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Héritiers des Lumières

Publié le 14 juillet 2013 par Fbaillot

Héritiers des Lumières

Profitons de cette fête nationale et de cette atmosphère estivale pour prendre un peu de hauteur. Dans des périodes de trouble et de doute, cela peut être utile.

Nous fêtons en ce 14 juillet une révolution qui consacre un siècle qu’on a appelé celui des Lumières. Cette belle période mérite qu’on s’y arrête et que nous revoyions ensemble les souvenirs d’une école un peu lointaine pour certains.

Dans toute l’Europe de l’époque, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne, des intellectuels, des philosophes ont secoué l’ordre établi, et cherché à combattre les ténèbres de l'ignorance par la diffusion du savoir. Dans notre pays, Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, d’Alembert sont animés par la considération pour le genre humain et la foi dans sa marche vers le progrès.

Un peu partout sur notre continent, des femmes et des hommes se sont employés à combattre l’intolérance religieuse, le despotisme et l’absolutisme politique, à appeler à l’abolition de l’esclavage et de la torture, à la séparation des pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire.

Les philosophes des Lumières avaient aussi le souci de dépasser le cercle des élites et d’impliquer des secteurs plus larges de la société dans le débat d’idées par la discussion, la conviction. Ils se sont efforcés de publier des écrits courts, simples, illustrés d’anecdotes.  Le meilleur exemple en est l’encyclopédie, qui voulait rassembler l’universalité des savoirs dans un ouvrage accessible au plus grand nombre.

La prise de la Bastille est le point d’orgue d’un puissant mouvement d’idées qui a patiemment infiltré des couches entières de la société française, mais aussi celles du Vieux continent en s’appuyant sur la foi dans la science, dans la démocratie, et en refusant l’intolérance, la tyrannie, la barbarie.

Ce bouleversement de l’Histoire continue de nous intéresser, et nous devrions peut-être nous y plonger davantage pour comprendre les changements de notre propre société. La Révolution française n’a pas tout résolu, loin de là, et les uns et les autres nous savons que nous ne pouvons pas trop attendre d’un éventuel « grand soir ». Nous savons aussi que ce mouvement des idées n’a pas empêché que nous connaissions ensuite au sein même de l’Europe des conflits majeurs. Mais les philosophes du XVIIIe siècle nous enseignent la confiance dans l’avenir : le pire n’est pas forcément probable, et nous avons entre nos mains les moyens de construire le bonheur pour tous.

Retenons simplement en ce jour de fête que le progrès ne peut naître que du refus de l’obscurantisme et de l’intolérance. Cette révolution que nous fêtons aujourd’hui est le point de départ des institutions républicaines que nous honorons et sur lesquelles nous nous appuyons pour vivre ensemble. Respectons-les, apprenons à nos enfants à les estimer et à les faire vivre. C’est ainsi que nous pourrons dire que nous sommes les héritiers des philosophes des Lumières.


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