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C’est dans l’ordre des choses mon amour. . .

Publié le 29 novembre 2013 par Concentredebonheur @SophieMachot

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« L’ordre des choses »… Partir dans l’ordre. Les plus vieux d’abord, plus les suivants, etc. Le cycle naturel de la Vie. C’est une phrase que j’aurais pu dire à ma fille alors que nous pleurions son grand-père disparu, il y a quelques semaines.

« L’ordre des choses »… Une phrase que je n’ai pas dite. Je ne trouvais pas qu’il y ait un ordre quelconque dans l’incompréhension et la douleur. Il s’en était allé et nous restions là, accablés, courbaturés de tristesse, dépossédés par une voleuse à grande faux.

« L’ordre des choses », c’est pourtant cette même phrase que je me suis entendue dire, hier soir, alors que ma fille retombait dans les enfers d’une tragédie, celle de la mort soudaine de son ami Tim, fauché par une rupture d’anévrisme à l’âge où l’on se croit encore éternel.

Oui, il y avait donc bien un ordre. Un ordre plus tolérable, un ordre plus supportable. Les grands-parents partent avant les parents qui partent avant les enfants. Et avant-hier, c’est un enfant qui est parti. Un jeune garçon à l’orée de sa vie qui aurait dû devenir, à son tour, un papa puis un papy.

Nous étions là, face à l’intolérable, à l’insupportable. Je ne pouvais qu’offrir ma présence et tenter de justifier ce qui nous effraie le plus: la fin de la vie… et la continuité pour ceux qui restent.

Nous avons parlé de longues heures, elle et moi. Je la regardais m’écouter défendre l’envie de vivre face à la mort, lui promettre qu’elle n’était en rien responsable ni « maudite » comme elle semblait vouloir le croire et que oui, nous traversions tous des tempêtes, parfois dévastatrices, mais qu’elles faisaient partie du voyage. Elle m’écoutait lui dire que l’amour abolit les frontière entre la vie et la mort et qu’il est éternel. Lui dire que le bonheur, le rire, le plaisir et la joie peuvent cohabiter avec le deuil, le manque, la tristesse et la colère. Que l’on peut rire après avoir pleuré et pleurer après avoir ri.

Je la regardais et je me sentais fière de ce petit « piou-piou-à-sa-môman » devenue cette belle jeune fille essayant de donner un sens au tragique, cherchant à comprendre ce qu’elle ressentait et comment elle allait devoir composer avec ce nouveau chapitre de son existence.

Puis quand vint l’heure du coucher, je la couvais d’amour… et priais secrètement qu’elle garde, au fond du coeur, l’intime conviction que la Vie est un miracle sans cesse renouvelé, un cadeau à ouvrir chaque jour que Dieu fait.

A NanNange et à Tim, tous deux partis bien trop tôt, ce qui n’est absolument pas « dans l’ordre des choses »…


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