Magazine Journal intime

Le Maître et Marguerite, de Mikhaïl Boulgakov

Publié le 10 mars 2013 par Ecribouille @Ecribouille

Voilà un livre que j’ai commencé en première année de fac, lorsque sortie du bac j’affrontais ma première année de Lettres Modernes. Passage obligé et à moitié forcé pour aller en licence d’Infocom, je prenais pourtant un réel plaisir à fouiller les lettres, les écrits et autres langues dont je ne me doutais pas l’existence. Chaque jour, je me surprends à réutiliser une connaissance ou une méthode acquise lors de ces années littéraires. Aucune année n’est perdue.

Le Maître et Marguerite est désigné comme étant le chef-d’oeuvre de Mikhaïl Boulgakov. Fini après son décès par sa femme à partir des manuscrits et des travaux de l’auteur. J’aime à penser que le personnage du Maître serait un double de Boulgakov. Tourmenté par l’écriture de son roman sur Ponce Pilate, le Maître brûle son manuscrit comme Boulgakov a brûlé lui-même le sien dans une poêle. Mais bien que le Maître et Marguerite soient les personnages principaux de ce roman, ce dont on ne doute pas lorsqu’on l’a lu en entier, ce ne sont pourtant peut-être pas les plus intéressants.

Sculpture de Béhémoth à Kiev

Nous sommes à Moscou sous le régime soviétique. La haute société littéraire est symbolisé par le prestigieux Massolit qu’on décrira comme une sorte de club pour auteur de talents ou pas. Nous sommes alors dans une société profondément athée, absolument communiste et tout à fait normée. Rencontrer Satan en personne dans un café et lui affirmer, sans connaître l’identité de l’interlocuteur, que le diable n’existe certainement pas est alors la première des erreurs et c’est elle qui va lancer l’histoire. L’arrivée de Satan et de ses acolytes dont le gros chat Béhémoth n’est pas sans me rappeler les personnages de Pratchett et Gaiman.

La capitale et ses habitants ne s’en sortent pas indemnes et on n’oublie jamais qu’il s’agit là de la bourgeoisie moscovite et bien patriote. Partout où les complices de Satan passent, des petits drames arrivent que je préfère mettre sur le compte de leurs bêtises plutôt que d’une quelconque méchanceté. C’est pourtant grâce à l’intervention de ces figures surnaturels dans un environnement plus que pragmatique que Le Maître (enfermé dans un hôpital psychiatrique) et que Marguerite (femme mariée malheureuse et amoureuse du Maître) vont réussir à se retrouver.

Le récit parallèle de la rencontre de Ponce Pilate et de Yeshoua – celui qu’on appelera par la suite Jésus – est alors loin de figurer en tant qu’aparté ennuyeuse. C’est peut-être avec un peu de frustration qu’on passe d’un récit à l’autre bien qu’ils ne s’enchaînent parfaitement.

Je ne suis pas déçue d’avoir eu l’idée de reprendre la lecture de ce roman. Il vous fera passer un excellent de moment, vous instruira un peu, et vous permettra ensuite de faire croire aux autres que vous êtes un intellectuel qui lit de la littérature russe. Pour les lecteurs d’ebooks, Le Maître et Marguerite est disponible gratuitement par ici mais si vous préférez dépenser un peu de sous c’est par là pour 1,99 € (ici). Pour les autres, un tour chez le libraire ou par là devrait faire l’affaire !


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