Magazine Journal intime

Blog d'une ménopausée

Publié le 12 juin 2013 par Anaïs Valente

Hier soir, dans mon lit, je repensais encore à ce "blog d'un condamné".  Ouais, je sais, ça vire à l'obsession, mais c'est toujours mieux que d'être obsessionnée par le tabac, l'alcool ou le cannabis hein, même si le tabac, l'alcool ou le cannabis auraient un effet plus grisant que cette lecture insipide, c'est clair.  Il a gagné son pari, ce (faux) condamné, car on parle de lui, que ce soit pour le plaindre pauvre chou qui va mourir j'en suis tout émotionné ça me fait tellement réfléchir au sens de la vie (pas moi) ou pour le critiquer le menteur qui n'est pas plus crédible que moi quand j'annonce que je poser pour playboy c'est nul de se jouer de lecteurs naïfs qui ont pitié (moi).  On en parle, partout partout.

Et moi j'y pense.

Et hier soir, donc, dans mon lit, je me suis dit que j'allais faire comme lui, créer un blog à succès avec un décompte de jours.

Hier, j'étais à J-50 pour un blog d'une ménopausée.  Oui ma bonne Dame, J-50.  Le moment ad hoc pour créer mon blog à décompte qui fait frémir.  Ouais, bon, clair qu'on frémit plus en décomptant les jours avant sa (pseudo) mort, qu'en décomptant les jours avant sa (vraie) libération ménopausale, mais moi je trouve que ça vaut le coup d'y réfléchir…

J-50.  J'ai planté des tomates.  En me disant que lorsque je les mangerais, je ne risquerais plus d'avoir une bouffée de chaleur. 

J-49.  J'ai envisagé de ne jamais retourner travailler et d'abandonner mon équipe de vingt… euh, vingt quoi, allez, vingt cubes de post it qui attendent que je les déballe.  Ah ah ah, je ricane à l'idée de cette super blague.

J-48.  J'ai rêvé que je faisais l'amour, c'était diablement bon, tout ça après avoir mangé mes tomates, symbole de mes rougeurs soudaines, ah que j'aime la vie, même si la vie ne m'aime pas (là, vous pleurez).

J-47.  Je me suis inscrit sur Twitter, et j'ai décidé de suivre 47 journalistes belges, c'est symbolique hein, 47, le symbole de la vie, de la mort, de la vie qui meurt, de la mort qui revit (bon, j'arrête le cannabis).

J-46.  Je ne vous parlerai pas de ma maladie, je ne vous parlerai pas de moi, ne m'écrivez pas, laissez-moi mourir suer en silence.

J-45.  Cette nuit j'ai rêvé que je croisais Melinda de Ghost Whisperer, en haillons.  Elle me disait "ce n'est pas ton heure, va, vis et deviens, je vais bien ne t'en fais pas".

J-44.  Hier, dans le cabinet de mon médecin, je me suis énervée, je lui ai propulsé le spéculum dans la narine droite.  Je lui ai chanté du Gregory Lemarchal "je suiiiiis en viiiiie".  Il n'a pas ri.

Et ainsi de suite jusqu'à JJ, où je vous révélerais… ben ça vous verez bien dans 49 jours hein...

N'empêche, il faut le dire, j'attends impatiemment son JJ, à notre pas condamné, passque je suis curieuse, et que donc il a gagné son pari.  En le lisant, jour après jour, passque ben oui je lis, j'ai l'impression qu'il analyse tout ce qu'on dit de lui, et ajuste son tir en fonction, se justifie, en quelque sorte.  Passque bien sûr, un condamné a le temps de surfer sur le net à la recherche d'infos sur lui-même.  Les paris sont ouverts : va-t-il tenir jusqu'au bout, ou va-t-il être démasqué ?


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