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Récit tout en douceur d’un accouchement sans péridural

Publié le 07 décembre 2013 par Madameparle

Récit tout en douceur d’un accouchement sans péridural

Si vous aussi vous avez envie de faire revivre cette rubrique le samedi ici, vous pouvez m’envoyer votre récit. Je ne censure que très peu. Je veux juste qu’il n’y aie pas de faute d’orthographe, pas de texte adapté pour les forums avec des kikoos lol et autres smileys. Vous pouvez m’envoyer une photo de préférence avec un gros plan sur votre ventre, des mains, des petits petons pour garder l’anonymat. Vous pouvez m’envoyer tout ça à [email protected]

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Une semaine déjà que tu es là. Tu es arrivée sans aucun respect pour le calendrier officiel. Tu devais être un bébé d’octobre. Tu as finalement décidé que tu pointerais le bout de ton nez au dernier jour de l’été.

Entre deux pommes de terre épluchées pour le souper, je sens quelque chose couler entre mes jambes. Zut, voilà que je me fais pipi dessus ! Un petit tour à la salle de bain, un peu de papier pour éponger tout cela, je peux continuer les préparatifs. Les invités arrivent, l’apéritif est servi. Zut, voilà que ça recommence. Et encore une fois… Et puis une quatrième… Décidément, le massage du périnée réalisé ce matin a été rudement efficace : me voici devenue incontinente… Bon, si c’est pour 15 jours, on peut faire avec. Il faudra juste penser à acheter des serviettes, parce que le papier toilette, ce n’est pas super efficace.

À l’heure d’aller se coucher, j’en touche un mot à ton papa : « tu sais ptit loup, soit je suis devenue une petite vieille avant l’heure, soit j’ai fendu la poche des eaux ». On sent l’inquiétude… En soi, demain est un autre jour, on verra bien.

Un jeudi qui commence calmement. Petit déjeuner devant le feu, le bol de salade de fruits posé sur mon ventre. Je suis bien dans ce fauteuil. Je pense un peu à toi qui gigote de temps à autres dans ta grande piscine, qui tente d’un coup de pied bien placé de secouer le bol. Je bouquine, les pieds sur une chaise. Ben oui, il faut profiter des vacances. Ça fait presque dix jours que je me repose, et ça fait du bien. Midi… Il est quand même doucement temps de s’activer, d’aller prendre une douche. Oui, mais… En m’habillant, je me dis que, quand même, je ferai bien de téléphoner au médecin pour avoir une idée de ce que je perds comme liquide. Je choisis donc, par coquetterie, d’assortir haut et bas. Blanc. Quelle excellente idée : à peine ai je soulevé la jambe que du liquide souille la blancheur de la culotte. Et là, sur ce fond blanc, je découvre un liquide plus visqueux que de l’eau, plus orangé que de l’urine… Oups. Je sers mon ventre entre mes mains, comme pour me rassurer, me dire qu’il est toujours là, que tu es toujours là.

Je prends tout de même le temps de manger (des fois que), puis appelle la secrétaire du gynécologue : « Descendez immédiatement à la maternité, afin de vérifier ce qu’il en est ». Je préviens délicatement ton papa, un petit message tout simple, ne pas l’alarmer, juste le prévenir. Il est à l’étranger. Il doit conduire, ça ne sert à rien de le presser.

Ma maman me dépose sur le parking de l’hôpital, me dit qu’elle va me rejoindre après s’être garée. Je monte faire un monitoring. Entendre les battements réguliers de ton cœur m’a toujours apaisée. Une heure de cœur à cœur, de cœur à pensées, de cœur à oreilles avec toi. La sage-femme vient m’examiner. Col à un, pas d’humidité suspecte. En gros, vous vous inquiétez pour rien. Oh non, je ne suis plus inquiète, je suis sereine, tu vas bien, je vais bien, tout va bien, dans 15 jours nous serons une famille…
Pourtant, les examens ne sont pas finis, le médecin demande une échographie.

