Magazine Journal intime

J'ai déménagé !

Publié le 18 avril 2008 par Anaïs Valente
Savez-vous que sur l’échelle du stress, un déménagement occupe la troisième place, après le deuil et le divorce.  Pour moi, ça serait presque la première, tant je HAIS les déménagements.  D’ailleurs il faudra me passer sur le corps, me réduire en charpie, m’expulser en me tirant par les pieds pour me faire quitter mon home sweet home.  J’y suis j’y reste.
Mais j’ai déménagé au bureau.
Durant des années, j’ai occupé le sous-sol.  Oui, vous lisez, bien, oùsqu’il y a, en théorie, des colonies d’araignées, des familles de souris et des générations entières de bestioles dont je n’ose même pas imaginer la tête.
Mais bon, c’était une cave aménagée en bureau, malgré le manque de lumière et l’absence totale d’aération.
Y’a quelques années, je me suis retrouvée au rez-de-chaussée.  Vue sur jardin, plantes et chat pleurnichard avide de câlins (il me fend le cœur ce chat, qui vient tout le temps hurler derrière la porte-fenêtre – mais boss adoré déteste les chats et détesterait que je fasse entrer un chat, ça serait même limite faute grave immédiate).  Vue, également sur clients, mécontents, puants, suintants, peu souriants, blaguant ou râlant, au choix...
Il y a quelques semaines, enfin, j'ai quitté le rez pour rejoindre le premier étage.  
Une promotion ?  Pas vraiment.  Pas du tout même.  Mais on dira ça ainsi.  C'est plutôt le hasard d'une place qui s'est libérée près de Mostek et Moustique, et sur laquelle j'ai sauté comme (expression que j'ai lue sur un blog) la vérole sur le bas clergé (je me demande si j'ai bien mémorisé ladite expression).
Et depuis, il faut le reconnaître, je nage dans le bonheur.  Plus de clients mécontents puants suintants blaguant râlant peu souriants, mais deux collègues avec qui je partage des parties de fou rire (nous sommes devenues championnes dans l'art du fou rire, surtout la version stressée, sorte de rictus quasi invisible qui nous fait ensuite nous esclaffer en choeur), des parties de Scrabble, des parties de dégustation de crasses (j'ai bien dû prendre deux kilos) et des parties d'heures de travail bien agréables...
Y'a juste un petit problème.
Depuis que je bosse avec elle, je suis devenue d'une vulgarité crasse.  J'étais déjà adepte du mot puant à cinq lettres (savoir merde), mais j'ai élargi mon vocabulaire, et c'est leur faute, ou plutôt la faute au mimétisme.  A force de les entendre, je les singe... (un vrai zoo dans le bureau).
Alors j'ai proposé une grande réforme des gros mots, que nous tentons de mettre en pratique.
Nous ne dirons plus "bordel" mais "maison close".
Nous ne dirons plus "putain" mais "péripatéticienne".
Nous ne dirons plus "ça fait chier" mais "ça fait déféquer".
Nous ne dirons plus "merde" mais "déjection".Nous ne dirons plus "ta gueule" mais "ton museau".
Nous ne dirons plus "salope" (et je ne vous dirai pas de qui nous parlons) mais "dévergondé".
Nous ne dirons plus "trouduc" (idem) mais "orifice anal".
Nous ne dirons plus "bordel de merde putain ça fait chier" mais "maison close de déjection péripatéticienne ça fait déféquer".  C'est long, mais c'est plus mieux.
Depuis quatre jours déjà, la réforme est lancée, et on y parviendra.  Seul problème, mais il ne durera pas, simple question d'habitude, chacune de ces nouvelles expressions nous fait hurler de rire, et certains clients ont déjà subi les conséquences de ces fou rires au téléphone...  Tant pis, mieux vaut une interlocutrice écroulée de rire qu'une interlocutrice revêche non ?
Ah on peut le dire : y a d'l'ambiance à l'étage Anaïs/Mostek/Moustique.
Et une petite illu de Marguerite, mettant en vedette mes collègues préférées.
mosteakpt

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