Magazine Journal intime

Avec Google, Cherchez La Faille, Vous Me Trouverez.

Publié le 05 avril 2008 par Mélina Loupia
Ce matin, alors qu'enfin, le week-end est bien une chose acquise pour tout le monde ou presque comme devant être une période chômée, j'ai un peu de temps devant moi pour rendre un chaleureux hommage à mon meilleur ami électronique du moment, j'ai nommé Google. Rapide, puisque je dois tout de même aller faire chauffer le riz que j'ai préparé jeudi avec le coude un peu lourd, alors que le téléphone dans une main et la spatule dans l'autre, je prenais encore un nouveau rendez-vous avec une de ces instances insistantes qui souhaitait vivement ma présence dans le courant de la semaine prochaine. Alors que pendant ce temps, les enfants me suppliaient d'être à leur écoute pour une sombre histoire de partage. Et bien que Copilote soit déjà rentré, il n'avait pas osé me déranger pour me raconter sa folle journée. Pendant que je songeais que même si ma mort était proche, je trouvais mon trio un peu gonflé de spéculer sur l'héritage que j'allais leur laisser et de quelle façon ils allaient certainement s'arracher les yeux pour le partager équitablement, et tandis que le riz buvait le bouillon que je lui avais administré, je surfais vaguement, tout en notant le dixième numéro de téléphone d'untel ou d'autre. Et me rendant sur mon Blogit, outils flatteur d'ego par excellence mais également gentil salon de thé où l'on se cause, je vois que mon compteur de visites a viré dans le rouge carmin. En moins d'une heure, les visites vers ici avaient triplé. Fière comme si j'avais un bar-tabac, je clique immédiatement sur un lien m'en apprenant un peu plus, à savoir l'origine approximativement géographique, mais également l'identité numérique du voyageur et surout l'objet de sa visite, qui jusqu'ici avait été plutôt de courtoisie. Et là, c'est le drame. Comme j'ai dit rapide hommage, je ne me fendrai pas ici d'un savant montage d'images, préférant plutôt le recopiage. En condensé, celles et ceux qui sont passés ici entre le début et la fin de cette semaine voulaient savoir si j'étais bien: "Zette & The City, mélina loupia écrivaillon" "Mélina LOUPIA maire" "Mélina LOUPIA mairesse" "Madame le maire Mélina" "La mairesse de ...." "La maire de ... est une salope" "Qui est copilote zette and the city" "Mélina LOUPIA divorce" "Mélina LOUPIA fausse journaliste" "Mélina LOUPIA se la pète" "Mélina maire connasse" "Zette maire et la city" "Zette grenouille de bénitier" "Zette et the city, salaire" "Combien touche Mélina LOUPIA, maire" "Le couple de Mélina LOUPIA divorce" Et autres drôleries parfois bien plus viles que celles ci-dessus. Alors comme on dit, chat échaudé craint l'eau froide (ou chaude, jamais je ne m'en rappellerai, même si un rat pelé n'a plus de poils), les rumeurs, ragots et autres commérages sont légion dans toutes les campagnes, dès l'instant où tout le monde se connaît, un regard, un geste, un mot en biais et voilà comme le feu arrive à la foudre et file comme un boulet de canon en plein dans ma face, mais surtout celle de Copilote, avec lequel tous les soirs, reclus dans le cellier, à l'abri de tous les bruits et des gens méchants, on se fend la gueule à coups de hache en tentant de fumer nos clopes. "Sérieux il/elle a dit ça? Tu déconnes? -Non je t'assure, je ris comme une baleine là, mais c'est du vrai de vrai, 100% rumeur! -Tu sais quoi, tant qu'ils diront, nous rirons. -Oué, allez viens, ta connasse de femme qui sait pas gérer une mairie ni son couple ni ses enfants et qui est désormais pétée de thunes a tout de même préparé un repas frugal, à table." Mais je suis plutôt rassurée de voir que ces murmures insignifiants n'ont pas encore dépassé le département. Car il se trouve que même si non fiable à 100%, grâce à ce petit service, je peux savoir la provenance des petites gens qui ont cherché à savoir qui et comment je suis vraiment, sans avoir pris la peine, il va de soi sinon c'est plus drôle, de venir me poser toutes les questions qui leur brûlent les lèvres et la bouche. Et je ne suis pas surprise de constater qu'elles n'habitent quasiment toutes qu'à quelques encablures de par chez moi. Le département est petit, très petit, si petit... Alors bien-sûr, justifier la rumeur ne fait que l'exciter d'avantage, il ne faut pas prêter une attention plus grande que ce qu'elle ne mérite à ce genre de futilités mesquines, c'est encore pire d'écrire que de parler, après tout, ce ne sont que des "on dit" et on est un con, et bla, et bla, et bla. N'empêche, je suis bien emmerdée. Avec mon riz. Je l'ai fait super trop rapidement, on en mange depuis 3 jours maintenant, autant dire qu'on perd pas de temps sur le trône. Mes talents de cordon bleu ont été relégués loin derrière le simple fait de faire à bouffer. Je ne suis donc plus la mère scrupuleuse et attentive qui propose une alimentation saine pour faire grandir sa progéniture dans des conditions optimales des courbes de taille et de poids des carnets de santé. De fait, exit l'épouse aimante qui mitonne de bons petits plats à l'ancienne, le tablier encordé à la taille, que son petit mari qui rentre exténué du boulot vient caresser la croupe et lui glisser le petit mot doux des retrouvailles " Qu'est-ce qu'on bouffe?". Mes enfants songent déjà au lendemain de ma mort et ne voient plus en moi qu'une énorme tirelire, un centre commercial et un bourreau. Je préfère mon téléphone à Copilote, moi qui vouait une haine viscérale à l'un et une adorations sans bornes à l'autre. Si la tendance venait à s'inverser de la sorte, par pitié, abattez-moi comme un pur-sang qui aurait chuté dans la 3ème à Vincennes. Je suis surtout emmerdée que j'aurais tant aimé raconter tout ce qu'on raconte sur moi par le menu détail, moi qui aime tant écrire sur ce que j'entends, quel gâchis. Avec ça, si les rumeurs ne se confirment pas... Je reconnais qu'il y a matière. Mais en même temps, je suis ravie de constater désormais que ma main gauche suffit à dénombrer les âmes sur lesquelles je peux compter sans compter. Alors juste pour ça, mais aussi le reste à venir dont on dit souvent que c'est le meilleur, merci Google.

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