Une échographie pour vérifier que tu vas bien, qu’il y a encore de l’eau dans ton bocal, mon petit poisson. La gynéco est très sympathique. Elle a envie de me faire plaisir, de te montrer, de me donner une petite photo de toi. Mais comme d’habitude, tu te caches. Derrière ta main cette fois. Ah, tu bouges… Tiens, une petite photo… Elle ne me la donnera finalement pas…

Un prélèvement glissé entre deux lames à passer au binoculaire, le verdict tombe quelques minutes plus tard : « Vous ne sortirez pas d’ici avant d’avoir accouché ».

Ah.

Bon.

Elle me conduit au deuxième étage de la maternité, m’installe dans la salle d’attente, me confie aux bons soins de la sage-femme qui m’avait examinée. « Vous avez bien fait de venir finalement ». Bien vu. Fissure de la poche des eaux. Je ne sortirai pas avant de t’avoir dans les bras.

Ton papa m’appelle. Il est 18h15, il vient de passer la frontière, il prend des nouvelles. Je lui dis que je reste à la maternité, que tu seras là cette nuit, demain, samedi, je ne sais pas, si tu ne viens pas spontanément, on te déclenchera. Il a le temps de rentrer, je suis sereine, il sera là, il est serein, bientôt tu seras là.

Bien évidemment, je suis descendue sans mes affaires, ce qui faisait sourire ma voisine de salle d’attente : « à 38 semaines vous venez les mains vides ? Quelle drôle d’idée ! » Elle n’était qu’à sept mois de grossesse, mais elle est restée elle aussi… Je préviens ma maman, la connais, lui dis de ne pas s’inquiéter. Elle arrive peu après. On vient juste de me poser une perfusion d’antibiotiques. Et oui, ta piscine se vide doucement depuis 24 heures, tu n’es plus en sécurité là dedans. Voilà, maintenant nous sommes parés. Ton papa arrive vers 20h15. Il est tout souriant, et son sourire me fait comme toujours un bien fou. T’ai-je déjà dit que j’avais craqué sur ce sourire et les étoiles qu’il allume dans ses yeux ? Nous discutons à mi-voix, nos voisins de chambre aussi. Il s’est assis près de moi, et alors que la nuit s’installe dans cet hôpital, nous faisons un pas de plus vers toi. Tu n’es plus la petiote, notre petiote, tu es L. désormais. Nous t’avons choisi un prénom, nous venons de te le donner. Mais j’avoue. Ça fait plusieurs semaines que dans ma tête et dans mon cœur je t’imagine L.. J’ai essayé les autres prénoms, mais je me suis arrêtée sur celui-ci. Ton papa est pour aussi. Tu es L.. Tu seras bientôt là.

Ton papa doit repartir. Il va passer la nuit à la maison. Il ne peut rester à nos côtés, je suis dans une chambre double. Et puis autant qu’il dorme un peu, on ne dort pas bien à l’hôpital.

À 23 heures, après une bonne douche, encore un examen. Vérifier le col. « Quoi ?!? Quatre centimètres ? Mais mais mais… Et sans contractions ? Mais vous avez de la chance, vous ! » J’éclate de rire.

Je te parle doucement, t’appelle en pensées. Je t’invite à descendre, à venir nous rejoindre durant la nuit, à entamer ton grand voyage vers la vie à l’air libre. Je suis en contact permanent avec toi, bien que je savoure encore un peu le fait de te savoir là dans mon ventre. J’aimerai que cette naissance ne soit pas provoquée. Je t’invite, t’incite à choisir toi-même ton heure.

Minuit. Antibio. 5h45. Antibio. 6h30. Réveil. « Il est temps de vous préparer ! » Pardon ? « Ah, mais, vous n’étiez pas au courant ? Vous êtes la première induction ce matin… » Ah… Bon. OK. Heu…

Prévenir ton papa, même si la sage-femme me dit que j’ai le temps pour ça. Tu sais, les hommes, ce sont quand même des marmottes, il ne faut pas prendre de risques. J’ai pensé cela, j’ai été médisante, ton papa a sauté du lit, pris une douche, nourri le chien et est venu me retrouver…

Une douche, boucler mon sac, m’habiller. Il est déjà temps de descendre en salle de naissance. C’est parti. Nous y sommes.

