Magazine Humeur

José Mauvé

Publié le 05 janvier 2014 par Baudouindementen @BuvetteAlpages

José Bové n’est pas un écologiste 

José Bové et ses moutons José Bové et ses moutons

On ne peut pas dire n’importe quoi sous prétexte qu’on est député européen. José Bové vient de dévoiler sa véritable personnalité dans une interview du journal suisse « Le Nouvelliste » le 3 janvier 2014.
Il déclare, au sujet du loup : « cette espèce n’a rien à faire en Suisse et dans les Alpes. Je ne crois pas qu’au nom de la biodiversité on doit accepter le loup. Veut-on encore des bergers dans nos montagnes ? Les organisations environnementales confondent l’Europe avec le grand nord canadien ou fantasment sur une certaine représentation du monde sauvage tel que cela a été fait dans le cinéma américain » Quant à la convention de Berne qui protège le loup, José Bové s’en moque.
Un tel discours démontre sa totale méconnaissance de l’écologie scientifique, de la zoologie de la faune sauvage de l’Europe et de la situation de l’élevage pastoral.
En effet, les sous espèces de loup qui vivaient dans les Alpes suisses ou françaises avant leur éradication par l’homme n’ont rien à voir avec celles qui vivent actuellement au Canada et aux USA.
D’autre part tous les scientifiques compétents s’accordent pour reconnaître le rôle fondamental des prédateurs dans les écosystèmes. Or, les écosystèmes européens qui retrouvent loups, lynx, ours grâce à  l’exode rural des zones montagneuses et à la protection règlementaire de ces espèces retrouvent un équilibre qu’ils avaient perdus en leur absence.
Les forestiers qui se plaignent des dégâts de cervidés ou les agriculteurs de ceux des sangliers devraient s’en rendre compte à une époque où le nombre de chasseurs est en constante diminution.
José Bové démontre sa méconnaissance des réalités de l’élevage pastoral car les dégâts de loups restent, malgré l’expansion territoriale  de l’espèce, négligeables par rapport à la mortalité constatée dans les élevages causées par les maladies, les chiens errants, les accidents, la foudre (Un millier de moutons par jour en France)
 De plus le retour du loup a permis une reconnaissance du pastoralisme dans l’opinion et la revalorisation du métier de berger. Rappelons à José Bové qu’avant le retour du loup, nombre de troupeaux étaient simplement lâchés dans la nature et surveillés épisodiquement. On a pu ainsi constater objectivement que le prédateur a généré de multiples subventions pour aider les bergers et leur donner les moyens d’exercer une profession difficile dans de meilleures conditions.
Enfin il est choquant qu’un député européen étiqueté Europe Ecologie Les Verts (EEVL) dénigrent ainsi les organisations environnementales et rejoigne les discours les plus conservateurs et rétrogrades de la FDSEA.
Aussi nous nous insurgeons contre de tels propos qui laisseraient penser que la cohabitation avec la faune sauvage est impossible en Europe et qu’elle doive n’être tolérée uniquement dans des contrées lointaines à faible densité humaine. Cette vision est insupportable aux associations de protection de la nature et aux vrais écologistes. En effet pour nous, l’acceptation sociale du retour du loup et de la faune sauvage (Loutre, vautours, bouquetin etc.) est une condition primordiale de l’instauration d’une société écologique, durable, enfin en paix avec la nature qui nous entoure et qui a le droit d’exister à nos côtés.
Nous demandons donc que José Bové soit exclu d’Europe Ecologie Les Verts. Dans le cas contraire nous quitterons ce parti politique. En tous cas nous ferons tout pour empêcher José Bové d’être réélu au parlement européen.
Jean françois NOBLET
Association Nature et Humanisme
PS : On lira avec intérêt  le document publié par les grandes associations de protection de la nature française : Le loup; Pour en finir avec les contrevérités sur le pastoralisme et la chasse.

Dessin Pierre Ballouhey Dessin Pierre Ballouhey

José Bové a dit

Il y a trop de loups dans nos montagnes. Oui, je le dis : le loup n’est pas une espèce en voie de disparition. La preuve, l’extension de son territoire est constante. On en a même repéré à moins de 200 km de Paris. Ce qui se passe dans les Alpes est absolument intenable pour les éleveurs. Je ne crois pas qu'au nom de la biodiversité on doit accepter le loup. Veut-on encore des bergers dans nos montagnes?
La cohabitation entre le loup et l’élevage n’est pas possible.

Bien sûr, les associations environnementalistes défendent l’animal. C’est leur droit. Mais elles n’ont pas de vision du monde rural. La question qu’il faut se poser, c’est celle de la place des éleveurs en montagne. Doivent-ils continuer d’être présents pour entretenir le territoire ? Je pense que oui.
On a écrit de belles histoires, façon Kevin Costner. Mais ici, nous ne sommes ni dans le Grand nord, ni dans les plaines de l’Ouest américain. Il n’y a pas assez de place pour le loup.

Je lance un appel solennel aux ministres de l’Écologie et de l’Agriculture, Philippe Martin et Stéphane Le Foll, pour qu’ils entament au plus vite des discussions en ce sens avec la Commission européenne."

Sources : Le Dauphiné, Le Matin
Lire aussi


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine