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De la représentativité des syndicats (deux)

Publié le 09 mai 2008 par Saucrates

Réflexion onze (8 mai 2008)
Il est impossible de négocier avec le diable ... ou de l'impossibilité du dialogue social en France sous un gouvernement libéral UMP, à moins d'être prêt à vendre père, mère et enfants ... et à vendre son âme au diable ... mais les syndicats 'représentatifs' désireux de nous vendre au patronat le savent-ils ?

Alors que deux 'puissants' syndicats de salariés viennent de traiter avec le patronat pour 'rogner' pour partie les droits syndicaux dans les entreprises, la majorité UMP à l'Assemblée Nationale, celle qui fait les lois, propose de diminuer de moitié les droits sociaux de représentation des salariés dans les entreprises. L'accord signé entre ces deux syndicats et le patronat n'est pas entré en application que déjà la majorité UMP et le patronat en veulent plus, toujours plus. Vider le droit du travail de toute substance, vider la représentation du personnel de toute puissance ... de toute façon, cela a toujours été le travail de la droite en France, de diminuer les droits sociaux des travailleurs ... depuis 1986 et la première cohabitation ...
http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/05/08/l-ump-veut-doubler-les-seuils-sociaux-dans-les-entreprises_1042469_823448.html
François Chérèque de la CFDT et Berbard Thibault de la CGT vont ainsi découvrir qu'il est impossible de négocier avec le diable sans vendre son âme (ou plutôt la nôtre ...). Face à une droite décomplexée qui se sait au pouvoir pour quatre longues années, et qui sait avoir le temps, il me semble criminel de négocier la réduction des droits des salariés ... Il est impossible de négocier ce que ces 'loups' veulent nous prendre ... Chaque négociation ne fait qu'accroître leur soif de dépouiller les travailleurs de leurs droits, pour les ramener à la situation bénie du dix-neuvième siècle, où les salariés vivaient dans la misère, sans droits, sans syndicats, et sans droit de vote ...
C'est la même chose que dans les années 1930, face à l'Allemagne nazie ... chaque négociation ne faisait que renforcer la volonté d'Adolf Hitler ... Se souvenir des accords de Munich, dont Daladier/Chérèque et Chamberlain/Thibault revinrent en disant qu'ils avaient sauvé la paix ...
Aujourd'hui, la situation est la même face à Nicolas Sarkozy et aux députés de l'UMP ... droits de représentation, seuils sociaux, trente-cinq heures ... Nous assistons à ce jour à une attaque en règle contre les droits acquis par les travailleurs. Et les négociations que mènent les organisations syndicales avec le patronat et le gouvernement sont vouées à l'échec si elles tentent de sauvegarder cette paix impossible entre les travailleurs et ces riches libéraux, amis des milliardaires.
Pour beaucoup de personnes, le relèvement des seuils sociaux doit apparaître bien anecdotique ... Dynamiser le développement des entreprises et des sociétés, en réduisant les obligations sociales qui s'imposent aux entrepreneurs et les forcent à demeurer petits (ou à créer d'autres petites sociétés ressemblantes) pour ne pas être submerger par des obligations sociales intolérables ... C'est le discours des libéraux !
Mais ces seuils sociaux ne sont pas simplement des acquis des années 1990, comme les trente-vinq heures. La création des comités d'entreprises remonte à l'immédiat après-guerre, dans les années 1945-1946, en reconnaissance de la lutte des salariés et des syndicats contre l'occupant nazi. Revenir sur ces acquisitions issues de la seconde guerre mondiale recevra je l'espère de la part du peuple une réponse à la mesure de l'insulte.
Déjà, en 1986, au retour de la droite au pouvoir en France, à la fin du premier septennat de François Mitterrand, l'instauration d'un nouveau seuil de 199 salariés (délégation unique du personnel) a été mis en place par la droite pour libérer les entreprises de ce même carcan. Aujourd'hui, les députés UMP veulent retenir un nouveau seuil de 350 salariés. Parmi les autres seuils sociaux, il y a notamment le seuil de 50 salariés pour la mise en place d'un comité d'entreprise, mais également celui de 11 salariés en deça duquel les salariés ne disposent d'aucun moyen d'expression. Doubler ce seuil à 21 salariés (ou monter 100 salariés le seuil de mise en place d'un comité d'entreprise) serait une véritable catastrophe et un crime social, pour de nombreux salariés dans de nombreuses entreprises.
Pourquoi pour certains libéraux et pour la majorité des patrons, le simple fait de devoir discuter avec leurs salariés, de leur reconnaître des droits et de devoir les informer et les associer aux décisions à prendre, est-il vécu comme une contrainte intolérable qu'il faut à tout prix faire disparaître ? Dans quelle société vivons-nous ? Le MEDEF, dont c'était l'une des demandes lors de l'élection présidentielle, veut-il revenir à l'époque où les salariés n'avaient aucun droit, avant la seconde guerre mondiale ? A quand la remise en question des congés payés ?
Saucratès
Ecrits précédents sur le même sujet :
1. http://saucrates.blogs.nouvelobs.com/archive/2006/11/29/quelle-reforme-pour-la-representativite-des-syndicats.html

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