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Quand un homme "médiatique" rencontre un saint...

Publié le 04 février 2013 par Hermas

SOURCE : ALFA Y OMEGA. (…) Victor Hugo passait pour être un agnostique ou, si l’on veut, un déiste. Il n’avait aucun complexe pour s’approcher d’un prêtre afin de lui jeter à la figure qu’il ne croyait pas en Dieu ni en aucune sorte de miracle, bien qu’il ait vécu cette perpétuelle contradiction de beaucoup d’hommes de son temps – et du nôtre – qui consiste à rejeter le surnaturel, en le qualifiant d’irrationnel, et en même temps d’être influencé par un spiritisme proche de la superstition. Le soir du 22 mai 1883,  l’écrivain, alors octogénaire, s’adressa ainsi à un prêtre italien en des termes assez arrogants. Pourtant, après une intime et longue conversation, il en prit congé en lui remettant sa carte, lui révélant ainsi son nom. Le prêtre qui reçut cette carte était Don Bosco, auquel l’écrivain devait donner plus tard l’un de ses noms les plus élogieux, celui d’homme de légende.

 

Hugo s’efforçait de persuader Don Bosco que le mieux était de vivre en philosophe, en dépassant cette étape infantile de la religion, et il lui expliqua que cela consistait à mener une vie heureuse, sans croire ni au surnaturel ni en une vie future, ces choses étant utilisées par les curés pour se soumettre les personnes simples et peu éclairées. Cependant, le fondateur des Salésiens lui rappela qu’il lui restait peu de temps avant d’entrer dans l’éternité.  Le moment n'était-il pas venu de penser à l’avenir suprême et de faire appel à un prêtre ? Mais son interlocuteur considérait un tel recours comme un signe de faiblesse, qui le couvrirait de ridicule aux yeux de ses amis.  Malgré tout, Hugo s’engagea à y réfléchir (…). Il revint quelques jours plus tard, assura le prêtre qu’il voulait devenir son ami, qu’il croyait en l’immortalité de l’âme et en Dieu. En conséquence, il désirait être assisté à l’heure de sa mort par un prêtre catholique qui recommanderait son âme au Créateur. Malheureusement, lorsqu’il mourut, le 22 mars 1885, cela ne se produisit pas. Le mur protecteur des familiers et des amis fonctionna, comme il est advenu dans d’autres cas semblables, pour chasser toute soutane qui se présentait, et le gendre d’Hugo, Simon Lockroy, plus tard ministre de l’instruction publique, se fit le porte-parole de la famille pour rejeter les derniers sacrements. Cependant, le cardinal Guibert, archevêque de Paris, consola le prêtre qui tenta d’aider Hugo en lui adressant ces paroles : « Vous n’avez pas de raison d’être troublé. Vous n’étiez pas au chevet de Victor Hugo lorsqu’il est mort, mais je suis certain que le Seigneur, lui, y était ». Ce qui est également certain, c’est que les prières du prêtre avec lequel il avait parlé quelques années plus tôt ne lui auront pas manqué.

Don Bosco avait gagné l’amitié de Victor Hugo et il se sentit moralement obligé de révéler ses rencontres avec lui, lorsqu’il apprit les funérailles laïques qui lui étaient préparées par le gouvernement républicain anticlérical. Quel a été le secret de Don Bosco pour désarmer Hugo ? Ce secret pourrait être l’amour, car le saint ne se bornait pas à prier, il manifestait de l’affection à tous ceux qui l’entouraient. Souvenons-nous que Jésus a aimé le jeune homme riche et que, le regardant avec affection, il l’aima (Mc 10,21). Don Bosco disait toujours que l’amour s’exprime par des mots et par des actes, y compris par les expressions des yeux et du corps (…) »


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