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L’accouchement d’Elsa, quand la péridurale stoppe les contractions

Publié le 30 novembre 2013 par Madameparle

L’accouchement d’Elsa, quand la péridurale stoppe les contractions

Cette semaine Elsa nous raconte la naissance de sa fille née en juillet dernier.

Si vous aussi vous avez envie de faire revivre cette rubrique le samedi ici, vous pouvez m’envoyer votre récit. Je ne censure que très peu. Je veux juste qu’il n’y aie pas de fautes d’orthographe, pas de texte adapté pour les forums avec des kikoos lol et autres smileys. Vous pouvez m’envoyer une photo de préférence avec un gros plan sur votre ventre, des mains, des petits petons pour garder l’anonymat. Vous pouvez m’envoyer tout ça à [email protected]’ai appris ma grossesse quelques jours avant mon anniversaire, à l’occasion d’une visite de routine chez mon gynécologue. Un magnifique cadeau, d’autant que le mois d’arrivée correspondait à l’anniversaire de rencontre avec mon chéri. J’ai par la suite eu la chance d’avoir une grossesse sans souci majeur (à part quelques douleurs ligamentaires et petits oedèmes à la fin).

Le 5 juillet, donc, après ma petite marche quotidienne et un repas tardif, je me prépare à aller au lit. J’ai besoin de repos car je n’ai dormi que 4 heures la nuit précédente. Après un petit passage aux toilettes, je perds le bouchon muqueux; un signe encourageant, me dis-je, je n’en peux plus de cette fin de grossesse. Alors que je me mets en pyjama, voilà que je perds les eaux. Qu’à cela ne tienne, tout est déjà dans la voiture. J’appelle chéri qui est sur l’ordi au salon et nous voilà partis. Il est 23h45.

Nous arrivons à la maternité et le temps que quelqu’un vienne nous ouvrir, il est minuit pile. La sage femme m’examine. Verdict : col raccourci et ouvert à 1. La nuit sera longue ! On m’installe ensuite pour un monitoring. Au bout de quelques minutes, je réalise que la petite gêne ressentie dans le ventre était bien une toute petite contraction. A minuit et demie, on me fait monter en chambre pour me reposer. On me demande de redescendre à 6h30 au plus tard pour refaire un contrôle.

A 4h30, nous décidons de redescendre. Les contractions se sont intensifiées et je ne veux pas avoir trop de mal à marcher; je passerai les détails sur la galère avec les ascenseurs et le fait que nous nous sommes perdus, faute d’indications suffisantes. Il nous faudra 10 bonnes minutes (et 2 contractions pour moi !) avant de trouver le chemin. Après un second examen, petite déception : col court à 2 ! On me remet sous monito une petite demi-heure, puis on m’annonce que je remonterai ensuite dans ma chambre pour un lavement, apparemment nécessaire avant la pose d’une péridurale.

A 6 heures, le lavement n’a pas marché, mais nous redescendons car j’ai désormais du mal à tenir. Mon homme me masse le ventre et souffle avec moi pendant les contractions. On m’installe en salle d’accouchement et on me prévient que l’anesthésiste a été appelé. En effet, une demi-heure plus tard, la voilà qui arrive. Petit coup de stress quand on demande à mon homme de sortir le temps de la pose. Alors que je suis maintenant équipée de la très sexy blouse-fesses à l’air et de la non moins indispensable charlotte (assortie à la blouse, ils ont fait un effort!), on me passe le coton froid dans le dos. Mais… j’entends tout à coup : « Il faut qu’on y aille, il y a une urgence au bloc ». Et les voilà qui remballent, me laissant seule avec mes douleurs, ma gaine XXL et mon effarement. C’est une blague? Un sketch? C’est pour « Surprise sur-prise »??? De plus, on me laisse sur le dos, sans savoir à quel moment je pourrai enfin avoir la péri !

Vingt minutes plus tard, on a enfin rappelé mon homme et on me fait savoir que j’ai parfaitement le droit de me mettre dans une position qui me convient mieux (ben oui, c’est mon premier accouchement, je savais pas!). Ils pensaient juste, je cite, que la position sur le dos était « plus confortable » pour moi ! Je me réinstalle sur le ballon, chéri me masse les reins, c’est la fête (ironie).

