Magazine Journal intime

Les humeurs d'Anaïs (54) : Scènes d’odeurs quotidiennes

Publié le 04 mai 2008 par Anaïs Valente
J'ai compris récemment pourquoi je tenais tant à mon anonymat...  Une personne qui connaît une personne qui connaît une personne qui connaît une personne qui me connaît a été informée de mes billets dominicaux.  Par un hasard que je ne m'explique pas, elle a croisé mon chemin.  Et elle a été dire à la personne qui connaît une personne qui connaît une personne qui connaît une personne qui me connaît que j'étais vraiment un thon (je cite), que je ne ressemblais pas au dessin du 7dimanche (ça c'est clair, le dessin est inspiré d'un site web qui crée des personnages, on a donc quasi tous la même tête...).  Bon, elle n'a pas tort, je ne suis pas une top biche loin de là, je l'ai toujours dit, mais quel intérêt d'aller dire une telle chose ?  Et là je me suis susurré à l'oreille (au sens figuré, car parler à sa propre oreille est tout bonnement impossible) : ma petite Anaïs, tu aurais mieux fait de garder ton secret bien au chaud dans ta culotte (comme la chanson de Renaud), parce que la méchanceté des gens n'a aucune limite... Je le savais, en voilà encore une preuve.  Enfin soit.  Les vilaines gens sont partout, mais la pire laideur est finalement intérieure.  Amen.  Scènes d’odeurs quotidiennes Huit heures du matin.  Odeur d’ail.  Insoutenable.  Les mangeurs d’ail ont-ils conscience des conséquences de leurs actes, de grand matin ?  Savent-ils que sentir l’ail plus de douze heures après l’avoir ingurgité est signe qu’ils ne le digèrent pas et qu’ils feraient mieux de s’abstenir ?
Neuf heures du matin.  Odeur de transpiration.  Comment peut-on sentir la transpiration si tôt dans la journée.  Je n’ose imaginer l’évolution de la situation au fil des heures.  Dieu m’en préserve.
Dix heures du matin.  Les médémes partent faire leur marché.  Ça sent la laque.  Forte.  Fixation extrême d’Elsève.  Ça pique au nez.
Treize heures.  Suffit de demander, ma bonne Dame : à gauche la pizza quatre fromages, à droite la portion de frites mayo, derrière la lasagne bolognaise, devant la gaufre chaude dégoulinante de chocolat.  Des saveurs plus que des odeurs.  Enfin, j’apprécie.
Seize heures.  Les tendres épouses s’apprêtent à rejoindre leur tendre époux (ou tendre amant) pour un verre en terrasse (ou un cinq à sept dans une chambre d’hôtel).  Ça sent le parfum, capiteux, fleuri, sucré, frais.  Un peu de tout (comme pour le fromage belge).
Vingt heures.  De retour chez moi.  Pas d’odeur.  Le néant.  Le vide intersidéral.  Drame existentiel : aurais-je perdu l’odorat ?  Que nenni.  Je n’ai plus rien dans mon frigo, aucun petit plat qui mijote sur la cuisinière, pas de gratin qui se dore la pilule dans le four.  SOS ventre creux, y’a quelqu’un ?
On a beau dire, on a beau faire, sans les odeurs, bonnes ou mauvaises, la vie est tellement terne.
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