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Le pantin

Publié le 24 janvier 2013 par Legraoully @LeGraoullyOff

pantin

J’étais en train de me promener sur la plage de Mimizan avec Julia. La marée était haute et le remous des vagues produisait un bruit des plus agréables à écouter. C’était le mois de mai. Il faisait chaud. Comme c’était délectable ; le soleil, la plage, la vie qui grouillait tranquillement tout autour de nous. Mais c’était surtout le fait de me balader à ses côtés qui me rendait vraiment heureux. Nous progressions sur la perle de la côte d’argent, côté nord. C’était là que tout se passait. Je n’aimais pas tellement y aller avant de la connaître. Trop de monde. Voir tous ces gens heureux et ces couples main dans la main me filait le cafard. Mais les choses avaient changé depuis qu’elle était ma régulière. J’appréciais maintenant de m’afficher fièrement à ses côtés et d’observer la mine déconfite de tous les célibataires qui trainaient leurs guêtres en zieutant dans tous les sens la femme qui voudrait bien poser ne serait-ce qu’un regard sur eux. La donne avait changé et je n’étais pas mécontent de ce changement même si je m’obstinais toujours à ne pas me faire trop d’illusions. Je les connaissais bien ces moments de bonheur que l’on voudrait croire éternels. S’ensuivrait invariablement une terrible désillusion et les pires saloperies de l’existence. Je savais qu’il m’en couterait un jour mais ce jour n’étant pas encore arrivé, je prenais le bonheur qui s’offrait à moi. Je ne courais peut-être pas tous les jours après cette belle idée mais lorsqu’elle venait à moi, je savais la recevoir. C’est ce qui est bien quand je suis amoureux ; je ne pense plus à tout le reste. Les guerres, la politique, les pauvres, les reclus, les polémiques inutiles, tout ça n’a plus la moindre importance. Je suis dans ma petite bulle de bonheur et rien d’autre ne compte plus que d’aimer le plus intensément possible ces moments privilégiés avant qu’ils ne partent en couilles.

J’ai rencontré Julia dans un café littéraire à Bordeaux. Je n’appréciais pas particulièrement ce genre d’endroit en temps normal, je dirais même qu’il me répugnait rien qu’à l’idée de passer un moment entouré de ces pédants suffisants bien coiffés, la raie sur le côté, bien serrés dans des chemises griffés trop visiblement, avec un compte en banque bien fourni, des gens juste bien comme il faut quoi. La crème de la crème. Je laissais tout de même une chance à l’endroit. J’étais surement mauvaise langue. Ça m’arrivait assez fréquemment. Je n’étais pas très doué pour parler aux gens. Je n’aimais même pas vraiment çà. Du moins pas le premier contact. Ma philosophie c’était fous moi la paix et je ferais de même. Le truc, c’était que je venais de débarquer fraichement dans le coin, je devais donc me faire violence et aller au contact de l’autre. Au nom du sacro-saint lien social. J’avais regardé sur le net ce qu’il se faisait dans le coin dans le registre littéraire pour sortir un peu et rejoindre la foule. Et j’étais tombé sur ce café qui portait ce nom qui m’évoquait une vieille chanson ringarde dont heureusement j’ai oublié l’interprète. Je pressentais que j’y serais horriblement mal à l’aise et que j’aurais très vite envie d’en foutre le camp.

Je ne m’étais pas trompé. La première fois que j’y mis les pieds, un psychanalyste obscur y donnait une sorte de conférence sur la sexualité, le visage à demi-enfoui dans l’ombre. Ça devait être un freudien vu le discours œdipien qu’il tenait. Autant vous dire que ça commençait très mal cette histoire. Le type parlait sans prendre la peine de retirer l’énorme cigare qu’il avait dans la bouche et je ne comprenais que la moitié des mots qu’il prononçait mais ça n’avait pas l’air de déranger le reste du public. Il le gardait coincé entre les dents, le mâchouillait, et le faisait passer sans arrêt d’un coin à l’autre de sa bouche. Le type semblait avoir un parapluie ouvert dans le cul. Il était droit comme un I. Son visage était plein de tics. Un stressé. Surement bon pour la camisole. Un psychanalyste quoi ! Dans le café, ambiance bobo-chic religieusement négligé exigée. Des consos hors de prix. Un cadre tout bien propret et tout bien moderne avec des lumières bleus un peu partout qui me flinguaient les yeux. Je me disais que le futur que j’imaginais quand j’étais gamin, j’y étais en plein dedans. On était loin des voitures volantes.

