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Il est trop tôt pour le sommeil d’automne

Publié le 24 novembre 2012 par Adamante

 

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Il est trop tôt pour que l’automne lance ses effluves de sommeil sur la nature et arrête la fête.


Après le calme gris d’un début d’après-midi nostalgique, je me repais de la frénésie des guêpes autour du raisin.

Il fait si bon se laisser emporter par leur bourdonnement, fermer les yeux, oublier jusqu’à soi-même, confondre le temps par son absence, effacer tous les âges, s’appesantir avec délices dans la paresse.

Plus rien n’a d’importance que l’oubli.


Je ne veux pas m’abstraire du chant de l’été,

j’ai encore besoin du soleil,

je suis cigale,

grillon,

j’ai besoin de lui pour chanter,

pour rayonner ma joie,

la chaleur de ma vie.


Comme la terre, je vibre sous ses caresses, je m’alanguis sous sa langue de feu qui effleure ma peau. Je rêve alors de sources, de cascades, de ces eaux pures et insouciantes qui tintent au contact des roches.

Je mêle ma voix à celle des herbes qui lancent vers le ciel leur frénésie de verts.
La moindre graine se transforme et rêve d’infini au contact d’une goutte d’eau sous le soleil.

Le froid que je pressens peut encore attendre, je ne suis pas prête à le recevoir.


Mon instant brûle,

me galvanise,

et soudain

le calme,

ma force,

je flambe,

je suis mon propre soleil.


Là, dans l’immobilité du lézard, dans le silence bourdonnant de cette fin d’été, mon esprit se mêle à celui d’un monde invisible mais tellement palpitant qu’il fait vibrer le moindre souffle d’air.


Je disparais pour naître à la multitude qui peuple l’espace, je perçois le frisson de la lumière et pénètre la compréhension de l’unité du monde.

©Adamante


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