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Artist of the month, RekaOne

Publié le 18 avril 2013 par Jekyllethyde

Artist of the month, RekaOne

Si vous traînez du côté de Belleville, Couronnes, Menilmontant, vous êtes très certainement déjà passé devant un camion peint par Reka lors de son passage à Paris fin 2012. Pour ma part, je le vois tous les jours et à chaque fois je prend plaisir à admirer les courbes, la propreté et le style de ce panel.

James, aka RekaOne est un artiste Australien, faisant figure de pionnier du « Street Art » dans la ville de Melbourne. Nous vous parlions déjà de lui en 2010 dans un Weekly Artworks, encensant justement l’originalité de son travail sur toile pour un artiste au background graffiti chargé. Aujourd’hui expatrié à Berlin, James continue à mûrir son style. Preuve en est ses participations récentes à Art Basel ou encore ses dernières expositions ou grands murs réalisés lors de son tour du monde l’année dernière.

Rencontre avec un artiste à la sauce Jekyllethyde, un pied dans la rue, l’autre devant le buffet à se servir un verre de rouge.

If you’re in Paris, walking around Belleville district you might have already see the truck RekaOne painted last year. Seeing it each day, going to the office, I have to say that the style, composition, and colors always attract my eyes.
This Melbourne street artist with a strong graffiti background made the « buzz » last year with a world tour leading him from Berlin to Miami, painting big walls, and making a lot of connections. With a very particular character he like to deconstruct, the man who is today living in Berlin, finally accepted to chat with us about his past and futur project. So let’s take a look to the art, and listen tothe man.


Artist of the month, RekaOne

If you’re clever enough, you’ve understand that you have to click on the logo to read it… Right !?


Reka One jekyll et hyde

Salut James, petite question récurrente pour commencer : quelle heure est-il, et où es-tu alors que tu réponds à notre interview ?

Je vie actuellement à Melbourne. Mais au moment où vous publierez cette interview je serais sûrement déjà à Berlin où je pars m’installer pour une durée indéterminée. Sinon il est midi et j’en suis à mon deuxième café de la journée.

Quel est ton parcours ? Te souviens-tu de tes premiers pas dans l’art urbain, ton premier mur ?

J’ai commencé le graffiti en 99 à travers, comme beaucoup, la culture skate et la peinture sur train.

Ce qui signifie que tu peignais plutôt des lettrages à l’époque ?

Exactement, à l’époque je ne m’intéressais qu’à vandaliser des trucs. Le pseudonyme de Reka vient d’ailleurs de « Rek Shit », inutile donc de te faire un dessin sur sa signification… A l’époque j’étais obsédé par poser mon nom partout. J’en n’avais rien à foutre. 
Je n’ai commencé à peindre des personnages que vers 2003. Mais attention cela ne veut pas dire que je ne peins plus de lettres… J’utilise juste un autre AKA pour ça :) !

Comment était la scène locale à ce moment là ? Quels étaient tes sources d’inspirations ?

Lorsque j’ai commencé la scène « Street Art » de Melbourne était très pochoir, avec de grosses influences Banksy, Obey, etc… De mon côté j’étais plus dessin à mains levées ce qui m’a vite entraîné à peindre des trucs plutôt génériques « dans la pure tradition graffiti », comme des B-boy avec de grosses sneakers et des bérets Kangol. Pas forcément le plus original, mais un style qui reste marrant pour commencer ! 
Aujourd’hui on ressent une forte évolution et beaucoup plus de diversité dans les productions d’artistes locaux.

Reka One jekyll et hyde

Comment et surtout pourquoi en est-tu venu à peindre des personnages ? T’en avais marre du graffiti « classique » ?

Non pas vraiment… Disons simplement que j’avais envie de donner à mes dessins papier une vie sur mur, et puis pouvoir imposer mon style, ma patte, que les gens reconnaissent mes pièces sans avoir à inscrire mon nom dessus.

Qu’as-tu en tête lorsque tu pars sur un nouveau projet / une nouvelle peinture ?

RIEN ! Tout du moins j’essaye. Je préfère improviser, quitte à tout pourrir et cleaner après.

