Magazine Journal intime

A 23h37...

Publié le 14 juin 2013 par Papote

A 23h37, hier soir, la phrase a été lâchée officiellement : ne faut-il pas annuler les représentations de la pièce...
Comment dire ?
Ca me fait un mal de chien mais ce n'est pas vraiment tenable en l'état.
C'est minable !
En tant que spectatrice, j'en voudrais aux gens qui m'auraient incitée à perdre une soirée pour voir ça !
L'annulation pure et dure n'est pas envisagée, ce serait plutôt un report de date et peut-être, du coup, un changement de lieu...
Peut-être, je ne sais pas si ce serait vraiment une solution...
Beaucoup semblent penser qu'un mois de plus pourrait tout changer. Pourquoi pas ?
Moi, je voudrais juste savoir ce qui fait que les gens vont trouver maintenant la motivation et l'implication qu'ils n'ont pas eues pendant l'année.
Ah oui, ce soir, c'était le bureau des pleurs et la séance des mea-culpa. On y est tous allés de notre partie. Là, il n'y a pas à dire, on était tous parfaits dans le mode auto-flagellation... Forcément, à dix jours de la première et dans l'état de panique dans lequel tout le monde se trouve, tout le monde est prêt à promettre monts et merveilles...
On va faire des répétitions supplémentaires et à samedi, mercredi et jeudi prochain, on pourrait rajouter dimanche, lundi, mardi et vendredi... Oui, oui, faisons cela !
Et puis, tous les jours sans exception, il faut bosser son texte... Oui, oui, oui, tous les jours !
Il nous manque à peu près un mois de préparation... Oui, oui, bossons à mort pendant un mois pour éviter la catastrophe qui s'annonce dans dix jours !
Sachant qu'en neuf mois, on a réussi à être tous les dix ensemble, maximum trois ou quatre fois (et je compte large, ce me semble...), je voudrais savoir comment en un mois, on va réussir à être ensemble cinq ou six fois pour finir notre préparation...

Attention, je ne juge pas. Chacun a ses obligations qu'elles soient professionnelles, personnelles ou autres et elles se justifient toutes !
Je veux dire que, par exemple, moi, sur les trente prochains jours, il y en a sept jours où je ne pourrai pas me libérer pour une répétition. Et oui, mes raisons sont valables et prévues depuis longtemps (mon anniversaire, la kermesse de P'tite Louloute, un mariage et un week-end à Rome) et, oui, je peux bien me le permettre vu que je n'ai été absente que deux fois sur toute l'année (dont une parce que j'étais hospitalisée...). D'accord, mais alors pourquoi les autres, eux, devraient être plus libres et arriver à se dégager plus de temps alors que sur l'année ils n'ont pas pu le faire une fois par semaine ?
Les personnels médicaux auront toujours leur problème de garde, les commerçants auront toujours leurs horaires de fermetures, les parents auront des problèmes pour faire garder les gosses, les cadres des problèmes de boulot en quantité et la pression de la hiérarchie...
Entendons-nous bien, je respecte parfaitement toutes ces contraintes et toutes ces excuses...
Je vous avoue que je suis épuisée par tout cela...
Donner du temps et de l'énergie, oui, mais pour quel résultat ? Je vois ma fille par intermittence. J'ai 10 de tension. Je trimballe mon texte tout le temps partout des fois que j'aurais 5mn pour m'y plonger. Je me le récite au petit déjeuner, en allant chez le kiné, sous la douche, la nuit même (oui mes nuits sont hantées par les cauchemars relatifs à la pièce et par mon texte qui continue à défiler). Ici, je ne vous parle plus quasiment que de la pluie et du beau temps (bon, là, ok, Bouygues Telecom a aussi une bonne grosse part de responsabilité dans le laisser-aller de ce blog !). J'ai organisé je ne sais combien de répétitions individuelles ou collectives en plus à la maison.
Alors, continuer, oui mais pour se retrouver dans un mois comme on était hier soir ? Non, merci ! J'ai déjà donné...
J'ai l'impression de finir en pataquès, de trahir mes proches qui me font confiance et m'ont dit qu'ils viendraient nous voir.
Ca fait trois semaines qu'on enquille les répétitions supplémentaires jusqu'à quatre par semaine et, là, P'tite Louloute trouve que ça devient duraille que les week-end et les soirées soient prises par le théâtre et, au final, on va annuler ou repousser...
Et si on continue un mois de plus, quelle certitude j'aurai et elle aura que tout cela n'aura pas été vain à nouveau ?
Tout cela me semble tellement incroyable d'inconséquence que je me sens trop minable pour pleurer...
Je suis carrément dégoûtée... Quelle amertume ! Et de me sentir aussi mal me donne l'impression que c'est comme si j'avais lâché la troupe...
Je ne trouve même pas les mots pour vous exprimer la moitié de mon ressenti émotionnel alors je vais me taire et m'arrêter là. De toutes façons, ça ne changera rien !

A bientôt !

La Papote


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Papote 9759 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte