Magazine Journal intime

Capitulation en rase campagne ?

Publié le 21 novembre 2012 par Noalita

(quand je pense qu'à la base, cette histoire de mariage accordé aux gays me laissait totalement indifférente)

Si j'ai bien compris vos propos de l'autre soir, vous venez d'inventer le concept de loi qui ne s'applique plus à tous !

Bravo, grand progrès sociétal ! 


Après-demain donc, la loi pourra s'appliquer ou pas, en fonction de la conscience de chacun ?

Ok je note.

Alors moi par exemple, je vous l'annonce dès à présent François : je ne paierai plus mes amendes de stationnement.

C'est totalement contraire à ma conscience !

Et ma conscience a besoin de repos et de paix ces derniers temps

Un peu comme ma capacité à défendre certaines de vos (non) prises de position

Et sinon une petite question, vaguement de mauvaise foi, je vous l'accorde,

est-ce qu'un maire homo, au nom de sa liberté de conscience, pourra refuser de marier un couple d'hétéros ?

Je vous laisse avec un copié/collé de cette belle lettre de Nicolas Martin- journaliste, je crois qu'elle vous est adressé et qu'il en a gros sur la patate

Un peu comme moi cher François, un peu comme moi

....

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Monsieur le Président,

Je vous écris ce soir, sidéré, écœuré par vos dernières déclarations concernant le mariage pour tous, qui était l'engagement 31 de votre programme électoral. Après avoir reculé de plusieurs semaines l'examen du texte de loi, et ainsi donné plus d'emprise aux franges les plus réactionnaires de la société qui nous insultent publiquement, nous et nos familles, quotidiennement ; après avoir exclu la PMA du texte de loi, alors que vous l'aviez promise à plusieurs reprises durant votre campagne ; après avoir exclu l'adoption plénière de l'enfant du conjoint hors mariage ; voici maintenant que vous déclarez que vous reconnaissez leur liberté de conscience aux maires qui ne souhaiteraient pas unir de couple homosexuel dans leur mairie (à quel titre d'ailleurs ? par peur de se salir les mains ou de contracter une maladie contagieuse ?).

Monsieur le Président, je suis un homme de gauche. Foncièrement. Avec chevillé au cœur le sentiment d'égalité et de justice sociale. Comme beaucoup d'autres personnes, j'ai placé un grand espoir dans votre élection, après dix ans d'une droite dure, dont les cinq dernières années flirtaient odieusement avec la droite extrême.

Cette mesure du mariage pour tous, c'est une mesure qui ne coûte rien. C'est une mesure de gauche. De justice sociale. De ces mesures qu'un président élu doit faire passer rapidement, quelles que soient les réticences, les oppositions, et ce, d'autant plus que vous saviez que la majorité de la population soutenait cette proposition.

A force de reculades, de rebuffades, à force de manque de soutien ou de non dénonciation publique des pires extrémismes et des violences homophobes les plus odieuses qui se déroulent depuis plusieurs semaines à découvert, sur la voie publique des plus grandes villes de France... non seulement vous acceptez tacitement l'injure qui nous est faite, mais vous finissez par donner l'impression de plus respecter l'intolérance et les convictions réactionnaires, que les homosexuelles et les homosexuels à qui vous aviez promis l'égalité.

Monsieur le Président, ceci est un appel de détresse. Ce dernier signe était le signe de trop. Nous avons, toutes et tous, besoin d'un message clair de votre part, d'une preuve de soutien ferme et définitif.

Monsieur le Président, si je doute ce soir de votre détermination à aller au bout de ce projet de loi, c'est toute ma foi en la gauche de gouvernement qui vacille. Ne me forcez pas par votre inaction et vos reculades à faire ce qui me démange chaque jour un peu plus : déchirer une fois pour toute ma carte d'électeur. 

Nicolas Martin Journaliste réalisateur

Si j'osais je te fredonnerais ce petit refrain

"si tu recules, si tu recules, comment veux-tu que je t'enc..." 

mais je n'oserai pas, je suis trop en colère 


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