Dans l’ascenseur qui m’y emmène, j’ai un peu l’impression d’être le cosmonaute juste avant qu’il ne monte dans la navette qui l’emportera sur la lune. Certes, ce n’est pas forcément un grand pas pour l’humanité, mais pour moi, pour toi, pour nous, c’est une sacrée étape dans nos vies… D’autant plus que dehors brille la lune, ronde, toute ronde, comme je le suis pour quelques heures encore.

Salle 8. La dernière au fond du couloir. Je passe la robe de nuit de l’hôpital. Je ne salirai donc pas mon petit haut de pyjama. En plus, elle est assez confortable, à défaut d’être élégante. De toutes façons, vu comme je me retrouve harnachée, entre le monito et la perfusion, je ne vais pas prétendre à défiler sur les podiums. Mon amoureux arrive, ton papa arrive.  Il est là, il est près de moi, tu peux arriver. Je suis bien. Nous remplissons en souriant les documents administratifs. Tu n’es pas encore là et déjà il faut préparer ta déclaration de naissance. Oui, mais… Je ne sais pas, je n’ai pas envie d’écrire ton prénom sans t’avoir vue. La sage-femme nous aurait bien pressés, mais se ravise. L’officier d’état civil passant avant midi ce vendredi, il n’y a finalement aucune urgence : nous avons jusqu’à lundi. Ah, bien, bonne chose.

Il est presque 8h. La perfusion d’ocytocine commence à faire son petit effet. Les contractions se succèdent à intervalles relativement réguliers. Ton papa et moi continuons à discuter entre chaque. Je n’ai pas vraiment mal. À peine une grimace qui marque leur passage au creux de mon corps. Bientôt, elles se rapprochent, et d’un froncement de sourcils j’espère faire comprendre à ton papa que l’heure n’est plus au bavardage, que je ne suis plus vraiment là, que j’ai besoin de silence et de calme pour affronter la vague qui me soulève, le sac et le ressac, la marée qui te pousse vers nous. Seul ton petit cœur emplit du son de ses battements réguliers la grande salle blanche où nous nous trouvons.

La sage-femme passe nous voir régulièrement comme promis. 4 centimètres avant de commencer à la représentation. 6 centimètres à l’examen suivant. Elle est douce, j’ai confiance en elle. Je ne connais pourtant même pas son nom.

Quand les contractions deviennent vraiment douloureuses, j’attrape un doigt de ton papa. Comme ça au moins, je ne lui broierai pas la main. Je lui avais promis en t’attendant qu’il ne me servirait pas de souffre-douleur lors de ta venue au monde. Ce qu’il me reste de conscience au milieu de cette expérience de lâcher-prise me pousse à tenir parole.

Outch, la situation commence à devenir difficile. Je laisse s’échapper de petits gémissements, les yeux fermés, sans doute un peu semblables à ceux d’un animal blessé. Jusqu’à ce que surviennent au même moment nausée et envie de pousser. Je demande, supplie ton papa de pousser sur la sonnette pour appeler la sage-femme. Du plus profond de mon brouillard, je l’entends arriver en courant. Elle me tend un tout petit bassin, un regard en coin à ton papa me permet de comprendre que nous partageons la même pensée : si je vomis, ce petit bol ne suffira pas. Il parait que nausée signifie travail efficace. Tant mieux ! Effectivement : 8 centimètres. Elle va appeler le médecin, sinon, il ne sera pas là à temps. Je crois que les gémissements s’intensifient un peu. Je ne suis plus du tout là, je suis en moi, je suis avec toi, nous œuvrons ensemble à ta venue au monde. Je manque d’air, il fait chaud. Ton papa souffle doucement sur mon visage. Cela m’apaise, me calme. Je suis de nouveau là, disponible, un peu avec lui, beaucoup avec toi.