La tête qu’ils ont tous fait en me regardant franchir la porte d’entrée. Ils étaient déjà en train de me jauger, de déterminer si j’étais dangereux ou pas, si j’avais le droit de rien que penser oser poser mes fesses dans leur trésor de culture municipal. La réponse du serveur, sur ce ton condescendant propre à ceux qui croient fermement faire partie d’une quelconque élite, lorsque je lui ai demandé de me servir un Picon m’a fait monter la tension. Sur le coup j’ai eu envie de l’attraper par sa petite cravate noire et d’attirer violemment son visage contre la table. Je l’imaginais en une fraction de secondes prendre un air de petit animal apeuré en se pressant une serviette bien vite enrougie contre le blaze. Mais je me suis contenu, comme toujours. Il a eu ensuite l’audace de me proposer une bière sans alcool. J’ai souri le plus amicalement possible en répondant que c’était sans doute la plus mauvaise invention de l’Homme, surement même plus néfaste que la bombe atomique. Ca ne l’a pas fait rire du tout. Je m’attendais même presque à ce qu’il me dise de remettre la loque qui me servait de veste et de me barrer illico. Mais il n’en a rien fait et attendait debout, les bras ballants, de prendre ma commande. Je commandais un café qu’il m’apporta presque immédiatement. Je détestais déjà cet endroit et j’hésitais à me tirer mais j’y étais alors bon… J’ai attendu qu’il parte et j’ai sorti discrètement la flasque de whisky que j’avais dans mon sac pour en verser un peu dans ma tasse. J’étais dans un petit renfoncement peinard, loin de l’autre baudruche et son discours assommant, donc j’ai pu faire ça pépère. Jusqu’à ce que j’arrive à la fin de ma flasque. Je la rebouchonne et la refous dans mon sac en jetant un petit coup d’œil aux alentours. C’est là que j’ai vu Julia pour la première fois. Elle m’observait en souriant. Je lui ai donc renvoyé son sourire. Elle était assise avec trois personnes mais elle s’est tout de même levé et est venu s’asseoir juste en face de moi. On a sympathisé très vite. Elle m’a dit que ses amis étaient d’un chiant tel qu’elle pensait à aller se foutre à la baille un agglo autour du cou. J’ai ri. Elle aussi. Puis nous nous sommes barrés pour aller flâner ensemble dans les rues de Bordeaux ne s’arrêtant que pour acheter une bouteille de whisky et des cigarettes. On s’est éclatés toute la nuit. Elle m’a montré plein de jolis coins. Elle était cinglée et imprévisible. On a marché, couru, sauté, écrit quelques maximes sur quelques murs. Elle n’avait pas peur de s’engager dans une relation contrairement à moi. Je gardais pourtant cette part d’ombre pour moi. Puis, elle m’a invité à dormir chez elle alors que le jour se levait peinard. Ça tombait bien, nous n’étions pas loin de son appart. Comme il est jouissif de se coucher et de croiser le visage blême de ceux qui se lèvent pour aller travailler aux aurores.

Son appart n’était pas très grand mais décoré avec goût. Une grande bibliothèque occupait tout un mur du salon. Elle regorgeait de livres et dans tous les goûts. C’était une inconditionnelle de Céline, de Bukowski, de Thompson et de Kafka. Il y avait également pas mal de poésie. Du Rimbaud, du Verlaine, de l’Apollinaire. J’ai même vu « La faim » de Knut Hamsun… Je ne comprenais pas pourquoi elle avait deux exemplaires de « Mort à crédit » jusqu’à ce qu’elle l’ouvre. Il était creusé. Elle sortit de l’abime célinien une pochette de weed et roula un joint. Nous sommes alors partis dans une interminable discussion qui n’a pris fin que lorsqu’elle a fermé les yeux, sa tête sur mon torse. Je n’avais jamais cru qu’une telle femme puisse exister. Mais elle était bien vivante, juste là… Je fermais alors également les yeux…

Nous étions donc en train de nous promener à Mimizan-plage lorsqu’un type, une sorte de bohémien dans une roulotte nous héla, nous intimant de nous approcher.

« Approchez ! Approchez ! Venez-vous faire lire ce que votre subconscient vous cache. Un pouvoir unique en son genre à travers le monde. Ce que vous ne croyez possible que dans vos rêves les plus fous, Edgar va vous le démontrer ! »

J’allais continuer tout droit sans lui prêter beaucoup plus d’attention que je ne porte habituellement à ces gens-là mais Julia me tira vivement par le bras en direction de la roulotte. Je suivis donc le mouvement. Le type devait avoir environ trente ans. Il était si sec qu’on aurait pu jouer aux osselets avec. La figure sinistre. De longs cheveux gras poivre et sel qui lui tombait en désordre sur les épaules et une barbe mal implantée assortie. Il avait l’air très populaire car je me rappelais avoir déjà vu un jour de promenade des queues monumentales devant sa roulotte. Il tenait enfoncée jusqu’au poignet, une vieille marionnette, Edgar, qui ne payait pas de mine. Nous voyant intéressé, il a instantanément étalé huit cartes sur la petite tablette entre lui et nous, face cachée, en m’expliquant que sur chacune d’elle était inscrite une question.

