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Politique : Les deux bras armés de l’UMP

Publié le 25 novembre 2012 par Ralph

Politique : Les deux bras armés de l’UMP

Le psychodrame se poursuit entre François Fillon et Jean-François Copé. L'UDI et le FN tentent d'en tirer profit. Photo - Jean-Louis Borloo et les membres de son parti, l'UDI

Aujourd'hui encore, personne ne sait quand ou comment l'UMP pourrait sortir de cette crise majeure, six mois après la défaite de Nicolas Sarkozy lors de la dernière présidentielle.

L'échiquier politique du pays s'en trouve bouleversé, les centristes ont déjà quitté le bateau, alors que les électeurs du Front National avaient anticipé la débâcle en tournant le dos à la ligne droitière de l'UMP.

Il faut remonter à l'année 2002 pour mieux comprendre la scission qu'a entamée l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), dès sa création, dans la foulée de la réélection de Jacques Chirac pour un mandat de cinq ans à l'Elysée. L'objectif était clair: rassembler la droite française et républicaine autour des gaullistes, des centristes, de la droite sociale et des autres courants populaires voire populistes, tout en allant chercher de nouveaux électeurs au sein des partis extrémistes comme le FN.

Hormis l'UDF de François Bayrou, tout le monde a joué le jeu. Conforté par la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle, éliminant Lionel Jospin et le Parti Socialiste (PS), l'équation paraissait ainsi imparable pour tenir un long moment les rênes de la République française. Mais c'était sans compter sur la sensibilité à fleur de peau des plus démocrates de l'UMP.

L'émergence d'une nouvelle opposition

François Fillon ne l'a jamais caché, la stratégie qui consiste à flirter avec les discours et la ligne politique du FN n'est pas la bonne. Idem pour Jean-Louis Borloo (UDI). C'était un temps acceptable, en accédant au pouvoir en 2007 aux côtés de Nicolas Sarkozy, mais la droitisation persistante de l'UMP et l'échec de la campagne présidentielle de l'ancien président français auront eu raison de cette orientation politique.

Traumatisée par la défaite de mai 2012, profondément divisée par le fiasco qui se joue actuellement, sans les centristes de l'UDI et sans l'adhésion d'une partie des électeurs du FN, l'UMP gît désormais comme un "cadavre" qui aurait perdu ses deux bras armés, la colonne vertébrale de sa puissance longtemps incontestée.

Politique : Les deux bras armés de l’UMP

Photo - Logo de l'UMP (Union pour un Mouvement Populaire)

Le spectacle est ahurissant, invraisemblable, mais surtout il laisse entrevoir l'émergence d'une nouvelle opposition politique face à l'actuel pouvoir de gauche, un boulevard pour le centre et pour les extrémistes, autour d'une opposition tout aussi inédite qu'inquiétante, tant l'enjeu est grand pour l'avenir de la France.

DERNIÈRE MINUTE :

Dimanche 25 novembre 2012 - Les partisans de François Fillon ont quitté la réunion de la commission des recours de l'UMP, appelée à se prononcer sur le litige entre l'ancien Premier Ministre et Jean-François Copé.

De son côté l'avocat Francis Szpiner, partisan de Jean-François Copé, a expliqué à la Presse que la commission "poursuivrait" ses travaux malgré une "dérobade" des fillonistes, selon lui. Maitre Szpiner voit le résultat comme "acquis", a t-il ajouté.

Quant à Alain Juppé, il doit réunir dans la soirée de dimanche Jean-François Copé et François Fillon pour tenter de trouver un compromis. Ce matin sur Europe 1 le fondateur de l'UMP a lancé qu'il avait "très peu de chances" de réussir.

Alain Juppé a quitté la médiation programmée ce dimanche soir entre Jean-François Copé et François Fillon. Selon lui "les conditions ne sont pas réunies, ma mission est achevée". Dans un communiqué, François Fillon, lui, annonce qu'il "saisira la justice pour rétablir la vérité des résultats".

L'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy rejète la faute sur Jean-Francois Copé: "il porte seul la responsabilité de l'échec de la médiation de l'UMP", selon lui. Ce soir c'est toujours l'incertitude une semaine après les résultats du scrutin contestés par les deux candidats à la présidence du parti.

Lundi 26 novembre 2012 : L'avocat de François Fillon, Me François Sureau, a affirmé sur BFMTV que l'huissier mandaté par le TGI de Paris s'est vu refuser l'accès aux documents de votes. Ce dernier est reparti du siège de l'UMP les mains vides. En guise de riposte, le parti va demander à la justice une annulation de l’ordonnance de François Fillon, selon les informations d’Europe 1.

Politique : Les deux bras armés de l’UMP

Photo - Nicolas Sarkozy lors d'un meeting à Nancy, le 2 avril 2012.

À la mi-journée, le trésorier de l’UMP a démissionné. Le député-maire d’Aix-les-Bains Dominique Dord dit "ne plus supporter l’ambiance au sein de la direction du parti". Au même moment c'est Nicolas Sarkozy qui entre en scène. Selon l'entourage de Jean-François Copé, ce dernier aurait eu une "longue et chaleureuse conversation téléphonique" avec l'ancien président français.

Selon les proches de Jean-François Copé, la commission des recours va proclamer le nom du vainqueur de l'élection ce lundi après-midi. (AFP)

Dernier rebondissement cet après-midi, après vingt-deux heures de délibérations, la commission a confirmé Jean-François Copé au poste de président de l'UMP. Il aurait obtenu 86.911 des voix contre 85.959 pour François Fillon.

François Fillon a dénoncé "un coup de force" de Jean-François Copé. Il récuse une nouvelle fois les résultats proclamés par la commission de recours de l'UMP. Selon lui, cette dernière est "illégale" et n'offre "aucune garantie d'impartialité".

Mardi 27 novembre 2012 : Au dixième jour d'une crise inédite entre les deux camps Fillon/Copé, l'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'un nouveau groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, concurrent à celui de l'UMP. Ce nouveau groupe sera "dissous dès qu'un nouveau vote aura lieu", selon François Fillon.

Nicolas Sarkozy a obtenu que Jean-François Copé et François Fillon se rencontrent aujourd'hui. Le président contesté de l'UMP a proposé à son rival l'organisation d'un référendum auprès des militants du parti. Objectif: savoir si ces derniers souhaitaient de nouvelles élections. En échange, Copé demande de renoncer à la "création d'un groupe dissident".
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