Le gynéco arrive. Il a un grand sourire, quelques mots d’encouragement. À la rigueur, il m’importunerait presque. La sage-femme et son calme me suffisaient. Soit. Il part s’habiller.

Le travail se poursuit, toujours intense. J’ai l’impression que tu forces le passage. J’ai besoin de te faire passer, de te faire sortir. Tu es là, à quelques centimètres de moi, de nous, tu es encore en moi, mais toi tu appuies, et moi je pousse. Je demande de nouveau à ton papa d’appeler la sage-femme. Bruit de course dans le couloir. Elle arrive, examine le col. 9 centimètres. Nous y sommes presque, nous faisons un formidable travail tous les trois. Et oui, ton papa me soutient la nuque, tout en me laissant son doigt, comme un autre cordon, mais qui me relie à lui cette fois. La sage-femme ne quittera plus la pièce d’ici à ce que tu arrives. Il y a du monde qui se prépare, du moins j’en ai l’impression derrière mes yeux fermés. La sage-femme laisse la main en moi, pour aider à la dilatation explique-t-elle. Elle me tend l’autre, et je lui tiens également un doigt. Je suis de cette manière totalement encadrée, protégée, accompagnée dans ce moment sacrément intense. Elle est patiente, m’aide à respirer, du moins quand je perds un peu le contrôle, les pédales. Elle me recentre sur le travail qui s’accomplit. Elle ne laissera par exemple pas entrer un assistant gynéco et sa stagiaire : ils commentent comme s’ils étaient au marché ou sur le bord d’un terrain de sport, ils m’agacent, je m’énerve et panique, elle me reprend, me fait respirer et par conséquent me calme. Elle est patiente, attentive : à chaque fois que nous l’avons appelée, elle est arrivée en urgence, et a dû attendre que passe la vague de douleur pour pouvoir m’examiner. Ton papa avait fait la réflexion, et nous avions tous souri, même si, finalement, je ne suis pas convaincue que le sourire ait franchi la frontière de mes pensées pour s’afficher sur mon visage.

9 centimètres encore. 9 centimètres toujours. 9 centimètres depuis une éternité. Quelle tempête doit affronter l’esquif que je forme pour l’instant.

Pour rendre le travail plus efficace, la sage-femme m’installe sur le côté. Je n’étais pas enchantée quand on m’avait, à 8 centimètres, de me mettre sur le dos – le côté me semblait si réconfortant, cette position fœtale si protectrice –, mais l’idée de devoir me déplacer à ce stade me semble hors de portée. Je déclare que dans ce cas, je ne reviendrai plus sur le dos. Veto de la sage-femme. Ils ne sont franchement pas ouverts aux nouvelles pratiques d’accouchement dans cette maternité. Mais finalement, le changement à du bon. Voilà le stade des 10 centimètres, celui que guettent toutes les mamans. Je ne vais tout de même pas faire l’exception à chaque fois… Déjà que ne pas accepter la péridurale, ça semblait une folle idée aux yeux des sages-femmes… Donc voilà, 10 centimètres. Dans quelques poussées, nous allons te rencontrer, nous allons nous rencontrer. La sage-femme coupe le moniteur qui capte les contractions. Ça de moins. De toute manière, je les sens bien, ils ne doivent pas s’inquiéter… Je sais ce que j’ai à faire. Toi aussi. Et ton papa aussi. Il me soutient quand même sacrément bien. Tout le monde est prêt. Sur une contraction, il y a moyen de placer trois poussées. La sage-femme me guide. Il paraît que la tête apparaît. Moi, j’ai surtout l’impression d’être écartelée, oui, dans écartée, il manque trop de lettres, autant que de centimètres. J’ai l’impression à chaque poussée que je vais éclater. Pousser dans le ventre, vers le bas, pas dans le visage. Se tenir les cuisses pour se donner de la force. Ça doit être de là que viennent ces nombreuses griffes. Il n’y avait probablement qu’une seule bête sauvage dans la salle de naissance, et c’était moi…

