Quand ma fille veut avoir des chatouilles, elle vient narguer en disant "attention" le sourire en coin… A toi alors de répéter "Attention" et haussant la voix, les gros yeux et l’attitude genre "Je vais t’attraper". Elle va alors se planquer un peu plus loin, à toi répéter deux ou trois fois "Attention" pour qu’elle arrive en courant dans tes bras pour avoir sa dose de chatouilles.
Jusqu’à quelques jours, c’était juste une anecdote entre nous, puis, j’ai remarqué que ça allait plus loin. "Attention les voitures", "attention les escaliers" etc, elle ne comprend pas le danger. D’un côté, c’est "très bien" de ne pas en avoir conscience à cet âge, ce serait triste: trop de peurs empêche les initiatives. J’ai donc du redoubler d’explications pour appuyer le sens de "attention" (car je ne me vois pas ne le réserver qu’au jeu non plus!): attention aux voitures c’est dangereux, tu donnes la main pour traverser…
On fait attention quand on a conscience du danger
Elle doit voir à mon attitude que le "danger" est là parfois car dans ce cas, elle me donne la main facilement et heureusement. "Tu attends maman", elle le comprend très bien. Ouf, pratique quand tu décharges le coffre de la voiture par exemple ou que tu traverses au passage piéton (et là, j’ai de la chance, elle m’attend systématiquement).
Les mots n’ont pas de sens encore: par exemple quand je lui dis "touches pas, c’est sale", j’aurais pu dire "c’est jaune ou rouge", pour elle, si je ne rajoute pas le grimace, c’est juste un fait objectif. "Marche pas sur les cacas de chien". Imaginez donc que pour ma fille, si je ne lui dis pas que c’est sale, elle ne voit pas pourquoi ne pas marcher dessus (c’est aussi rigolo de les éviter, oui, tout le monde ne ramasse pas encore les déjections de son clebs pour être polie!)
Quand elle prend son bain, elle a du faire la différence entre "chaud" et "froid". Au départ, elle me disait c’est chaud dans chacun des cas. Elle voulait me dire qu’elle ressentait un truc mais sans être précise ni utiliser les bons mots. Elle a bien compris le "chaud" quand elle s’est approchée du four… Aujourd’hui, elle boit un verre d’eau fraiche et elle sait "froid" (au passage ça l’amuse) ou dans une version plus calorique, elle mange une glace. C’est l’âge où elle adore montrer qu’elle sait: régulièrement elle te nomme ses jouets, ses émotions, ses envies… A moi de confirmer que c’est bien cela. C’est l’âge où quand elle ne sait pas, elle invente et donc maman rigole!
Ma fille est aussi la spécialiste pour transformer les mots de 3 syllabes en 2: pantalon devient alon, aspirateur, ateur… Ou d’une syllabe en 2: balle devient baballe (pourtant on a pas de chien à qui on dit va chercher!) Parfois, les contractions sont moins logiques comme "semane" pour fromage mais depuis quelques jours "fromage" est devenu "fromage". Victoire!
Séance Free hugs avec le chat. Il a fallu expliquer les mots doucement et câlins.
C’est l’âge où je dois expliquer les causes et conséquences pour que ma fille de deux ans comprenne car j’ai bien envie qu’elle capte hein. "Ne saute pas, tu peux tomber et faire bobo", le mot "bobo" étant presque devenu magique (sans abus car sinon je vais en faire une flipette mais je crois qu’au stade où elle en est c’est impossible!), "mets ton manteau, il pleut", celui-là elle a bien compris depuis que nous sommes rentrés en métropole! C’est dans doute pour cela qu’après nous sommes assommés pauvres parents de "pourquoi?". C’est aussi l’âge où tu apprends les nuances: un bus n’est pas un car qui n’est pas non plus un camion. Aujourd’hui, c’est la pro pour te les nommer parfaitement (il en va de même pour le tramway qui est "await" – prononce à l’anglaise)
C’est l’âge où on ne veut pas trop influencer par exemple à table moi j’aime pas du tout les épinards (sauf si exceptionnellement bien cuisinés) mais ma fille adore dans les assiettes achetés avec du saumon. Pas question de grimacer!
Mais c’est surtout l’âge où maman est fan de plus en plus (punaise plus qu’un an avant la reprise du boulot!)… Voire sa fille froncer les sourcils devant l’inconnu (parfois te regarder voire comment tu le vis toi), puis se décrisper pour sourire ou rire, t’appeler et ce visage soulagé quand tu es là… Bien entendu, les expressions se lisaient avant son second anniversaire mais il y a comme une sorte de maturité (oui, oui, à cet âge!), parfois même de recul… Je confirme qu’accompagner son enfant dans ces moments là n’a pas de prix – un coût sans doute mais pas de prix
Un petit être bientôt indépendant, libre de ressentir ses émotions… (pas trop) loin de moi!
Vite, vite un câlin à Maman!