Magazine

Conférences à la Bibliothèque Princesse Grace

Publié le 07 décembre 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal

L'histoire du "Secret Intelligence Service", le service de renseignements britanniques
Deux peintres irlandais de la Grande Guerre, par l’éminent historien le professeur Keith Jeffery, Queen’s University Belfast


The Thinker on the Butte de Warlencourt, 1918 de William Orpen The Thinker on the Butte de Warlencourt, 1918 de William Orpen Le matin, le Professeur Jeffery s’est adressé aux élèves de la classe Première ES3 (Lycée Albert I) et leur professeur d'anglais Jean-René Fonquerne et il a abordé l'histoire du Secret Intelligence Service (le service de renseignements britanniques). Son livre de 800 pages (MI6: The History of the Secret Intelligence Service 1909-1949) a reçu les éloges de la critique lors de sa parution en 2010. Le Professeur Jeffery est le seul historien a avoir eu accès aux archives du SIS, "le Saint Graal des archives britanniques".

Le soir, il a parlé aux Amis de la Bibliothèque des deux artistes irlandais - Sir William Newenham Montague Orpen (1878-1931) et Sir John Lavery (1856-1941) - qui furent peintres de guerre officiels auprès de l’armée britannique pendant la Première Guerre Mondiale.

Bien avant l’ère numérique, des télécommunications modernes et des journalistes et cameramen embarqués émettant en direct depuis les zones de guerre à travers le monde, les artistes de guerre officiels furent nommés par les gouvernements à des fins d'informations ou propagande pour immortaliser les événements sur les champs de bataille. Ces atrocités furent dépeintes non seulement par des artistes officiels, mais aussi par des combattants qui étaient également des artistes, des civils victimes de l’horreur et des prisonniers de guerre qui relataient les conditions souvent barbares dans lesquelles ils étaient détenus. Même si, aujourd'hui, quelques artistes-peintres et dessinateurs travaillent toujours au cœur des conflits, leur rôle complète le travail effectué par les journalistes et les historiens.

Début 1917, Charles Masterman, chef du War Propaganda Bureau, envoie Orpen peindre sur le Front Occidental. Son biographe, Bruce Arnold, commente ce départ: "Il est parti en France en avril 1917 et, pendant quatre ans, il a été totalement plongé dans la guerre et ses séquelles. Sa production artistique et son excellence font de lui un peintre de guerre exceptionnel - peut-être même le plus grand artiste de guerre en Grande-Bretagne. L’analyse de son travail, dont la majeure partie est exposée à l'Imperial War Museum, Londres, démontre une évolution dans son style et sa compréhension des évènements, de l'idéalisme ressenti à son arrivée sur le Front jusqu’à sa désillusion à la terrible fin de la guerre. On ressent aussi sa consternation partagée par tant d'autres au moment des délibérations pour la paix. Ses tableaux de la Bataille de la Somme sont des souvenirs obsédants d'angoisse et de chaos, de paysages apocalyptiques brûlés par le soleil de l'été, de sols blancs et rocheux déchiquetés et de restes humains dispersés et oubliés."

Orpen réalise une extraordinaire palette de toiles, de paysages apparemment idylliques du champ de bataille de la Somme, de portraits magnifiques et de reflets sombres exprimant l'impact destructif et effroyable de la guerre sur les soldats et les civils. Ses grands tableaux représentant la Conférence de la Paix à Versailles dépeignent à la perfection les tractations des politiciens et hommes d'État. Il fit don de la plupart de ses œuvres au gouvernement Britannique à la condition qu'ils soient présentés dans de simples cadres blancs et rassemblés en une seule collection.

Lors de la Déclaration de Guerre de 1914, Lavery était déjà reconnu depuis de nombreuses années comme un portraitiste très prisé. Il souhaitait peindre les alliés pendant une période de six semaines sur le Front Occidental mais il fut blessé dans un accident de la route et ne se rendit jamais au nord de la France pendant la Guerre... à son grand regret. Lavery resta en Grande-Bretagne où il peignit des navires de guerre, des dirigeables, des scènes dans les hôpitaux où étaient soignés les soldats revenus du Front, et des femmes fabricant des obus et autres équipements militaires dans les usines. Toutefois, Lavery partit en France en 1919 pour y peindre des scènes du lendemain de la Guerre.

Le travail des deux artistes reflète l'impact politique et social de la guerre de telle manière qu’il résonne toujours autant presque un siècle plus tard.

Illustration: "The Thinker on the Butte de Warlencourt, 1918" - William Orpen


Conférences à la Bibliothèque Princesse Grace Voir la carte

Retour à La Une de Logo Paperblog