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L’histoire d’un gauchiste et d’une fille de droite

Publié le 09 février 2013 par Betacon @dido_m

Le titre peut vous paraître à première vue, provocateur, déjà vu, voir même sans intérêt. Dans tous les cas de figures cités, vous allez le lire, l’aimer et surtout vous taper une fille de droite.

Je vais tout d’abord vous parler de ce gauchiste. Il l’est un peu malgré lui d’ailleurs, algérien en France, il n’a pas grand intérêt de voter à droite. Question de survie on va dire. On peut croire que ce n’est pas de sa faute, si voter à gauche était un reproche. Né dans une famille qui ne lui a pas imposé ses opinions politiques, ils en avaient jamais vraiment parlé avant qu’il ne comprenne ce qu’est cette vile ambition que de faire de la politique.

Il avait observé ses parents, ils n’étaient pas de ces personnes que l’on peut qualifier de « riches », mais ils étaient aisés, lui inculquant une éducation pleine de partage et de découvertes culturelles.

Il avait vu du pays, il n’était pas allé aux îles paradisiaques dont les livres, qu’il dévorait, décrivaient comme le paradis des hommes à gourmettes et des putes à frange. Non, lui il se faisait quelques petites virées culturelles andalouses et d’autres gauloises. Il était un mélange d’arabe et de berbères, il ne savait pas trop. Vous savez les brassages, les viols et les expats étaient à la mode à une certaine époque.

A un certain âge, entre la découverte de son engin et la façon de s’en servir, il découvrit la politique. Sa première impression, qui ne l’a jamais quitté d’ailleurs, fusse-t-elle enfantine était  : On dirait des animaux en costard trois pièces qui se battent pour un bout d’os que d’autres ont déjà décidé à qui ce dernier appartiendra. Les idées de gamins peuvent être réalistes, parfois.

Elle, eh bien elle était de droite. Fille de … que peut-on être si on est de droite ?
Avocat, chef d’entreprise, médecin ou journaliste. Parfois les quatre en même temps, mais souvent rien de tout ça.
Ses parents étaient médecins, elle était mignonne, appartenant à un milieu qui ne lui convenait pas. Des riches et des moins riches, mais pas de pauvres.

C’est triste non ? Perdre toutes notions de la vie exterieur à cause de son entourage.
Mais elle avait été la rebelle qui essayait de trouver sa voie dans un monde où l’argent ne fait pas le bonheur, mais on ne se cache pas qu’il y contribue grandement. (phrase de riche).

Elle voulait devenir Medecin, il croyait qu’elle perdait son temps, son esprit était bien plus libre et non formaté pour qu’elle se lance dans une profession qui n’a d’égale que sa prétention.

Je ne dénigre aucunement le métier de médecin, seulement celui de médecin riche. Une profession devenue gonflée de prestige et d’argent. Ceux qui étaient savant, chercheur et sauveur de l’humanité sont devenus rapaces et prétentieux.

Elle lui plaisait bien. Son regard, à elle, cachait tellement de choses à découvrir. Il s’en foutait un peu qu’elle soit de droite, il n’était même pas sûr qu’il était de gauche, lui. Il aimait juste bien les pauvres.

Et puis, elle avait besoin d’un peu de piment dans sa vie, se rebellait contre ce père qui n’aimait pas les étrangers. Le terme « Etranger » s’appliquait à tous ceux qui n’appartiennent pas à la même classe sociale que lui, mais il ne l’avait compris que bien plus tard. (oui, c’est une histoire, mais je suis narrateur et je connais déjà la fin).

Il passait quelques bons moments ensemble, mais beaucoup d’autres séparément. Vous savez, ZE médecine.

Très vite, des tensions avaient vu le jour, les opinions politiques de l’une remontaient à la surface, mais l’autre ne pouvait les laisser revoir le jour.
Les gens de droites, ils n’aiment pas les arabes. Ni les gens qui parlent d’eux. Normal.

Ils avaient fait un pacte, ne jamais parler politique et laisser leur relation secrètement gardées entre leurs lèvres.

Il aimait ça, cette sensation d’aventure extra-conjugales. Ici le père jouait le rôle du conjoint. Défié l’autorité parentale, c’était cool à 14ans, mais à plus 1/5 de siècle ça devenait un peu moins « cool ». Mais il écoutait du Brel et du Brassens, le pas cool des temps modernes il connait ça.

A un certain moment il ne savait plus où il allait, ça transforme un homme le fait d’être perdu dans un abîme de pensées aussi floues les unes que les autres.
Mais il avait encore des choses à découvrir dans ce regard qui l’avait tant troublé au début.

Tout ça pour un regard… 

Un jour, il se remémorait les nombreuses discussions qu’il avait eu avec elle. Conclusion : ils ne vivaient pas dans le même monde.

Je vais sur le yacht d’un ami aujourd’hui, je ne serai pas joignable. 

Je vais à Monaco passer la journée avec des copines.

Putain, c’est 50cts de plus. 

C’est pas que mon père n’aime pas les étrangers, mais il aime pas les arabes des cités. (lui,  s’était arrêté à « arabes »). 

Mon voyage en train se voit à sa fin (oui toujours dans le train quand je vous écris) , je ne vous finirai pas l’histoire. Mais vous en connaissez tellement de semblables, une forme de « Roméo et Juliette » sans suicide,  de Shrek et Fiona sans mariage monstrueusement féerique et de Brad et Angelina sans adoptions.
Une histoire éphémère sans gout amère.

weird


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