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Wannabe... what? Auteur? Ecrivain?

Publié le 30 avril 2008 par Isabelle Debruys
La publication n'a jamais fabriqué un auteur. Sans doute, en revanche, permet-elle de faire un écrivain, si on donne à ce nom une connotation sociale, c'est-à-dire si on y voit un métier - dont on vit, ou pas. L'auteur, lui, se construit autrement.
Je me sens "auteur" non parce que j'écris - c'est bête, mais c'est parfois la première raison qui vient à certains -, pas non plus parce que je travaille mon écriture et qu'à force, j'ai commencé à mettre au jour ma "voix" - ceux qui iront sur le site myspace indiqué dans les liens comprendront mieux ce qu'il fait là, ce site, même si pour l'instant, il est encore muet.
Je me sens "auteur" parce qu'écrire fait partie de mon identité, raison pour laquelle, sans doute, j'ai eu besoin de me choisir un nom de plume.
La publication n'est pas (plus), dès lors, un objectif obsessionnel, l'ultime but, en somme, source de bien des maux lorsque rien ne se produit, ce qui est le cas dans 99,999999% (il manque un "9"?) des cas.
Pour être auteur, encore faut-il aussi "savoir écrire" (c'est assez mystérieux, et guère commode à expliquer). C'est là qu'interviennent les lecteurs, parce que sans eux, on demeure juge et partie, et malgré tous ses efforts, on ne "sait" pas vraiment.
La publication est donc une étape nécessaire à partir de laquelle on peut poursuivre son chemin d'auteur, elle n'est pas une fin en soi.
Vous imaginez un cuisinier passer des heures à concevoir un plat, à le mettre en oeuvre, à le présenter, et se contenter de le regarder? Non, il a naturellement besoin qu'on le goûte, en espérant qu'on l'appréciera, scrutant malgré lui une marque de satisfaction, fût-elle muette.
Le plaisir, en matière de création, ne peut être solitaire.
Et l'égo là-dedans?
Je ne sais pas où le mettre. Je n'y ai pas réfléchi (il sera toujours temps si un jour...). Je crois en tous les cas qu'il ne faut pas confondre l'objet et qui l'a créé. Quand j'écris, c'est une partie de moi, certes, mais ce n'est pas "moi". Si on aime, j'en suis heureuse. Si on n'aime pas, je suis déçue, mais pas annihilée en temps que personne (évidemment, je n'ai jamais - et pour cause - subi les feux hargneux de critiques payés pour agrafer les auteurs aux murs). Je ne suis pas tout entière dans ce que j'écris, c'est-à-dire que mon identité d'auteur n'a pas bouffé l'autre. Pas encore du moins :-) J'ai idée qu'après une publication, cela peut fort bien arriver... ?

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