DamEnora, ou quand les contes vous touchent au cœur.

Il y a des rencontres qui marquent une vie, qui touchent nos cœurs, nourrissent nos âmes. Elles peuvent être brèves, quasiment anecdotiques dans leur forme. Il n'empêche qu'elles font désormais partie de nous.
La naissance d'un enfant, la rencontre d'un amour, un professeur admiré, un ami cher ... et certaines personnes. Par ci, par là, indéfinissables.
Aujourd'hui, je vous parle de cette dame. Elle aura croisé ma route une paire d'heures seulement mais son souvenir habitera mon cœur pendant longtemps.
Cela fait quelques jours que je vous parle de la journée des #breizhblogueuses. Si vous n'avez pas suivi, c'est là et là. Au programme de cette journée (entre autres), une balade contée en forêt, en compagnie de DamEnora, conteuse de Brocéliande.
A la lecture de l'invitation, j'imaginais ce moment comme un divertissement folklorique, cela me convenait très bien. J'étais prête à entrer dans un univers de fiction, à écouter des histoires, ou plus précisément des contes. 
Les #breizhblogueuses venaient de se rencontrer, le café était pris, nous avions bien mitraillé ce moment et tout tournait déjà sur les réseaux sociaux.
Lorsque le personnage est entré dans l'auberge, avec sa langue bien pendue et son style baba cool sortie de la forêt, j'ai eu un peu peur du décalage...
Il faut dire que la foret de Brocéliande dégage une atmosphère particulière, un peu mystique. La météo du jour s'en était mélée. De la brume, transpercée ça et là, au travers des feuillages, par des rayons de soleil.
Nous, hordes de #breizkblogueuses, ne naviguant qu'au grès des ondes wi-fi et 3G, piallant, gloussant, dénotions dans ce décor naturel et féerique. J'attendais le moment où cette dame allait nous dire "bon, les nenettes, vous êtes gentilles mais vous aller ranger vos téléphones et atterrir un peu".
Il n'en fut rien.
Dame Enora nous a accueillies, telles que nous sommes. Sans jugement, sans a priori. Elle s'est présentée à nous, a ouvert ses bras et son cœur et nos univers se sont mélés.
Oui, elle a conté, des histoires de korrighans, paysans, fées etc. Je m'en souviens à peine.
Ce dont je me souviens est resté ancré au creux de mon cœur. C'est le sentiment que la vie est belle, cruelle, surprenante. Que la nature est partout, à portée de mes doigts, de la paume de mes mains. Qu'on ne dit pas assez au gens que l'on aime qu'on les aime. Que je peux choisir ma vie, que je suis le maître de ma vie. Je penses à mes proches, à mes grands-mères, à mes choix de vie, au présent, au futur qui se dessine.
Au travers d'histoires de grenouilles, de télé, de chemins... mon esprit vogue au gré de ses mots. Tantôt je ris, tantôt je pleure. Je suis là, dans cette forêt, je suis ailleurs, partout à la fois. J'ai l'impression de flotter entre deux mondes.
J'ai vécu une expérience unique, quasiment impossible à décrire.
Il faudrait que je prennes vos mains, comme elle a pris les miennes pour me dire au revoir.
Merci Dame Enora, vous êtes une belle Dame.