C’était sans aucun doute le défilé le plus attendu de cette Fashion Week parisienne. Le premier round d’Hedi Slimane chez (ex Yves) Saint Laurent Paris. Hasard ou coïncidence, le défilé venait presque en dernier dans le calendrier des shows. Inutile de dire qu’Hedi était attendu comme le Messie.
Car la vraie question que tout le monde se posait est : Est –ce que Hedi Slimane, ancien styliste chez l’Homme pour YSL, créateur de Dior Homme et qui vient de terminer une pause de cinq ans durant laquelle il s’est concentré sur la photographie, peut dessiner pour la femme ?
La réponse est OUI.
Oui, oui, oui, mille fois oui.
Bien sûr ni les coupes ajustées pour lequel le créateur est connu, ni ses larges chapeaux à feutre mou, ni ses robes en mousseline ne réécrivent l’histoire de la Mode. Ses jupes de cuir cloutées, ses capes légères ou en plumes d’autruche, ces maxi nœuds en mousseline pour un effet lavallière, les franges de ses vestes en daim ou ses chemises à manches volantées n’ont rien de novateur .
Avec des touches bohèmes ou rebelles, les tenues s’inspiraient des archives d’YSL, sans aucun doute : une démarche bien avisée pour un styliste qui prend les rênes d’une maison au si beau patrimoine.
Mais Hedi Slimane a le mérite de nous avoir emmené avec lui.
C’est concis, cohérent, construit. On est quelque part entre 1970 et 2010, à un festival de musique, à Marrakech ou à Paris. Sur la planète Slimane pour Yves Saint Laurent, se mélangent le rock, l’esprit western ultra glamour, le slim, le noir et les seventies pour des silhouettes (si) élégantes et (si) intemporelles.
Pierre Bergé a dit d’Hedi Slimane qu’il est le digne successeur d’Yves, « il sait jouer avec les codes, avec l’ADN de St Laurent, sans le copier, il le modernise vraiment ».
Ilaria Casati du ELLE évoque elle « une grammaire stylistique si jeune et intemporelle qu’elle parait aujourd’hui encore plus dans l’air du temps. ».
Bref, pour conclure on peut dire que c’est le travail d’un homme (d’un artiste ?!) talentueux qui a mis son ego de côté pour se mettre au service d’un mythe.
Perso, je ne m’en lasse pas.
Je suis sous la charme. Inconditionnellement.
(Pics/ source :lexpress.fr, elle.fr & blouinartinfo.com)