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Happy Slapping New Year

Publié le 31 décembre 2013 par Maldoror

Cachez ce syndrome que je ne saurais voir

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On l'a déjà connu plusieurs fois sur internet, ce fameux syndrome. Estelle Lefebure en avait été victime, lorsqu'elle avait fait un procès à altern.org pour avoir hébergé un site qui avait dévoilé des photos d'elle, nue.

En cherchant à faire fermer le site et l'hébergeur pour ne pas dévoiler ces photos, elle en avait fait la publicité, et ses photos s'étaient très rapidement copiées à des milliers d'exemplaires sur des milliers d'ordinateurs partout dans le monde, rendant techniquement impossible l'interdiction de leur diffusion. Aujourd'hui encore, ces photos sont visibles par l'intermédiaire d'un simple moteur de recherche.

Najat Vallaud Belkacem est une jeune femme ambitieuse, une politicienne aux dents longues, mais dans la fougue de sa jeunesse, elle vient, elle aussi, de trébucher sur ce fameux syndrome, en rendant public un terme que jusqu'ici seuls quelques habitués des sites pornographiques connaissaient : le Happy Slapping.

Qu'est-ce que le Happy Slapping ?

De mon (jeune) temps, on avait un jeu idiot, dans la cour de récréation : tête à claque. Tête à claque, cela consiste à se donner des claques, chacun son tour, à tour de rôle. Je te donne une claque, tu me donnes une claque, etc.

Le but du "jeu" est théoriquement de voir qui peut endurer le plus longtemps les claques. En réalité, le jeu se termine immuablement de la même façon : les claques deviennent de plus en plus fortes, et finalement, chacun finit par donner de vrais coups de poings à l'autre.

Pardon de le dire, mais c'est un jeu de cons.

Aujourd'hui, j'ignore si ce jeu est toujours d'actualité, mais en revanche, depuis quelques jours, à l'instar de nombre de mes concitoyens, je n'ignore plus rien du "Happy slapping". Le happy slapping consiste en une scène pornographique, dans laquelle une femme est forcée de faire une fellation à un homme, lequel la gratifie de gifles plus ou moins fortes, et de dégradations diverses. La femme sourit à chaque gifle en en demandant davantage, l'homme la gifle et la dégrade, parfois publiquement.

On pensera ce qu'on veut du concept, personnellement, je suis pour la liberté des individus majeurs, et j'ai tendance à penser que ce n'est pas à moi d'aller interdire à quelqu'un de recevoir de l'argent en échange de gifles dans la figure, d'autant qu'en matière de dégradation, d'éthique et de morale, je ne vois pas en quoi payer quelqu'un pour le/la gifler est plus grave que de proposer à un dictateur de lui envoyer des renforts policiers pour mater une révolte populaire.

Mais indépendamment du fond, c'est sur la forme que Najat Vallaud Belkacem a commis une erreur. Parce que, si hier, seul un public averti et restreint connaissait et avait accès au contenu de ces vidéos à la thématique discutable mais pas illégale en soi, aujourd'hui, c'est monsieur et madame tout le monde qui en discute dans son salon. Le terme est passé à l'assemblée nationale, tout le monde connait désormais cette pratique, et chacun peut légitimement satisfaire sa curiosité en cherchant à savoir ce qu'il y a derrière ce terme. Je pense même qu'il est du devoir de chaque français, qui sera concerné par ce projet de loi, de visionner au moins une fois une vidéo de Happy Slapping, afin de se rendre compte de ce que l'on veut censurer, et d'évaluer la pertinence de faire dépenser du temps et de l'argent au gouvernement et à l'assemblée nationale représentative du peuple, pour trancher cette question du Happy Slapping.

Le constat est là : Najat Vallaud Belkacem a multiplié par 100 l'audience de ces scènes pornographiques en les mettant sur la pace publique.

La bonne nouvelle avec le projet de loi de Madame Vallaud Belkacem, c'est que demain, une simple blague sur les blondes pourra être censurée. Une BD sur les blondes, aussi. Ou sur les juifs.

Et pendant ce temps-là, ces messieurs dames du monde politique, continuent joyeusement à nous mentir en nous regardant droit dans les yeux, omettant soigneusement de s'appliquer à eux-mêmes les préceptes moralistes qu'ils voudraient nous inculquer par la force.

Happy Slapping New Year !


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