7h15 : pas de nouvelles de l’anesthésiste, je commence à m’énerver (surtout que mon col est TOUJOURS A 2!!) L’anesthésiste (un autre) arrivera finalement à 8h30. Cette fois-ci c’est la bonne et je revis; la péri aura fait effet presque instantanément !

10h15 : contrôle du col, … toujours à 2. La péridurale a arrêté les contractions

:-(
On branche alors une perf’ d’ocytocine. Moi qui n’en voulais pas, je commence à comprendre que c’est soit ça, soit une césarienne dans un avenir proche. Moi qui voulais avoir accouché à midi !

A mesure que mon col s’ouvre doucement (on espère être à 6 à la Toussaint, à 8 vers Noël pour raisonnablement envisager un accouchement à Pâques, si ça continue!), j’essaie de dormir, sans succès. J’envoie des textos à ma meilleure amie pour passer le temps. Je m’ennuie à mourir.

13h40 : de petites douleurs reviennent. Un peu plus faibles que les premières contractions. On me dit que c’est normal et on augmente légèrement la dose d’anesthésiant (ET l’ocytocine!). A 14h, les douleurs augmentent encore. Re-anesthésiant, re-ocytocine !

Malheureusement, à 15h, la péridurale ne fait plus du tout effet. Je pleure, je crie, j’écrase la main de mon homme; je m’excuse de crier (on me répond que c’est pas grave, que c’est une salle d’accouchement), je m’excuse pour la main de chéri qui me regarde avec un air de chien battu. Je l’engueule. Inutile de préciser que ce n’est pas un accouchement exactement conforme à mon projet de naissance! J’apprends que mon gynéco, qui travaille à 70km de là ce jour, a été appelé et a laissé tomber toutes ses consultations pour moi. Ca me réconforte un peu, mais pas suffisamment pour supporter les contractions, boostées à mort par l’ocytocine. J’essaie de me mettre à 4 pattes, mais j’ai l’impression que c’est pire dans cette position. Je me recouche, seule posture à peu près supportable. Je ne gère plus, je n’écoute plus mon corps, je me laisse emporter par la douleur. A tel point que quelques minutes plus tard, on m’injectera une dose de morphine… puis une deuxième. A présent, je peux somnoler entre les contractions.

Le gynéco arrive. Mon homme me racontera plus tard que lorsqu’il m’a vue, il est ressorti réserver le bloc « au cas où ». Contrôle du col : 9,5 ! On m’autorise à pousser tout doucement pour aider la fin de la dilatation, voyant que je m’épuise et que je ne supporte plus. Ma puce n’arrive pas à engager sa tête. On me place sur le côté, un pied dans un étrier. C’est atrocement douloureux (sûrement à cause de l’épuisement). Vers 16h55, on m’annonce que je peux pousser. Le gynéco n’y croit pas; ça se voit à la manière dont il regarde mon homme. Mais pousser me soulage, malgré la douleur forte qui persiste. Je sais surtout que c’est la seule manière de me sortir de là, le plus vite possible. On me propose de toucher sa tête; je refuse. Je ne veux pas perdre pied.

Après 9 poussées, ma puce est enfin dehors. Elle est belle, elle est vive, elle plonge son regard bleu profond dans le mien. Elle regarde partout autour d’elle et gigote sur mon ventre. Pour nous, c’est la plus belle ! On passera 3 heures en salle d’accouchement avec elle à cause du changement de garde. Après une têtée d’accueil (qui n’aura rien donné

:-(
, le premier biberon pour papa et les appels aux grands-parents, on remonte en chambre. Tous les 3…

J’ajoute que même si je n’ai pas eu l’accouchement que je souhaitais (être mobile, sans ocyto, en douceur), je n’ai pas été traumatisée pour autant. Désolée si ce récit semble horrible, j’ai pour ma part décidé de n’en garder que le meilleur : la naissance de ma fille ! Pour cause, à peine 5 minutes après sa naissance, j’ai soufflé : « Chéri? On en aura un autre ! » :-


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