Magazine Journal intime

Un monsieur, un lycée, des souvenirs...

Publié le 16 avril 2013 par Papote

C'est un mail laconique qui m'a renvoyée hier soir plus de 20 ans en arrière...
Le prof d'anglais le plus redouté de tout le lycée toutes générations confondues (il était l'un des deux derniers à avoir des classes qui l'attendaient en silence et en rang devant sa salle de classe...), metteur en scène et acteur occasionnel de la troupe de théâtre dudit lycée, est décédé de ce que certains appellent une longue maladie.
C'était un homme au visage affable, jovial, aux yeux pétillants et aux colères homériques.
Un type qui était du genre à vous faire pleurer à force de vous crier dessus mais qui était tout aussi capable de faire les plaisanteries les plus fines pour faire rire toute l'assistance ou de chanter d'une voix de baryton des airs qui résonnaient dans tout l'amphi où nous répétions...
Quand il croisait ma mère (ils étaient collègues !), il prenait toujours un ton un peu protecteur pour parler de moi en me surnommant " la petite"... " Oh, elle est fatiguée, la petite !", " Elle s'investit vraiment, la petite !", " Elle est mignonne, quand même, la petite !", etc
Je ne sais plus si ça date de toujours ou si c'est venu après qu'on ait joué " L'opéra du Gueux" de John Gay où il interprétait mon père.
Je me souviens que, dans une scène, nous chantions et je devais terminer en criant car il me pinçait l'oreille pour me faire remonter quelques marches. Il trouvait (et le metteur en scène avec) que je n'étais pas assez crédible. Du coup, il s'était mis à me pincer vraiment l'oreille... Je crois qu'après cette répétition, mon cri était devenu bien plus crédible !
Une autre année, nous jouions " Ange Pitou" d'Alexandre Dumas. Il était Louis XVI et j'étais une femme du peuple et je devais m'évanouir à ses pieds... sauf que ma tête a heurté assez fortement son tibia le soir de la première et il a cru que je m'étais réellement assommée donc il me secouait comme un prunier et je ne pouvais pas lui dire que j'allais bien...
C'est également en partie grâce à lui que la troupe avait pu faire le festival du jeune théâtre qui se tenait à Saint-Jean-de-Luz. Pendant une semaine, nous partagions nos journées entre cours de théâtre et représentations des troupes participantes... C'était incroyable ! On dormait tous dans les dortoirs du lycée et, hormis le couvre-feu, nous circulions librement ou presque... Y en a eu des soirées sur la plage !!!
Des souvenirs comme ça, il m'en est remonté, hier soir, à la pelle, par bouffées, par vagues, plus que je ne pourrais ou voudrais en raconter ici...

Au revoir Monsieur ! Au revoir Serge !

A bientôt !

La Papote


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