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Simone Weil, sur le Parvis... -1-

Publié le 07 novembre 2012 par Perceval

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            Simone Weil à Londres en 1942

A l'heure d'une nouvelle évangélisation, Simone Weil illustre parfaitement et intelligemment, les difficultés à passer la porte de l'Eglise catholique ( en particulier )...

Le rejet de l'institution chez Simone Weil exprime une volonté d’accéder à l’universel en se dépouillant du « nous » institutionnel, à travers un parti pris pour l’exil, pour l’étrangeté.

La porte que S.W. veut franchir est celle qui permet l'entrée dans le transcendant, la spiritualité authentique et non l’autre, celle qu’elle pourrait traverser si elle le voulait, parce qu’elle est grande ouverte et qu’on l’y invite (je parle ici de celle de l’Église). La porte de l’Église comme institution, c’est justement celle qu’elle refusera de franchir jusqu’à la fin …

«  Il existe un milieu catholique prêt à accueillir chaleureusement quiconque y entre. Or je ne veux pas être adoptée dans un milieu, habiter dans un milieu où on dit « nous » et être une partie de ce « nous », me trouver chez moi dans un milieu humain quel qu’il soit. En disant que je ne veux pas je m’exprime mal, car je le voudrais bien ; tout cela est délicieux. »

 « Ce qui me fait peur, c’est l’Église en tant que chose sociale. Non pas seulement à cause de ses souillures, mais du fait même qu’elle est entre autres caractères une chose sociale. Non pas que je sois d’un tempérament très individualiste. J’ai peur pour la raison contraire. J’ai en moi un fort penchant grégaire. Je suis par disposition naturelle extrêmement influençable, influençable à l’excès, et surtout aux choses collectives. »

 « J’ai peur de ce patriotisme de l’Église qui existe dans les milieux catholiques. J’entends patriotisme au sens du sentiment qu’on accorde à une patrie terrestre.

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J’en ai peur parce que j’ai peur de le contracter par contagion »

Je partage, avec Simone Weil, tout à fait le sentiment de malaise devant le « collectif »... Simone Weil interprète le « Partout où deux ou trois d'entre vous seront réunis en mon nom, je serai au milieu d'eux » de l’Évangile : cela ne désigne pas le passage au collectif, mais l'existence d'une relation qui n'est possible justement qu'en comité restreint, et que le collectif vient détruire. «  Le Christ n'a pas dit deux cent, ou cinquante. Il a dit deux ou trois. Il a dit exactement qu'il est toujours en tiers dans l'intimité d'une amitié chrétienne, l'intimité du tête à tête » S.W.


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