Ok mais tu tentes malgré tout de différencier ta pratique sur toile à ta pratique « de rue », non ?

C’est deux choses totalement différentes dans leurs approches. La peinture Outdoor est beaucoup plus libre et instinctive forcément. Lorsque je travaille sur toile, certes je tente de garder cet aspect en tête, mais je cherche malgré tout à créer une cohérence aussi bien dans les thèmes que les éléments récurrents à une même série.

Reka One jekyll et hyde

Tu étais de passage en Europe fin 2012. Un voyage longuement planifié ?

J’ai planifié tout ça en quelques mois à peine. C’était en fait plutôt spontané, tout ce qu’il me fallait était un point de départ et ensuite voguer au gré des envies, des rencontres… J’ai passé près de six mois entre l’Europe et les USA avec un finish à Miami pour le Art Basel… C’était plutôt fun !

Tu as aussi peins un super spot lors de ton passage en France, c’était où ?

Ahah, c’est un secret ! Un petit spot pas loin de Paris… Je me suis éclaté en tout cas, le lieu était vierge, trop d’options et de possibilités pour créer. 

D’ailleurs je trouve que cette peinture est assez intéressante car elle arbore des couleurs propres à l’art Australien aborigènes. Etait-ce d’ailleurs une source d’inspiration pour toi ?

Tu n’es pas le premier à me dire ça… Alors si c’est le cas, je dirais que c’est inconscient. Même si c’est vrai que je suis sensible à l’art ancien et tribal.

Tu utilises également beaucoup d’objets de récupération en guise de supports… Un moyen de conserver un souvenir de la rue dans tes oeuvres ?

C’est ça. Je trouve important de continuer à conserver une connexion entre les deux.


Reka One jekyll et hyde

D’ailleurs, t’as une galerie qui te représente en Europe ?

Non pas pour l’instant. Et d’ailleurs je suis content comme ça, je n’ai pas envie de devoir me restreindre à tel ou tel lieu d’exposition.

Et chez toi, c’est quoi la dernière pièce que tu as accroché au mur ?

Le meilleur truc quand tu es artiste c’est de pouvoir échanger des oeuvres avec d’autres mecs. Par contre je dois dire que mes black book sont plus remplis que mes murs. 
Ma dernière pièce est un Cheech Wizard original de Mark Bode.

Et si tu devais craquer sur une oeuvre, de qui serait-elle ?

Certainement Jose Parla. J’adore son travail.

Comment perçois-tu l’évolution du marché de « l’art urbain » auquel nous assistons en ce moment ?

Je pense que cela va certainement évoluer… Rien ne dure pour toujours, notamment dans le monde de l’art. 


Reka One jekyll et hyde

Illustration pour Jekyllethyde.fr – Retrouvez nos anciennes illustrations sur notre fan page

Parle nous de l’illustration que tu as faite pour nous sur le thème de Jekyll et Hyde ?

C’est un collage réalisé à partir d’étiquettes de bombes aérosols. Ces mains représentent le démon dans chacun de nous, qui se joue de nous comme d’une marionnette. 

Comment décrirais-tu ton univers en un mot ?
Infini
Comment définirais-tu le milieu de l’art en un mot ?
Oxygène
Et enfin je te laisse le dernier mot pour la fin ?
Passion

Question bonus : Quelle question aurais-tu aimé que l’on te pose ?

Quelle est ta bouffe favorite ?
Le fromage :)

Reka One website
Reka One facebook


Reka One jekyll et hyde

Interview Reka One – English

Hi Reka, lets start with our classic question ; Where are you, and what hour is it while you are answering to our questions ?!

I am currently in Melbourne, Australia. I am leaving in 2 weeks back to Berlin to live. It’s 12 midday and I am on my second coffee for the day.

Can you quickly introduce yourself? Do you remember your first step in the game, your first wall?

My street alias is REKA ONE and I have been painting on stuff since ‘99. I started on tagging and painting letters until about 2003 when my focus changed to painting figures and abstract characters. My introduction to graffiti was riding the train at a young age and skateboarding the streets.

