Magazine Journal intime

Martin Luther King

Publié le 04 avril 2008 par Stella

Je sais, ça va encore faire râler certaine(s) de mes lectrices, mais je ne résiste pas au plaisir de publier ce court portrait d’un grand homme, malheureusement décédé, Martin Luther King. J’y suis attachée à plus d’un titre : il représente une philosophie de la vie, un comportement et des idéaux dont je suis proche, il était courageux, déterminé et généreux et, enfin, il est le symbole de l’Union (mais non, pas soviétique !!). Le jour de mon mariage, nous avions autour de nous des amis français et américains. Pour que tout le monde reçoive un peu de notre bonheur, mon mari et moi avons fait le choix de lire son texte fameux, “I have a dream, today…” et j’en tremble encore. Il a été assassiné le 4 avril 1968, il y a exactement quarante ans aujourd’hui, à Memphis (Tennessee). En octobre 2004, date anniversaire de son prix Nobel de la paix, j’écrivais ce petit texte :

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« I have a dream, today… » Impossible, en ce 14 octobre 1964, de ne pas entendre résonner aux oreilles, où que l’on soit dans le monde, cette phrase fameuse et prophétique, qui caractérise toute l’œuvre et la personne du pasteur Martin Luther King. Ce jour-là il devient, à l’âge de 35 ans, le plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix. Ce n’est pas le premier Noir à recevoir cette prestigieuses distinction, l’universitaire et diplomate américain Ralph Bunche l’avait obtenue en 1950. Mais c’est une consécration de La lutte en faveur des droits civiques des Noirs aux Etats-Unis.

Martin Luther King , né le 15 janvier 1929 à Atlanta, est pasteur baptiste depuis ses 19 ans, dans la tradition de son père et de son grand-père. Modeste, il reçoit le prix, au nom de tous les militants, comme la reconnaissance du Mouvement qu’il anime depuis le milieu des années 1950. Il le dira clairement lors de son discours de réception, en décembre, à Oslo : « J’accepte le prix Nobel de la paix au moment même aux 22 millions de Noirs américains sont engagés dans une bataille créatrice pour mettre fin à la longue nuit de la ségrégation. » Il utilisera l’argent de la dotation pour continuer à financer la lutte.

Cette décision tombe à pic pour l’audience du jeune pasteur, qui rencontre depuis quelques mois une opposition grandissante au sein de la communauté noire. Son compatriote Malcolm X, plus agressif, prône l’auto-défense et son message nationaliste commence à être très attractif. Le Black Panther Party et son leader, Stokely Carmichael, le considèrent comme un jeune bourgeois – c’est exact, il est né dans une famille assez aisée et à reçu une excellente éducation – trop peu radical. Il y a pourtant de la place pour tout le monde dans l’immense chantier de la bataille pour l’égalité raciale.

La lutte est âpre, mais depuis 1955 et l’affaire Rosa Parks, cette femme qui avait refusé de céder sa place dans un autobus de Montgomery (Alabama), King était à la tête du mouvement naissant pour les droits civique et considéré, par la presse, comme le véritable porte-parole de toute l’Amérique noire. Adepte de la non-violence comme l’Indien Gandhi, dont il appréciait fort la conduite et la philosophie, il participe à l’essor du mouvement des étudiants de l’université noire d’Albany. Quoiqu’il ne parvienne pas à discuter de façon constructive avec les autorités, ni à convaincre les étudiants de préférer la non-violence, ce qui lui laissera longtemps le sentiment d’un échec, cet engagement le conduira à s’imposer comme le leader de la vague contestataire des années 1960. Opposé à la résistance armée de Malcolm X,  il persuade plutôt qu’il n’humilie, lutte contre l’injustice, non contre des individus en particulier, endure les arrestations et les condamnations sans riposter.

Son projet C, comme confrontation, qui consiste à provoquer les autorités pour qu’elles commettent des actes de répression au vu et au su de toute l’Amérique – grâce aux médias – le conduit en prison, en avril 1963. Il y rédige la Lettre de la prison de Birmingham, le plus célèbre manifeste du Mouvement pour les droits civiques. Il sera libéré grâce à l’intervention du président John F. Kennedy et de son frère Robert, attorney général (ministre de la Justice), qui commencent à prendre conscience de l’importance du mouvement et de la nécessité d’opérer une réforme profonde des mœurs de la société américaine. Kennedy va s’engager de façon formelle pour la déségrégation en annonçant une nouvelle législation sur les droits civiques en juin 1963. La face de l’Amérique est en train de changer et Martin Luther King en marque l’apothéose en organisant la Marche sur Washington, le 28 août 1963. Cette manifestation monstre, pacifique, s’achève par le fameux discours, « I have a dream… », prononcé devant 250 000 personnes réunies au pied du Lincoln Memorial, à quelques encablures de la Maison blanche et retransmis en direct par trois chaînes de télévision. La petite histoire raconte qu’il avait prévu un tout autre texte, mais qu’il a eu un trou de mémoire et s’est raccroché aux premières paroles d’un sermon qui, à ce moment précis, lui a traversé l’esprit. Une divine inspiration.


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