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Excision (Richard Bates Jr., 2012)

Publié le 31 octobre 2012 par Doorama
Excision (Richard Bates Jr., 2012) Une lycéenne perturbée et mal dans sa peau rêve de devenir chirurgienne. Entre sa soeur condamnée par la maladie et le rejet dont est l'objet au lycée, Pauline elle entretient avec soin son animosité envers sa mère... Inexorablement, Pauline se renferme dans son monde.
Malgré son titre provocateur et la présence de quelques acteurs sulfureux comme Traci Lords, Malcolm McDowell ou le réalisateur John Waters, Excision cache derrière son apparence de film de genre à tendance extrême une véritable ambition.
Excision, même s'il est parsemé de plans oniriques orienté délires médicaux plutôt hardcores, s'attache pourtant avec grand soin à construire de manière crédible la progression psychologique son ado en perdition. L'actrice Annalyne MaCord incarne Pauline avec beaucoup d'énergie, et même si le personnage est un peu caricatural, sa prestation trouve parfaitement sa place dans le second degré affiché de son réalisateur. Au milieu de cette Amérique idéale (la banlieue blanche, la famille modèle, la religion), Richard Bates Jr. place une sorte de furoncle, personnifiée par cette ado bien loin de l'idéal de la famille dans laquelle elle évolue. Excision trouve son équilibre entre un grotesque plutôt provocateur, et le drame psychologique sur fond de critique sociale.
On pense inmanquablement à We Need To Talk About Kevin pour ses relations mère-fille, avec son père spectateur, mais Excision préfère cependant la carte de l'excès et de la provocation à celle du psychologique. On pense aussi à Faux Semblants, pour sa descente dans l'auto-enfermement et son final "chirurgical" dramatique, mais Excision préfère jouer la carte de la dérision et de l'ironie, plutôt que celle purement fantastique et horrifique. On a aussi pensé à Teeth, pour son traitement de l'ado anormale dans une société dite "normale".
Une chose est sure, la réalisation de Richard Bates Jr. est des plus soignée, et la violence de son propos et de ses idées trouve en sa forme sobre une fort belle caisse de résonance. Excision fait naître un réel malaise chez le spectateur en camouflant son coté extrême sous des aspects tout à fait respectables. Régulièrement, les idées de Excision blessent, irritent le spectateur qui, pris au piège entre le dégoût et la compassion pour la pauvre Pauline, se retrouve impliqué dans la brutale proposition de son réalisateur. Au début pour jouer à se faire peur, Excision empile les provocations visuelles (quelquefois il frappe fort !) , mais pour chacune d'elles balance des éléments dramatiques plus réels (l'auto destruction de l'ado en détresse). Son réalisateur parvient  alors à créer une certaine force à son film en lui donnant un aspect batard, mais plutôt réussi, à mi chemin entre le délire de genre et le drame psychologique.
La rédaction est habituellement plutôt réceptive à ce type de projet un peu extrême, cependant, nous somme loin d'avoir été convaincu par Excision. Joliment réalisé et adroitement construit, la démarche nous a quand même paru un peu trop calculée, voire même peu sincère. A rechercher le malaise à tout prix (et croyez-nous, c'est réussi sur ce point !) et en faisant cohabiter le "crédible" et le "grotesque", Excision n'a réussi qu'a nous intéresser (son histoire, sa forme...), mais passé son final climax n'a laissé que peu d'échos en nous. Nous trouvons donc qu'il est largement digne d'intérêt, mais pourtant nous n'y avons pas cru assez pour le garder dans nos coeurs, il n'est resté pour les membres de la rédaction qu'un délire gâché par sa double personnalité. Néanmoins, nous sommes persuadé que son efficacité fera mouche sur bien des spectateurs ! Bref, on a pas aimé, mais c'est aimable ;-)
Excision (Richard Bates Jr., 2012)

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