Magazine Journal intime

Première classe

Publié le 19 novembre 2013 par Insideamerica

cinepolis

Les filles étaient de sortie samedi soir. Théatre de fille. La troupe d’une copine jouait « The Chocolate Factory » dans un théatre d’Orange. Pas de place pour les gars. Alors on a longtemps pesé nos alternatives. Playstation et plateau-télé, ou resto et ciné. Et puis le ciné l’a emporté. C’est pas souvent qu’on peut vraiment aller voir un film de mecs sans avoir à négocier avec le reste de la famille. Il n’a donc pas fallu longtemps pour se décider pour Ender’s Game (je ne connais pas le titre en français, mais l’affiche vous dira peut-être quelque chose).  C’est l’histoire d’un ado enrôlé par Harisson Ford pour sauver la planète en mettant sa maîtrise des jeux vidéo au service d’une vraie armée de conquête inter-galactique. Un peu comme un jeu vidéo et un film tout mélangé. Playstation et plateau-télé, tout-en-un.

Restait à choisir le resto. Mais avec les séances de 18h, pas facile de décider de manger avant (trop top) ou après (la dalle). C’est là qu’on en appelle à toutes les ressources que la Californie est capable d’offrir aux âmes perdues en mal de nourriture et de spectacle. Et bingo : je me souviens qu’on m’a parlé de ces nouveaux cinémas ouverts récemment dans la région de Los Angeles où l’on peut se faire une toile vautré dans un canapé avec service de restauration à la place.

Trois clics plus loin l’affaire est dans le sac. Je trouve un Cinépolis à moins d’un quart d’heure de la maison, je sélectionne le film, je choisis nos fauteuils à la manière d’une place dans un avion, paye pour les places et boum : le code barre est dans l’iPhone, on ne fera pas la queue. L’expérience commence bien !

Reste à se rendre au « cinéma ». Je n’avais rien dit à mon bonhomme de ces nouveaux cinémas. Il croit qu’on ne prend pas le chemin habituel parce qu’il n’y a plus de place au ciné du quartier. Mais à peine garé devant le cinéma, l’excitation est visible sur son visage. Pas de caisses, pas de queues, mais une luxueuse terrasse et un lounge bardé de deux bars pour un petit apéro avant la scéance. Prêt pour le décollage ? Le serveur scanne le code barre et nous conduit en salle de ciné-restauration. Au lieu de l’odeur de pop-corn qui flotte habituellement dans les salles de cinéma, celle-ci sent bon le cuir neuf des larges fauteuils qui s’étagent deux par deux dans la salle, suffisamment espacés pour préserver l’intimité des convives et laisser un passage aux serveurs sans gêner le spectacle. Lumière douce, la carte des vins est bien garnie. Ce sera donc un Pinot Grigio et un Perrier pour démarrer. La lumière baisse pour laisser place au film, et ainsi fait le fauteuil : à la pression d’un bouton, le fauteuil s’incline jusqu’à l’horizontale. Mon bonhomme ronronne de plaisir : « j’aurai dû emmener mes doudous ! »

L’intrigue peine à s’installer à l’écran. Qu’à cela ne tienne, le petit bouton bleu a vite fait de faire revenir le serveur pour commander un petit plat. Une assiette de sushis et une pizza peperoni plus loin, Harrison Ford peut enfin être fier de son petit protégé. Ender Wiggin se prépare pour la bataille finale et nous, on se ferait bien un petit dessert en attendant. Pour l’attaque des Formecs (les méchants aliens), un chocolate lava cake et sa glace vanille, et un strawberry cheesecake nous calmeront les nerfs.

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Lumière : on redresse les fauteuils pour le générique de fin, et on n’oublie pas le pourboire avec l’addition ! Bon d’accord, c’est pas donné, mais somme toute très raisonnable pour un resto ET ciné !

Après le Drive-in, le « Luxury Cinema » offre une nouvelle version du Californian way of life ! Seul problème maintenant qu’il n’y a plus à choisir entre plateau-télé dans le canapé et pop-corn au cinéma, je crains fort que l’addition du « tout-en-un » ne devienne le nouveau standard…


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