Magazine Journal intime

Le cauchemar de Darwin

Publié le 22 avril 2008 par Corcky


Bon.

Je viens d'éteindre la Boîte à Cons.

J'ai fait comme toi, j'ai regardé Le cauchemar de Darwin (mais tu as peut-être préféré voir Serge Moati "tuer le père" sur France 2, comme dirait Fred, ou bien tu as dévoré un épisode de Dr House en te bouffant une bonne pizza quatre-fromages).

Voilà, donc.
C'est fait.
Je l'avais pas vu, on m'avait dit que c'était à voir, eh ben je suis venue, j'ai vu, et je l'ai dans l'cul.


Juste après, je suis allée voir Poupon la Peste, qui dormait du sommeil du juste dans son p'tit lit tout bleu. Entourée de peluches puantes à force d'être mâchonées, de pets shops à la con qui coûtent bonbon et se font décapiter à la moindre bousculade, et de posters de zolis zanimaux neuneus à souhait.
J'ai regardé mon troll, qui ronflotait à moitié, le pouce dans la bouche.
Et j'me suis pris une baffe.
En pleine gueule.
C'est fou, comme on peut s'habituer à leur présence. A leur rire. A leur odeur. On s'émerveille un peu moins. Il est loin, le temps où ça poussait dans notre ventre, où on appelait ça "le globule" ou "le p'tit squatteur", sans savoir encore si ce serait une pisseuse ou un pisseur. On s'y fait. Trop. Et puis il suffit d'un documentaire pas même si bien filmé que ça, du visage de mômes du bout du monde, de leurs regards quand ils se shootent à la colle pour oublier qu'ils ont faim et qu'ils crèveront avant leurs quinze ans.
Et tout est remis en question. On se retrouve, en un instant, submergé, littéralement noyé par un tsunami d'amour, un truc violent, brut de décoffrage, un truc presque animal. On regarde son gosse endormi, et on se dit qu'en d'autres temps, d'autres lieux...
En d'autres temps, mon p'tit loupiot...
En d'autres temps, ma bouille d'amour...
En d'autres lieux, en d'autres temps, petit ouistiti, tu serais condamnée à crever jeune, très jeune, du SIDA, du paludisme, de dysentrie, de faim, de soif, que sais-je encore, dans une favela crasseuse ou un bled d'Afrique...Ou bien tu serais enfermée dans un camp de réfugiés, quelque part entre le Darfour et Gaza, tu t'endormirais au son des roquettes et des AK 47...
Qu'est-ce que j'suis contente, petite pomme, que tu sois dans cette chambre-là, dans cette ville-là, dans ce pays-là, tu peux pas savoir...
Télé de merde.

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