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Le Diable en Castorama

Publié le 27 novembre 2012 par Poneyland

Le Diable en Castorama
Je ne fais pas souvent de liste des choses que je dois ou que je devrais faire. Je les répertorie de façon aléatoire sur le cours de mes souvenirs, ma mémoire est un système sans structure. Ca fait pas très stable comme style, ça fait mauvais genre, ça fait fille de mauvaise vie, mal organisée.
< Et si tu regardes des DIY fashion blogs, tu comprends plus vite la comparaison. >
Cependant, malgré les apparences trompeuses je regarde beaucoup de DIY gnagnagna blogs. Je lis aussi des blogs ou des gens décident de faire des stéréotypes, et d’en faire le fond de leur blog. Cocktail “subtil” entre blasitude infinie et auto-dérision ahahah vraiment trop drôle.
< Mais finalement tu comprends mieux le monde contemporain quand t’as connus ce genre d’univers. >
La vie dans les mondes parallèles d’internet.
I Leekspin my sex
Le plaisir jouissif constant d’une parfaite maitrise de son image, de celles des autres, et l’impression absurde de ne fréquenter sur la toile que des stars de la coolitude moderne. Si tu viens checker mon agrégateur de fluxs RSS tu verras à quel point j’ai tout compris, que je suis à la pointe d’une mode que tu ne connais même pas encore.
Franchement c’est trop le paradis.
http://noelswf.info/677.html
Je ne tiens qu’une chose de mon passé, le besoin de détruire pour changer de direction.
Alors c’était trop facile de couler son existence à se huiler le maccheroni en courant après des chats japonais dans l’espace, à se faire tourner le poireau. Et toi depuis combien de temps tu leekspin (en rond)?
Le Diable en Castorama

Le but étant de ne plus compter pour désintégrer un score monstrueux de waste/inutility/catbouncing, j’aurais pu exploser mon EXISTENCE.

Le Diable en Castorama

Mais c’était trop facile. De ne pas devenir fou en écoutant 5 heures une oie qui rappe.
Alors j’ai éteins mon ordinateur, j’ai pris mon vélo un samedi après-midi pluvieux et j’ai cherché ce qui m’angoissait plus que de bosser 20 ans au service animation – gériatrie d’une maison de retraite du trou de balle de la France.
Je suis partis sous la pluie pour une zone industrielle et j’ai décidé d’aller chez Castorama. J’ai voyagé plus d’une heure. Je suis arrivée éclater sous les coups de l’angoisse, mouillée jusqu’aux os, derrière une horde de couples qui s’engueulent et qui s’ennuient. A terre sur le sol mal goudronné, à genoux.
Tout ce que j’avais juré, toute la haine que j’avais cristallisé sur la fragilité des choses et des gens, tout le mépris dont je les avaient vernis s’est doucement mis à craqueler.
Derrière une enseigne jaune et bleue il y avait un incendie monumental, le Diable Rouge, ses cornes courbes et ses rugissements qui font trembler la Terre. Il s’est adressé à moi, trempée brûlante dans la culpabilité. Il a tout dit en très peu de mots, et m’a fait entrer violemment. Il avait très bien caché ce que je cherchais et j’ai du traverser chaque traverses, chaque allées, chaque couloirs, voir tous les visages tristes et tranquilles, sentir toutes les odeurs et toucher du doigt ce qui te fais choisir entre deux types de chevilles, un tuyau en PVC, une fausse cheminée électrique, du lino moche et du lino moche, de la peinture vert hideuse ou jaune vomi.
C’était dur, mais je ne me suis pas perdu, et quand je suis sortie il ne pleuvait plus.
J’étais retombé sur terre, et j’embrassais l’incendie monumental, l’enseigne jaune et bleue et le sol mal goudronné de m’avoir rendu à la Réalité.

Le Diable en Castorama


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