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nostalgie

Publié le 09 mai 2013 par Sabledutemps @YvDG

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 " ... Le coeur perd lentement mémoire du soleil [...] Dans les canaux étroits déjà l'eau se fige   Ne coule plus   Il ne se passe jamais rien ici   Oh ! jamais ... " *

La pluie frappe aux carreaux, l'après-midi s'étire, lentement. Heures mouillées, entre chien et loup, brumeuses et grises.

Je sirote mon café, en rêvassant ; Ann Onym, assise par terre, dépoussière ses vieux carnets :

Nos vies défilent page après page ... les lieux, les parfums, les histoires aux crayons de toutes les couleurs, les petits riens,  les mines qui cassent, les plumes qui grattent, les idées qui fracassent ; du gris, du noir, ou de l'arc-en-ciel empli de déliés fragiles  et de pleins colorés.  

- Tu crois que ça vaut le coup de garder tout ça ?  tout ça pour ça !

- Tu n'aurais pas le Pulitzer, c'est sûr, mais tout de même, la corbeille, faut pas pousser ! -

" ... Vous avez vu   Comme se balance   Entre les allées de briques   Le visage strié de l’ennui pendu ...

 

 La nostalgie marmonne ses secrets d'encre violette   - le temps file, ma belle, ne te retourne pas  –

 Assise au balcon, les souvenirs ressurgissent, intacts, rappel insidieux d'un temps révolu …

L'histoire de la petite fille qui n'aimait pas les valises.
Elle vivait sa vie de môme de cinq ans, avec ses deux vieux ours en peluche , son énorme ballon multicolore.

Elle adorait jouer dans les flaques d'eau et grimper sur la grosse caisse à bois derrière le poêle.

L'hiver, elle traversait Divonne enneigé, tirée sur une luge, c'était drôle et joyeux : les biscuits de la boulangère, les cartes parfumées ( au sentbon ! ) de la coiffeuse, les bonbons à la menthe forte et l'eau qui pique !

Elle jouait avec le chien sous le marronnier de la cour ( mais était-ce bien un marronnier ? ) 

Jours de rêve emplis de la bonne odeur de la scierie voisine ...

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un matin, on lui a dit : -  on part -

- et mon chien ? -

- aussi -.


Il y a eu du bruit, de l'effervescence, des pleurs, de l'angoisse, des valises ... et plus de jardin, plus de ballon, plus d'ours râpeux.
La petite fille n'a jamais pu se souvenir de l'après ...

L'après n' existe pas.


Et aujourd'hui encore ... je n'aime pas les valises.

... Tandis que sur le cou écumeux   Des rivières bondissantes   Les ponts tordent leurs bras de pierre.  Le ciel pleure   Avec bruit   Sans retenue ... " **

 

 Tiens, le chat du voisin  – salut, toi ! -  Impavide et dédaigneux, il traverse le jardin, sans répondre.  

Je vais peut-être me refaire du café … 

 Oser l'inaccessible étoile, et passent les nuits,

mais les jours sont si longs !

...

   * Anna Akhmatova  ( une copine )

** Vladimir  Maïakovski ( un copain )

...

Bonus !

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Mme Sable a commencé la moto très tôt !

Le propriétaire ( sur la photo )  de cette moto dont je ne connais pas la race (!)  - avis : si quelqu'un peut me renseigner, je suis preneuse -  est mon grand-père maternel,  Lucien Pablo  ( réfugié espagnol parce que Franco n'était pas l'ami de la famille ! )  un grand monsieur. 

.


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