« Avez-vous le courage nécessaire pour un tirage de cartes unique en son genre ? » me demanda-t-il.

« Ce n’est pas une question de courage mais de croyance. Peu importe ce que vous ferez dire à vos bouts de carton, je n’y croirais pas. Vos tours de passe-passe trouvent peut-être clientèle de temps à autre mais avec moi ça ne prend pas ! Alors toi et tes cartes vous pouvez bien aller vous faire…»

Julia me trouva psychorigide et insista pour que je joue le jeu. Je ne supportais pas tous ces connards qui exploitaient la faiblesse des gens mais cette femme me rendait tellement heureux que je me dis que je pouvais bien faire un effort pour elle qui avait l’air de vraiment tenir à ce que je le fasse. Une sorte de juste retour des choses un peu débile en somme. Je me demandais du coup si elle croyait vraiment à toutes ces fadaises, à ces contes magiques tout droits sortis d’un mauvais Walt Disney. Ce  n’était pas possible. Une femme aussi cultivée et avec une telle bibliothèque ne pouvait succomber aussi facilement devant ces espèces de tours de psys itinérants au rabais. Non. Ça ne tenait pas debout. Elle lisait du Céline bordel ! Elle devait juste vouloir se taper un délire.

Me voyant hésitant et Julia gagnée à sa cause, le mec en rajouta une couche histoire d’appuyer la chose pour que je n’aie plus le choix. L’espèce d’enfoiré avait compris que je lui mangeais dans la main à ma régulière.

« N’ayez pas peur mon bon monsieur ! Tirez donc une carte, retournez là, et lisez la question à haute voix mais surtout n’y répondez pas! »

Il était tout le temps en train de gueuler ce type. Je n’étais pourtant qu’à quelques centimètres de lui. J’allais lui dire ce que je pensais de sa foutue grande gueule lorsque mon regard croisa celui de Julia. Elle me lançait le regard qu’elle me lance pour me convaincre de faire quelque chose qu’elle veut que je fasse et qui signifie en gros « Si tu le fais, tu ne le regretteras pas ». En bon chienchien à sa mémère qui a reniflé l’os qui mijote, j’obtempérais presque en salivant.

Au moment où je retournais la première carte, je vis la marionnette se métamorphoser. Son visage se déforma bizarrement et en quelques secondes, elle avait pris le mien. Je veux dire que son putain de pantin était à mon effigie. Je voyais mon visage en face de moi. Une sensation étrange. Je me pensais plus beau que ça. C’était surement le bois qui devait déformer mes traits. Ça m’en a tout de même bouché un coin! J’ai donc suivi les directives du bohémien et lu la question à haute voix.

« Que pensez-vous de la guerre dans le monde ? »

Un gros blanc d’au moins deux minutes a perduré où l’on se regarda tous dans le blanc des yeux. Il était censé se passer quoi? La question relevait d’un ordre tellement général que je sentais déjà le vieux coup moisi pointer son pif. J’allais répondre moi-même mais le type se pencha vers moi subitement et me fit signe de me taire en posant sans prévenir son index dégueulasse sur ma bouche. Mémo perso : Penser à me désinfecter la bouche…

J’allais lui choper le doigt dans l’intention de le briser. Et là, je vis sa marionnette de moi commencer à remuer ses lèvres de bois et répondre à la question avec ma propre voix.

« Je pense que si on se débarrassait définitivement tous ces connards de politicards et de religieux qui décide pour tout le monde et parviennent avec un certain talent à recruter des paumés, personne n’aurait besoin de se foutre sur la gueule. Parce que ce sont les civils qui en pâtissent le plus alors même qu’ils n’ont rien demandé d’autre que de vivre peinard. Paradoxalement ça ne ferait pas de mal non plus à cette pauvre planète une bonne guerre, démographiquement parlant. »

Je fis un pas en arrière, mis le pied dans un trou dans le sol, et fit une chute en arrière. Je perdis vingt centilitres de ma bière sur mes fringues en tombant. Julia se fouta de ma gueule tout en me tendant la main pour m’aider à me relever. C’était vraiment bizarre cette histoire et ça ne me plaisait vraiment pas du tout. J’étais plus que chaud à me barrer mais Julia insista pour que je continue. Elle trouvait ça marrant. Ce n’était pas l’adjectif que j’avais envie d’employer à ce moment-là mais je fis encore un effort.  Je pensais à ce qu’elle allait me faire après et en bon primate lubrique, j’acceptais de continuer. Je ne la sentais pourtant pas cette combine. Mon instinct ne me trompait que très rarement mais que voulez-vous, l’appel du sexe est plus fort que tout. Je ma rapprochais donc à nouveau de la tablette de la roulotte. Je retournais donc une seconde carte et répétais la même manœuvre que pour la première fois.

