Magazine Journal intime

Après l'après

Publié le 09 juin 2013 par Claudel
Comme au retour d’un beau voyage, le goût de raconter, d’en parler. Pourtant, rien n’émerge aussi beau ou aussi bien ou aussi intense que la nuit elle-même. La fatigue rend les idées un peu floues. Le retour du soleil me guide vers d’autres plaisirs, dont la procrastination, même si mon esprit, lui, s’attarde encore un peu à cette nuit du 7 au 8 juin sur un terrain de Saint-André-Avellin où avait lieu la marche dans le cadre de Relais pour la vie Petite-Nation.  Dire les chiffres ou les noms comme dans un article de journal ne rendrait pas justice à ce que j’ai ressenti. J’étais juste bien, seule parmi la foule et avec la foule. J’étais dans le maintenant. Que veux-je dire au juste ? J’étais parmi mes semblables, non seulement les survivants et les survivantes d’un cancer, mais aussi parmi les gens que je connais depuis quarante ans pour certains, des gens avec qui j’ai travaillé, que je côtoie à l’occasion au hasard de la vie. Et puis j’ai été reconnue, on est venue me voir et me parler, moi, juste moi parce que j’étais là, parce que j’ai témoigné, parce que j’ai écrit et lu un texte (celui-là, remis au présent >>>) qui a touché ou surpris. C’est quand même agréable de faire plaisir, mais aussi d’être appréciée, d’être écoutée avec une telle attention.
Après l'après Oui, c’est ça, j’ai passé une belle nuit parce que les bénévoles sont généreux de leur temps et que, depuis dix ans, les équipes sont bien organisées et tout baigne. On est choyés, on ne manque de rien. L'animation est vraiment très réussie, on entend des chansons d'interprètes locaux très talentueux. Mais j’ai surtout passé de beaux moments parce que j’étais bien, à ma place, et pour personne d’autre que moi. Je n’étais pas la seule à être le point de mire, mais je le fus aussi et je dois admettre que de se faire dire que ce qu’on a écrit et lu a touché, a été un coup au cœur, ça fait du bien à la partie de soi qu’on ne montre pas souvent, qu’on ne montre pas à tout le  monde et dont on n’a pas parlé depuis un sacré bout de temps. 
(photo prise à partir du I-Pod de Louise Falstrault)

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