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25 avril 1566 | Mort de Louise Labé

Publié le 25 avril 2013 par Angèle Paoli
Éphéméride culturelle à rebours

Le 25 avril 1566 s’éteint dans sa maison campagnarde de Parcieux-les-Dombes, dans l’Ain, Louise Labé. Il semble, d’après le testament dicté à son entourage, que les derniers jours de la « Nymphe ardente du Rhône » − ainsi nommée par la poète Marceline Desbordes-Valmore − aient été adoucis par la présence de ses amis italiens, dont celle, attentive et tendre, de l’avocat Thomas Fortini. Après avoir remercié fermiers et serviteurs pour leur fidélité, Louise Labé fit don aux jeunes femmes du voisinage de quelques-unes de ses toilettes.

Les Œuvres de Louise Labé, déjà publiées en 1555, ont fait l’objet d’une réédition en 1556 chez le même éditeur lyonnais, Jean de Tournes.


Sonnet 24


SONNET XXIV

Ne reprenez, Dames, si j’ai aimé,
Si j’ai senti mille torches ardentes,
Mille travaux, mille douleurs mordantes,
Si en pleurant j’ai mon temps consumé,


Las ! que mon nom n’en soit par vous blâmé.
Si j’ai failli, les peines sont présentes.
N’aigrissez point leurs pointes violentes ;
Mais estimez qu’Amour, à point nommé,


Sans votre ardeur d’un Vulcan excuser,
Sans la beauté d’Adonis accuser,
Pourra, s’il veut, plus vous rendre amoureuses


En ayant moins que moi d’occasion,
Et plus d’étrange et forte passion.
Et gardez-vous d’être plus malheureuses.


Louise Labé, Sonnets in Œuvres poétiques, précédées des Rymes de Pernette du Guillet, avec un choix de Blasons du Corps féminin, Éditions Gallimard, Collection Poésie, 1983, page 132. Édition présentée, établie et annotée par Françoise Charpentier.



LOUISE LABÉ

Louise Labé

Image, G.AdC

■ Louise Labé
sur Terres de femmes

→ le Sonnet XIV : « Tant que mes yeux pourront larmes épandre »
→ (dans la galerie Visages de femmes) le Sonnet II : « Ô beaus yeus bruns, ô regars destournez »
→ Louise Labé, une carte à jouer ? (note de lecture d’AP sur l’ouvrage de Mireille Huchon : Louise Labé, Une créature de papier, Librairie Droz, 2006)

■ Voir | écouter aussi ▼

→ (sur Vive voix) le Sonnet VII : « Je vis, je meurs », dit par Maria Casarès



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