« Que pensez-vous de l’amour ? »

C’était quoi ces questions à la con ! Je craignais déjà la réponse du pantin. Et mes craintes étaient fondées. Quand il se mit à parler, un frisson me parcourut l’échine.

« L’amour n’est qu’une idée abstraite que les gens avertis ont depuis longtemps abandonné. Je pense qu’il existe plusieurs formes d’amour. Mais je ne crois surement pas à l’amour avec un grand A. Tout ça c’est des foutaises qu’on raconte aux gosses pour leur faire croire qu’il y a une bonne raison de vieillir. De toute façon, dans notre société, l’amour n’est plus possible. Nous sommes tous beaucoup trop accaparés par les nécessités inhérentes à la vie moderne. On n’a plus le temps d’aimer. On ne peut que donner le maximum en espérant que l’autre en fasse de même et s’en contenter le plus longtemps possible. La plupart du temps, ça ne fonctionne pas. Ceux qui restent longtemps ensemble ont dû procréer pour cela et ce sont encore une fois les nécessités qui prennent le dessus. Je crois au désir, au plaisir, à la passion, et je voudrais croire à l’amour, le vrai, celui dont les idiots vantent le mérite, mais il est plus volatile que du white spirit et tout aussi irritant et j’ai la peau sensible. Je prends ce qu’on me donne sans trop espérer histoire de ne pas être trop déçu à l’arrivée. Je ne peux que donner le meilleur de moi, rien de plus. »

J’étais abasourdi. Et apparemment Julia l’était aussi.

« C’est tout ce que tu vois pour nous ? C’est ce que tu penses ? La misère et le désespoir sans aucun recours? » me dit-elle d’un ton que je ne lui connaissais pas

« Mais…Arrête…Non ! Tu ne vas pas croire un putain de bout de bois et gérer ta vie en fonction de ça quand même ?! Je t’aime ! Comme je n’ai jamais aimé personne d’autre ! »

Rien à faire. Je voyais maintenant qu’elle me regardait différemment. Elle était déçue. C’était le pire. J’aurais encore préféré qu’elle m’insulte de tous les noms, qu’elle me frappe, qu’elle se mette un bon coup en colère et qu’on en parle plus. Enfin tout sauf la déception. Le pire, c’est que je me voyais vraiment un avenir avec elle. Au fond de moi, je me sentais prêt comme je ne l’avais jamais été auparavant. J’avais tiré leçon de mes erreurs passées. J’étais prêt et déterminé à tout faire pour ça marche entre elle et moi. Elle ne se rendait absolument pas compte de tous les efforts, de tout ce que j’avais changé pour elle dans ma vie. Il n’aurait servi à rien de les lui balancer maintenant. C’était trop tard, je le voyais bien. Ça n’aurait été que pitoyable. Finalement, elle y croyait bel et bien à tous ces trucs magiques à la con. Elle remercia le bohémien de lui avoir ouvert les yeux sur qui j’étais vraiment. Et me dit au revoir d’un signe de tête et sans aucun sourire.

Je la regardais, l’œil humide, en train de s’éloigner en roulant joliment du cul dans son fut moulant jusqu’à ce que je la perde de vue. Une danseuse…Imperturbable…

Puis je fis volte- face et sans prévenir pris appui sur la petite tablette qui me séparait de l’intérieur de la roulotte du bohémien en lançant de toutes mes forces mes deux jambes droit vers son visage. Le type tomba à la renverse. Il était affalé par terre complètement sonné. Une fois à l’intérieur, je me mis à califourchon sur lui et me mis à serrer violemment mes deux mains autour de sa gorge jusqu’à ce qu’il n’esquisse plus aucun mouvement et que je vois la vie foutre le camp dans ses yeux. Je pris sa marionnette et la jeta par terre avant de la piétiner. J’allais partir, me disant qu’il avait eu sa ration, lorsque je vis un bidon d’essence juste à côté du corps. J’en répandis alors tout le contenu un peu partout, m’éloignai de quelques pas, et y foutu le feu. Je regardais un instant bruler sa roulotte histoire d’être sûr qu’il n’en resterait rien. Le feu était bien parti pour ne pas s’arrêter avant d’avoir tout consumer. Alors seulement, je mis les bouts. Je jetais un coup d’œil à droite à gauche histoire de voir si quelqu’un m’avait vu. Il n’y avait pas un rat.

Un peu plus loin sur le chemin, je croisai quelques couples qui suintaient le bonheur, main dans la main, se regardant avec amour, en train de rire, de se casser les dents sur des pommes d’amour, et je me remis à les détester. Encore plus fort qu’auparavant. Le cafard était revenu. J’allais à nouveau pouvoir écrire une histoire potable.

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