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De l'apprentissage du dessin 29

Publié le 09 mai 2013 par Headless

La fabrique des visages

Pour l'oeil attentif, le monde est une chose fascinante. Observez une foule, observez cette marée humaine, puis les visages, un à un. Pas un qui soit identique à l'autre. Et ce depuis que le monde est monde : comme une mer qui se déploie en une infinité de vagues, chacune étant composée de la même eau mais chacune aillant ses caractéristiques propres. Si bien qu'au cours des siècles, la réalité n'a pas épuisé les possibles.

La réalité est une usine à tronches mais qui aime la diversité. Comme la nature qui ne répètent jamais la même forme, y compris au sein d'une même espèce. Bien sûr, il semble se dégager des tendances. On a l'impression de pouvoir regrouper certains traits dans certaines familles. Mais combien de familles? Enormément.

Pour l'oeil paresseux, on ne voit pas bien les différences, surtout quand il s'agit de l'autre, celui qu'on connaît mal. Combien de fois n'entend on pas dire que les Asiatiques ont tous la même tête, ou les Africains. Et inversement, pour un Africain ou un Asiatique, les Européens auront tendance à avoir tous la même tête. Rien de plus faux. Chaque endroit de la planète a ses familles de visage, avec à l'intérieur encore des variations. Sans parler des métissages possibles, le visage est tout à la fois multiple et unique.

Par conséquent il faut tenter dans son dessin de respecter cette diversité et faire en sorte de donner son visage à chaque chose. De renvoyer à l'un et au multiple. Un faciès est une signature ou l'indice de ce qui se cache derrière. Pourquoi se limiter dans la façon de représenter une personne. Chaque visage est une rencontre et chaque rencontre donne un visage. 

Et c'est un défaut chez certains dessinateurs, tout du moins une tendance (notamment dans la phase d'apprentissage) que de simplifier, calibrer, typer leurs traits. Comme si on avait l'impression d'avoir saisi une bonne fois pour toutes comment faire un nez, une bouche, des yeux.

Il ne faut pas se contenter du permier visage venu, testez-en d'autres et d'autres et d'autres. On a tendance à trop vouloir 

représenter de beaux traits, frottons nous aussi à la laideur, la difformité, la vieillesse. Tout ce qui fait aussi partie du tableau. Si vous avez du mal et retombez dans des schémas trop bien huilés ou appris, ou encore trop influencés par tel ou tel inspirateur, sortez dehors et ouvrez les yeux. Regardez les gens.

Les visages sont comme une pâte à modeler, appréciez toutes les variations possibles, à commencer par votre propre tête.

Et si ça ne suffit pas, prenez un carnet de croquis et dessinez-les dans toutes leurs différences et dans la beauté de leur unicité. Faire son autoportrait est un bon exercice également.

Un visage peut faire peur, émouvoir, étonner, faire rire. Il n'est pourtant que la face visible d'une réalité plus complexe. Il peut parfois tromper aussi. L'extérieur pouvant dire le contraire de ce qui se passe à l'intérieur.


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