Magazine Humeur

L'économie entre développement, environnement et justice

Publié le 13 avril 2008 par Saucrates


Réflexion une (25 décembre 2007)
Prolégomènes

J'ai souvent adopté dans mes réflexions précédentes un point de vue libéral, notamment en matière monétaire ou financière. Cela fait-il néanmoins de moi un libéral, un zélateur du capitalisme ?
D'une certaine façon, je n'arrive pas à diaboliser comme un certain nombre d'autres personnes la sphère financière de l'économie. Les marchés ne me paraissent ainsi pas comme un lieu désincarné où interviennent des prédateurs capitalistes inommables et aborrés, mais comme la rencontre des offres et des demandes de milliards d'épargnants aux comportements moutonniers (vous, moi, mes voisins ...), dont les décisions d'investissements financiers à court terme sont parfois à l'opposé de leurs propres intérêts professionnels ou individuels. Il y intervient évidemment également des grands fonds de pension, de riches épargnants ou des fonds spéculatifs, dont la capacité d'influence sur les cours de bourse est sans commune mesure avec la nôtre, qui est pratiquement nulle, comme il sied à un marché pratiquement parfait (concurrence pure et parfaite). Néanmoins, leur pouvoir et leur capacité d'influence y est relativement faible, si ce n'est négligeable.
La finance est également un monde où l'on rencontre des gagnants et des perdants, un peu comme dans les jeux de hasard, et il est difficile de savoir si la généralisation de l'accès aux marchés boursiers dans les pays occidentaux est une façon de faciliter l'enrichissement des petits actionnaires, ou une manière d'augmenter les profits des plus puissants intervenants en faisant porter au contraire les pertes sur ces petits épargnants ne connaissant pas les marchés. En même temps, s'enrichir en bourse n'est pas particulièrement difficile puisqu'il suffit de savoir apprécier la valeur et la qualité d'une entreprise dans laquelle on souhaite investir, même si dans les faits, tous les petits épargnants n'ont peut-être pas la capacité de procéder à de telles évaluations, qui de toutes façons, sont normalement intégrées dans les cours de bourse des entreprises.
On peut ainsi partir de plusieurs postulats sur les marchés financiers, qui iront d'une vision optimiste (un moyen pour les classes moyennes occidentales voire mondiales de s'enrichir ou de se constituer un patrimoine) à des visions pessimistes (moyen de transférer sur les classes moyennes le risque de retournement des marchés ou encore pire, un lieu désincarné où des financiers sans scrupules se partagent le monde et s'enrichissent au détriment des travailleurs de tous les pays). A moins que la réalité ne soit au croisement de ces trois visions, chacune apportant un éclairage différent sur ce qu'est l'Economie, sur son potentiel et sur les motivations de ceux qui y interviennent.
D'une autre façon, on peut estimer que je ne crois pas véritablement en une théorie du complot, rejoignant en cela Noami Klein, dans son dernier livre 'The shok doctrine' (Penguin Press, Londres, octobre 2007). Comme elle, je ne pense pas qu'une sorte de conspiration ravage le monde, mais plutôt que la situation économique mondiale actuelle s'explique par une accumulation de mauvais choix, de politiques vaines et d’injustices petites et grandes.
http://socio13.wordpress.com/2007/10/17/un-capitalisme-de-catastrophe-un-livre-de-naomi-klein-par-joseph-estiglitz/
Mais cela ne m'empêche pas de continuer à rechercher une approche de l'économie et du monde reposant sur une vision humaniste et socialiste de la société, en dehors des modèles mathématiques, des comportements économiques prédictibles et modélisables (de production, de consommation, de prise de décision).
Même si, pour reprendre une citation d'un article de Jean Bricmont du Monde Diplomatique d'août 2007 : « Que la perspective du socialisme ait pratiquement disparu du discours politique change malheureusement beaucoup de choses dans les luttes concrêtes : il y a une grande différence entre protester contre les abus d'un pouvoir dont on accepte la légitimité et lutter pour des objectifs à court terme contre un pouvoir patronal considéré comme fondamentalement illégitime. »
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/BRICMONT/15051
Saucratès


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