Trois poussées par contraction. La première vague passe, la deuxième suit presque aussitôt. La tempête est féroce, mais nous tenons le cap. Cinq poussées. Deux seulement sur la deuxième contraction. La sage-femme annonce que la prochaine sera la bonne. Le gynéco en profite pour anesthésier le périnée. J’ai même le luxe de penser : « oh non, ne pas couper, ne coupez pas ! ». Il ne coupera pas. Troisième contraction, trois poussées, ça y est, la pression se relâche, ça y est, tu es en train de sortir, ça y est, tu es là, tu es entre mes mains, je te sors, je te découvre enfin, je t’aperçois, je te saisis, je te tire vers moi, je te dépose sur moi, je ne sens plus rien, juste du bonheur, juste le plaisir de te savoir là, de t’entendre, de te sentir respirer, de te déposer sur moi…

Pour t’attraper, j’ai lâché mes cuisses, je n’ai plus de muscles, je suis heureuse, je suis vidée, je suis vide, je n’ai plus mal, je n’ai pas souffert.

Au moment où tu nais, quelqu’un annonce l’heure – je me fais la réflexion qu’on est aussi précis sur les heures d’entrée que de sortie de la vie – : il est 9h43. 1h43 pour que tu fasses ta route jusqu’à nous. Tu as l’air sereine. Jamais ton cœur ne s’est emballé durant ton voyage vers la vie aérienne. Tu as toujours été paisible. Tu n’as pas hurlé, à peine crié, tu n’as pas pleuré, tu t’es installée sur mon ventre, sur ma poitrine, la tête à quelques centimètres de mon cœur, mais cette fois ma peau nous sépare. Pour la première fois. Bienvenue L. !

Tu es sur moi. On te place sous des couvertures chaudes. On t’enfile un petit bonnet. Je ne te vois plus vraiment. Mais je te sens respirer. Et je savoure. Et ton papa profite. C’est lui qui aura l’honneur de capter ton premier regard sur ce monde. Je l’envie. Mais nous aurons tout le temps de faire connaissance. Toute une vie.

Ton papa a finalement accepté de couper le cordon. Quel geste symbolique. Il va définitivement nous séparer… Les choses sont venues naturellement. Et je suis heureuse qu’il l’ait fait.

Les minutes qui suivent ta naissance sont assez floues. Autant j’ai vécu l’accouchement de manière pleine et intense, autant la suite m’a semblé une simple question de formalités. Une contraction et le placenta est expulsé, à peine si je m’en rends compte. Seule la sensation est étrange. C’est ça, il me reste surtout des impressions. Pareil quand on sortira les caillots, en pressant sur mon ventre : impression d’égrainer des petits cailloux moelleux. Et puis cette sensation désagréable des deux petits points réalisés sans anesthésie…

Il n’y a que nous, le monde n’existe plus. Tu es sur ma poitrine, nous sommes trois, juste nous trois dans la salle. Et nous nous rencontrons, membres d’une toute nouvelle famille. Nous profitons, nous nous découvrons. Ton papa prend quelques photos. Tu as 20 minutes. Tu es déjà à croquer. Ni rouge ni fripée, un visage aux traits très fins. Tu es adorable. Nous sommes conquis. Sûrement comme beaucoup de nouveaux parents. Tant mieux. J’ai la forme, pas de fatigue, à peine une légère lassitude.

Du monde revient. L’heure de ton bain et de ma toilette. Il faut dire que tu étais sacrément collante, ma cocotte… Si collante que tu n’as même pas pu te déplacer jusqu’à mon sein. Et puis, durant ton repos sur mon cœur, tu as fait le vide : de tes poumons, de ta vessie. Surprise inquiète de ma part, rire de ton papa.

Il profite du bain, savoure de te voir mettre les orteils en éventail. Tu es bien, tu es sereine, tu es calme, tu ne pleures pas.
Et nous nous réjouissons à l’annonce de ton poids : juste assez pour pouvoir rester à nos côtés. Ouf.

On te repose dans mes bras. Tu es si petite. Petite boule d’amour et de chaleur.

Le lit se met en mouvement. Ça y est. En route vers la suite, ma belle.


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