How was the scene at this period? What were your sources of inspirations?

The Melbourne street art scene when I started was mainly stencil-based works -Everyone was influenced by Banksy and Obey etc. I always had a strong foundation in freehand drawing so I decided to start painting my own characters. When I started painting on the streets I was mainly influenced by 90’s Hip hop culture. I used to paint Bboy characters with fat sneakers and Kangol hats. A very generic, but still fun style to start on. Now the scene is a lot stronger and the focus is back on freehand characters on a large scale.

So you got a classic graffiti background, that means you were mostly painting letters? Vandal? Trains?

Back in the day I was a total vandal haha. The name Reka means to literally « Rek shit ». I was painting over everything not giving a shit. I still paint graffiti letters to this day, but it is under a different name.

What pushes you to paint more characters, were you tired of the ‘usual graffiti business’?

It wasn’t that I was tired of traditional graffiti. I just didn’t find it as enjoyable as painting characters. I wanted my characters to be my letters on a wall. I wanted to create a unique style that everyone could see it was my work without putting my name there. Style, for me in the most important message!


Reka One jekyll et hyde

As a painter, what is the first thing that comes in your mind when you’re starting a new canvas?

I try not to think. Haha. I make a mess, and then clean it up after.

Do you have a different approach than when you’re painting in the street?

Street-based works are fun and more freedom. I like reading the wall and location to come up with an idea of what I will paint. My artwork is a lot more serious. You start from scratch and have to work on a series of works that are themed and have consistent elements that tie it all together as a whole.

You recently traveled a lot, Europe, USA… Was it a long planed trip?

I had planned the trip a few months before I had left. Most was spontaneous. All I needed was a starting point and then I worked it out from there. I spent nearly 6 months traveling which was mainly in Europe and then in USA. I ended up in Miami for Art Basel in December last year. That was fun!

And I saw on the web you painted a beautiful indoor piece in a kind of old castle in France no ? Where was this!?

It’s a secret location, close to Paris ;) !
I had so much fun painting there. I was one of the first in there so I had many options in the castle to choose from.

This painting is really interesting in terms of colors using brown and ochre perfectly, sometimes reminding me of some of aboriginal art. Was this a source of inspiration for you?

A lot of people have mentioned Aboriginal art when discussing my work. It was not a conscious effort. I do say that many ancient and tribal cultures have inspired my work over the years.


Reka One jekyll et hyde

What are your others sources of inspiration?

I find inspiration by walking around the streets. Its not necessarily street art that I look for, I look for textures on walls and just general decay and deterioration. I love rusted metal and wood grain. I love what the weather can do to objects. Nature is enough inspiration for me alone.

In your career you explored a lot the concept of recuperation. Using old spray cans / canvas / collage newspaper for your artworks. Is it a way to conserve a « street » aspect in your gallery work?

Exactly. It helps connect my street and gallery work. The same process applies. Painting on found objects.

By the way do you work with a gallerist in Europe?

I am not represented by any galleries in Europe. At this stage I am floating around and would rather prefer the freedom to exhibit my work where I want.

And at home, What is the last piece you’ve hung on your wall?

The beauty of being an artists is the op[portunity to trade works with other artists. I would have to say my blackbooks have more works than the artwork I have hung up in my house. The last piece would be a classic Cheech Wizard original painting by Mark Bode.

If you have to buy one piece right now, from which artist will it be?

Maybe Jose Parla. I love his work. Amazing.

Finally, how do you see this growth in the street art market we're experiencing?  Do you think it will last?

I don’t think it will last in the same way. It will evolve and change into something else. Nothing lasts for ever. Especially art movements.


Reka One jekyll et hyde

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Just Tell us a little bit about the illustration you made for us on the theme Jekyll & Hyde?

 
It’s a collage that I used chrome drenched labels from discarded burner spray cans. The theme is focusing on the evil inside all of us. Idle hands are the devils play things.

How would you define your universe in one word?

Infinite

How would you define the art world in one word?

Oxygen

And finally I leave you the last one for the end?

Passion

Question bonus: what question would you have liked us to ask you?

What is your favourite food? – Cheese/Fromage

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