur, et j'ai eu des frissons de malade sur tout le corps.  Ça c'est un signe.  Un bon signe.  Pour moi, la première impression est souvent la bonne, du moins en matière de livre, alors si après deux lignes d'une quatrième de couv' je m'endors, j'abandonne, et si après la lecture intégrale de la quatrième de couv' je ressemble à une poule bien en chair (j'ai la chair de poule quoi), ben j'adore j'adhère, du moins j'espère.

Et je n'ai pas été déçue par ce road movie très original, celui d'un sexagénaire bien pèpère bien banal qui pète un câble un beau matin, ou plutôt un moche matin où il reçoit une lettre triste, pour se lancer dans une marche de mille kilomètres afin de sauver Queenie.  Au fil de la marche, laquelle peut aisément être suivie par une carte en début d'ouvrage, super initiative car tout le monde ne connaît pas les villes d'Angleterre et leur situation (déjà que je suis pas cap de situer Liège sur une carte, ni Marche, ni Arlon, je l'ai constaté dernièrement, Namur, c'est déjà limite), bref au fil de la marche, Harold nous livre, comme des pièces de puzzle, des bouts de sa vie.  De toute sa vie, avec Queenie, avec David, avec Maureen.  Une vie banale, métro boulot dodo enfant train train quotidien petits drames gros drames lassitude ennui silence amour ténu.  Une vie sur laquelle il se retourne sans doute pour la première fois, avec toute la lucidité et l'émotion qui le caractérisent.  Une vie sur laquelle Maureen, qui attend son retour, va également se retourner. 

Et la question qui tue est : après s'être tant retournés, vont-ils se retrouver ?

Un roman bouleversant, un bilan de vie, dont le final, que j'ai lu lors d'un moment de grâce automnale, installée sur un transat en plein soleil, m'a fait chialer comme un bébé affamé, à gros sanglots bien bruyants.  Notez que mes voisins doivent avoir l'habitude, je chiale souvent en lisant sur ma terrasse, mais là c'était vraiment de très gros "chialements".

Si vous ne deviez vous offrir qu'un livre cet automne, que ce soit La lettre blablabla (dont le seul défaut est la longueur du titre, lorsqu'il faut l'écrire).

Extrait : Ce devait être pareil partout en Angleterre.  Les gens achetaient du lait, ou bien faisaient leur plein d'essence, ou même postaient des lettres.  Et ce que les autres ignoraient, c'était à quel point ce qu'ils portaient en eux était lourd.  L'effort surhumain qu'il fallait faire parfois pour être normal et participer à la vie ordinaire.  La solitude que cela représentait.


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