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Retour de manifestation - Les indignations des politiciens : espoirs ou faux espoirs ?

Publié le 25 mars 2013 par Hermas

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La manifestation d’hier contre la pseudo-loi Hollande-Taubira sur le pseudo “mariage pour tous” a réuni une foule considérable, ce dont il convient de remercier spécialement les organisateurs, de la tête à la multitude de "petites mains", généreuses et courageuses. Un million ? Un million quatre ? Au fond, peu importe. Chacun de ceux qui y ont participé ou qui l’on vue se déployer sait pertinemment qu’il s’agissait bien d’une foule considérable, de La Défense à l’Étoile, et que les prétendus 300.000 personnes évaluées par la Préfecture de Police ne sont, une fois de plus, qu’une manipulation mensongère de la réalité.

Chacun de ceux qui y ont participé sait aussi que ce combat n’est pas terminé et qu’il est prêt à prendre part à toute nouvelle manifestation, quelle qu’en soit la forme, pour faire échec à la loi scélérate si chère au gouvernement et si ruineuse pour la société.

Lors de cette manifestation, des politiciens de tous bords se sont exprimés, du moins de la droite classique à l’extrême-gauche. Il va de soi, semble-t-il, que la largeur de vue de Dame Frigide Barjot et des siens n’aille pas jusqu’à admettre que puissent s’exprimer sur la tribune un Gilbert Collard ou une Marion Maréchal-Le Pen. La résistance de la “manif pour tous” à l’idéologie dominante a ses limites. Elle n’entend pas renoncer à communier avec celle-ci au moins sur ce point : la diabolisation de millions de Français considérés comme des intouchables.

Mais laissons cela, car les intouchables, malgré tout, étaient là. L’un des politiciens intervenants a souligné que l’engagement des Français contre le projet contesté avait pour effet de l’encourager lui-même à réfléchir sur le sens de son engagement. Puisse-t-il en être ainsi de tous les politiciens ayant gardé prise avec le monde réel.

À cet égard, cette réflexion sur le sens de leur engagement devrait conduire ces politiciens à méditer sur un principe premier de la raison : le principe de causalité. Les causes, en effet, produisent leurs effets ; à l’inverse, les effets sont contenus virtuellement dans leurs causes.  Un projet TAUBIRA et une Mme TAUBIRA ministre de la justice, un François HOLLANDE flanqué de sa maîtresse à l’Élysée, ce ne sont pas là des événements qui n’arrivent que par l’effet du hasard en ce pays, pas plus que la perte à peu près complète de crédibilité des politiciens ou le recul généralisé de la politique. Les uns comme les autres sont le fruit logique, cohérent, d’un pourrissement intellectuel et moral de longue date, auquel chaque gouvernement qui passe apporte la main.

Des politiciens de droite s’étranglent aujourd’hui contre le projet TAUBIRA, ce qui est fort bien, mais ils ne s’indignaient pas hier de la présence à leurs côtés d’une Mme BACHELOT, alors “ministre des solidarités et de la cohésion sociale” (sic) dont a dépendu tardivement un petit secrétariat d’État à la famille. Un député socialiste leur a fait observer que la droite ne s’est pas indignée non plus, en un domaine à certains égards plus grave, contre l’avortement, c’est-à-dire l’homicide social d’innocents, qu’elle a légalisé sous la présidence de M. GISCARD et la gouvernance de M. CHIRAC. Nos indignés d’aujourd’hui ne s’indignaient pas davantage hier de la présence à leur côté d’un Frédéric MITTERAND, rendu célèbre par l’aveu littéraire de ses frasques misérables, et dont n’importe quel honnête homme répugnerait pourtant à serrer la main. M. RAFFARIN, qui nous parle aujourd’hui, presque convainquant, de sa "conscience" et de ses exigences, a-t-il déjà oublié qu’il fut un soutien zélé du lobby gay ? Et M. GUAINO qui, des accents gaulliens dans la voix, fustige la théorie du genre, a-t-il déjà oublié qu’elle a fait son entrée dans l’enseignement public en France grâce au gouvernement de droite précédent, sous le ministère de l’inoubliable Luc CHATEL, sous la présidence de M. SARKOZY dont M. GUAINO était conseiller ? Qui ne se méfierait pas des soudaines sincérités de ces gens, de leurs indignations, quand on constate qu’aucun d’entre-eux, qu’aucun de leurs gouvernements de droite depuis 50 ans n’a jamais eu seulement le projet d’instaurer une politique sérieuse, cohérente et forte de la famille ?

Ce ne sont là que des exemples parmi d’autres. Les politiciens ont la vue et la mémoire si courtes qu’ils ne voient pas que les causes produisent leurs effets et qu’à entretenir continuellement une culture de mort, celle-ci engendre des fruits de mort. Le projet TAUBIRA leur répugne à ce qu'il paraît, mais elle est dans la logique de leur culture. Si la loi scélérate de Mme TAUBIRA venait à être définitivement adoptée, qui croira d'ailleurs qu’une éventuelle majorité de droite ultérieure la ferait abroger ? Personne. À l’expérience, la “conscience”, les “convictions”, les “indignations” de nos politiciens ne vont pas jusqu’à les exposer au courage et à l’héroïsme. Elles leur donnent juste assez de ressort pour tirer profit des intérêts du jour pour préparer ceux du lendemain. Juste assez pour “gérer” à leur tour, le moment venu, la politique du chien crevé au fil de l’eau.

Si les Français peuvent donner aux politiciens l'occasion de réfléchir sur le sens de leur engagement, par le sens qu'ils conservent et manifestent de la réalité des choses, du mariage, de la famille, de la société présente et future, peut-être peuvent-ils aussi les aider à se réconcilier avec le sens de la causalité. Ces politiciens retrouveraient alors le sens du réel et, pour ce qui est de leur rôle, de la politique. Une question s'impose cependant : leur communion viscérale à l'idéologie libérale leur en offre-t-elle seulement la faculté ?


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