Magazine Journal intime

J'ai tiré mon coup (et j'ai pris mon pied)

Publié le 26 juin 2013 par Anaïs Valente

Ce blog, c'est ma vie, ma vraie vie, n'en déplaise à certains dubitatifs, mais y'a des limites à ce que je vous raconte.  Par exemple, je vous ai pas raconté ma brève histoire avec un italien, un vrai, même pas ténébreux je l'avoue, mais italien, y'a quelques mois.  Je devais, j'avais prévu, y'avait du rigolo, et puis j'ai pas, mais je pourrais...  Passque c'est ma vie et que y'a des bouts que je garde privés tout de même.  Plus facile de vous donner des extraits sordides de page orange que mes petits coups de foudre, mes grosses déceptions, mes grands espoirs et compagnie.

Mais mon tirage de coup de ce week-end, j'avais envie de vous en parler, et le commentaire d'hier m'a donné le coup de boost nécessaire pour prendre mon encre et ma plume virtuelles.  Passque bon, hein, m'accuser de  pas être célibataire, mais quelle honte honteusement honteuse, quelle insulte, moi, mariée, m'enfin m'enfin m'enfin, qu'allez-vous donc imaginer.

Bref j'ai tiré mon coup ce week-end (tiens ça ferait un bon épisode de Bref ça, non ?).  

Ça se préparait depuis le milieu de la semaine dernière déjà.  Il m'avait invitée à manger en sa compagnie, bonne bouffe, petite vinasse rosée apportée par bibi, cocktail framboises et grosse papote sous la chaleur caniculaire.  Manquait juste un dessert tiens…

Alors, quand il m'a réinvitée, j'ai senti l'oignon (ça se dit ça ? moi je le dis en tout cas).  J'ai senti le dessert suave se profiler à l'horizon.  Bref, je l'ai senti venir avec ses gros sabots.  Jamais le premier soir, c'est ma devise en matière de tirage de coup, mais pourquoi pas le second, tant qu'à faire ?

Bien sûr, en parfait gentleman, il a noyé le poisson, m'a invitée pour me copier quelques séries télé, m'a ensuite proposé de regarder sa collection de DVD pour voir si l'un ou l'autre pourrait combler une de mes soirées d'hiver au coin du feu de bois (ah bon, on n'est pas en hiver, ça alors ?), et patati et patata.

Mais vu que tout les DVD se trouvent dans sa chambre, ben c'était gros comme un camion rouge au milieu de la figure (à moins qu'il ne s'agisse d'un nez ?), ou comme des préliminaires, va savoir.  Le coup des estampes japonaises, c'est dépassé, faut vivre avec son temps ma bonne Dame.

Puis, sans doute lassé par la durée de ses approches DVDèsques et sériesesques, il m'a proposé tout de go de tirer un coup.  Hé oui, adieu la séduction made in England à la Jane Austen, exit le rêve d'un Monsieur Darcis pour qui même toucher une main ne peut se faire qu'après la demande en mariage, là c'est brut de décoffrage, clair et net comme clarinette "ça te dit de tirer un coup ?"

On est dimanche, mais ça me dit.

Grisée par cette perspective nouvelle, je me sens immédiatement fébrile, mais également un chouia angoissée.  Hé attendez, c'et pas tous les jours qu'on tire un coup quoi, en tout cas moi, c'est pas tous les jours, vous peut-être, moi pas, moi chuis une petite chose sensible et fragile qui a plus besoin de hugs et d'amour que d'aventure enivrantes.

Que vous dire sans trop en dire ?  C'était bruyant et stressant, mais ô combien exaltant et émoustillant.  D'autant que j'ai pas été si nulle que ça, jugez plutôt… 

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