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Juste Ciel

Publié le 11 décembre 2012 par Naira
Juste Ciel Du 7 au 20/12/2012 à 20h30, les mercredis à 19h30 au Grand Varia, 78 rue du Sceptre à 1050 Bruxelles. Les prix sont de 12 à 20 €.
De: Nicole Mossoux
Mise en scène: Nicole Mossoux et Patrick Bonté
Avec: Julia Arbey, nouvelle incarnation du rôle créé par Nicole Mossoux en 1985.
J’approuve que l’Art expérimente une autre manière d’exposer la condition humaine. Cette marche est nécessaire, apporte une nouvelle vigueur aux idées et permet quelques trouvailles esthétiques que l’habitude n’essayerait jamais. Récemment, j’ai contemplé les spectacles du metteur en scène Pascal Crochet. Je trouve ses créations admirables. J’avais l’impression qu’elles menaient à un voyage intérieur. J’y ai profité d’un entretien avec ma propre fantaisie monstrueuse. Et, tout bas, je remerciais à Pascal Crochet cette intime connaissance.
Le 7 décembre, je vis Juste Ciel. Cette représentation est également un laboratoire, sauf qu’elle a négligé certains points sans lesquels le public n’apprécie nullement cette audacieuse chorégraphie. Il est important que le public sache pourquoi Juste Ciel est intéressant et dédaignable. La brochure annonce qu’il comprend vingt histoires courtes. Mais sont-elles compréhensibles ? Plutôt vagues et désordonnées.
Il parait que l’interprète, Julia Arbey , raconte « le rosaire des gestes appris » , c'est-à-dire qu’avec son corps , elle montre une série de mouvements exécutés dans la vie quotidienne. L’idée est intéressante. Est-elle claire et forte ? Rarement. Je n’ai apprécié que trois scènes... Je ne cite que la première. Elle est effrayante, grâce notamment aux lumières et aux bruitages. Julia Arbey secoue continuellement sa chevelure épaisse, tantôt joignant les paumes, tantôt prenant la posture d’une fresque sacrée égyptienne… (enfin, cette interprétation est incertaine).
Juste Ciel est une embarrassante devinette. Et je reproche à Nicole Mossoux et Patrick Bonté d’avoir élaboré une chorégraphie manquant çà et là d’éléments qui l’auraient mieux illustré. Sans doute vont-ils répondre avec quelques explications... Mais je pars d’un principe solide : l’œuvre s’explique d’elle-même, surtout au théâtre.
Or, j’avoue que Juste Ciel anime l’imagination. Mais transmet-il vingt histoires à narrer avant la prière, comme annoncé ; ou insinue-t-il cette orgueilleuse insolence « Débrouillez-vous ! » ? S’il arrive que Juste Ciel soit remanié, il serait favorable qu’il raconte ces vingt courtes histoires d’une façon moins imprécise. Elles gagneraient à rendre le sujet figuratif.
Parfois, Julia Arbey parvient à montrer quelques gestes. J’en ai compris deux : la barque et le chantier. Voilà tout. La brochure annonce également que Juste Ciel interroge à nouveau « l’empreinte de la religion catholique ». Cette interrogation est-elle accessible ? Certainement non !
J’aime réfléchir devant un spectacle, à condition qu’il soutienne ce travail intellectuel. Juste Ciel est vague : l’idée mal exploitée. Pendant le spectacle, j’entendis souvent : "On ne comprend rien ! ". Et quand le spectacle finit, le public applaudit avec complaisance Julia Arbey.
Cher lecteur, voici un conseil amical : Souhaitez-vous une œuvre absurde et poignante ? Parcourez Les Chants de Maldoror d’Isidore Ducasse.
Skan.
Plus d'infos sur le site du Varia
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