Magazine Journal intime

Quand la sublime décadence embrasse la divine zeptoseconde. Conte à rebours.

Publié le 06 avril 2013 par Cuicuinrv
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Au début vint l'homme, bien après les dinosaures et autres primates.

Quand la sublime décadence embrasse la divine zeptoseconde. Conte à rebours.Il inventa le chiffre pour indiquer le nombre de proies à chasser, les distances pour atteindre un lieu ou pour compter les membres de la tribu. Plus tard, du chiffre naquit la formule pour mesurer l'espace et les volumes.De la formule, l'homo sapiens sapiens, grâce à l'avènement de la technologie, créa l'algorithme. Formule complexe.L'algorithme permet à partir d'un suite de formules de donner un résultat tangible à une démarche raisonnée.
En parallèle.L'homme distingua la durée du jour à l'aide du soleil.Puis l'heure qu'il  découpa en minutes.Au fur et à mesure de la technologie il parvint à la subdiviser en secondes.Puis grâce à des appareils de plus en plus sophistiqués, il descendit à de tels niveaux d'instantanéité que seule une machine pouvait mesurer la brièveté du temps.Après la seconde, on eut entre autres, la nanoseconde, la picoseconde sans oublier la femtoseconde.Puis vint la zeptoseconde maîtrisée par l'informatique :  soit  0,000000000000000000001 seconde.Aussitôt...Des traders d'une cupidité insensée, minables apprentis sorciers sans foi ni loi, marièrent l'algorithme à la zeptoseconde. On put ainsi traiter des ordres spéculatifs de bourse à une vitesse inhumaine. En une seconde on pouvait traiter un trilliard d'ordres boursiers soit mille milliards de milliard.Bien entendu, seuls les ordinateurs les plus perfectionnés pouvaient, grâce à leurs algorithmes, donner les ordres d'achats et de ventes à cette vitesse.Dopés par la mondialisation et les paradis fiscaux, les fonds amenés par un nombre considérable d'acteurs économiques, politiques et médiatiques de tous pays, pressés de soustraire leurs profits à la Collectivité, arguant  avec mauvaise foi de taux confiscatoires même lorsqu'ils étaient dérisoires, se multiplièrent.Les banques nationales encouragèrent même cette manœuvre en toute légalité.Seuls les salariés modestes durent payer la dette nationale par des mesures d'austérité scandaleuses.  Toujours est-il que grâce à ces progrès informatiques, les profits s'accumulèrent.Des milliards d'€, des millions de milliards de gain grâce à cette fantastique zeptoseconde. Des sommes faramineuses mais virtuelles.Ces financiers sont fous de vouloir donner de la valeur au Rien.La planète portait cent mille fois plus de cyber richesses en toc générées par ces spéculations déraisonnables qu'elle n'en avait jamais produit depuis l'aube de sa création. De l'argent qui ne représentait plus rien.
 
Des ondes électromagnétiques.  Du vide.De la monnaie de singe.
. Face à cette tragédie, des gouvernants assistaient au spectacle, muets ou complices. La corruption était partout, la cupidité à grande échelle avait gangrené tous les rouages de nos sociétés occidentales et orientales. C'est ainsi que l'Humain retrouva sa condition de primate qu'il n'aurait jamais dû quitter.
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Depuis, sur une Terre devenue stérile, de rares hommes en peaux de ce qu'il reste de bêtes  érigent des temples à la gloire de la divine Zeptoseconde et du Veau d'or. 
. Ils ne changeront jamais...
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Amies, amis, à bientôt pour une prochaine réflexion sur la connerie humaine.  Je vous promets d'en être comme à l'habitude !
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