Magazine Humeur

Ma vie s’amoindrit, s’assoupit, j’ai 68 ans. Je la laisse faire,

Publié le 28 janvier 2014 par Donquichotte

Haïku tu tiens,

En peu de mots, et des maux,

La mort et la vie.

haïku

Le haïku (俳句, haiku?), terme créé par le poète Masaoka Shiki (1867-1902), est une forme poétique très codifiée d'origine japonaise

À titre d'exemple, voici l'un des plus célèbres haïkus japonais, écrit par le premier des quatre maîtres classiques, Bashō : (Wikipédia)

« Dans la vieille mare,

une grenouille saute,

le bruit de l'eau ».

Tout ça est bien  / Mais… puis-je m'amuser?

Ma vie s’amoindrit, s’assoupit, j’ai 68 ans, / Je la laisse faire, / Elle s’évanouit, petit à petit, / Elle vient, elle va, elle me maudit. / Je n’en ai cure, qu’elle se le dise !

Vouloir quoi ? Pourquoi vouloir ? / Dire que je veux / N’a de sens que si la vie en vaut la peine. / Pas la peine, elle n’est rien, / Rien d’autre que la vie.

Le plaisir... juste ? / Juste le plaisir ? / Non ! La vie ! Elle m’amuse,  / Elle s’amuse quand / Le vent est léger et, / Calme la nausée,  / La peur calme le vent, /Le vent clame la peur. / Virées nocturnes, danse mes rêves, / Mes ambitions, naturelles.

Peur de merde, / Merde de peur, vieille vie. / Merde de vie, / Vie de merde, jeune vie.                    

Sensation désemparée ! / Désaccord ? / Désir ! / Instant inné, / Inintéressant, / Inonde / Mon nid.

Humour de moi ! / Moi d’humeur. / Toi qui meurt, / Ne meurt pas.

Style, tu me tiens par les couilles, / Me tue, / M’angoisse ? / Même pas / Respire ! / J’inspire, / M’aspire, / M’épuise ! / M’étonne, / Me questionne, / M’étonne.

Joie pure ? / Image ? / Vie fine ? / Subtile.

J’écris comme je parle,  / Je réfléchis comme j’agis, / En une seule respiration, / Pas le temps de me partager. / Je crée ma propre image, / Je m’évoque.

Je vécus, ressentis / L’indéfini, non fini ! / Alors ? / M’image, m’imagine, / M’enfuis, me tire.

Humour, nature, musique, / Rythme, image, analogie / Métaphore, litote, antithèse, / Oxymore, sonorité, répétition, / Rhétorique, persuasion, argumentation... STYLE.

Je n’écris pas de poèmes.

J’aime / J’aime pas / J’aime plus / Au moins, j’aime.

Mort obsessive / Permissive / Suit le mot... mort, / Mort s’en suit

J’aime ces mots... obsessifs, incantatoires...

« Paris !  / Paris outragée !  / Paris brisée !  / Paris martyrisée !  / mais Paris libérée ! », (De Gaulle)

Dieu ? Diable ? / Diable de dieu / Dieu est mort / Non ?

Est poésie... pour moi / Le vers,  / Le thème,  / L’envers,  /Quand je dis,  / Quand je chante,  / Quand j’acte,  / Quand je dramatise,  / Quand je philosophe,  / Quand j’harmonise,  / Quand je joue de la forme,  / Quand je réfléchis,  / Quand je subjectivise,  / Quand je sentimentalise,  / Et... qu’en retour, sans convention,  / Sans que j’en n’aie même conscience,  / Je me retrouve poétisant...  / Du moins je le crois.

J’acte / Je chante / Mal / Je poétise.

Chaque mot coûte, / Me coûte. / Ecoute le mot / Qui coûte.

Pays, / Mon pays, / Si failli, / Si affaibli.

Pourquoi plaindre mon pays ? / Des hommes l’habitent. / Aux riches, les plaies, / Aux déshérités, les plaintes, / Aux sots de plaindre la vie en ce pays. / Morne est la vie du pays, / Qui borne nos vies.  / En ce pays borgne d’être, / Si or, si hors norme, si mon pays.

Je m’exprime / Totalement, / Totalisant / Mon âme.

Conscient ? / Inconscient ? / Le dire, / Inconvenant ? Non, / Déconcertant

Je dis mon monde, / Je le vis.  / Tous les jours, /Le revis à tous les jours.

Conscient et sensible, /  Inconscient irraisonné ! / Je dis mon monde et moi-même. / Je dis mon monde et toi-même me dit / Mon monde par quoi je vis.

Amour !  / Ou bien amour fou ? / Ou follement / Amoureux fou !

Je pratique l’art pour l’art... même feint, / partageant cette conviction que...

« l'art naît de contraintes,  / vit de lutte  / et meurt de liberté »

...comme a dit l’un d’entre nous.

J’invente qui je suis, / Qui je fus, qui je serai... singulièrement,  / Et membre d’une communauté québécoise,  / À la recherche de son être ontologique, / Ma tribu qui tarde à s’exister,  / Et la langue pour le dire,  / À la manière de Don Quichotte,  / Oui, j’y reviens toujours...  / L’élément focal de mes écrits.

JE lyrise, lyrique...

L’amour ! / Exaltation sublimée ! / L’amour ! / La mort dans l’âme ! / Peu m’importe / L’amour vient, va,  / Où ?

Mort seul ? / Seul mort ? / La mort m’habite, / M’habite la mort.

Paroles, / Prévert, / Paroles d’homme ? / Paroles, point !

« Feu ! / Violent dérèglement ! / Alchimie de l’amour ! / Vole le feu ». (Prévert)

"Les Rayons et les ombres" est un recueil de poèmes de Victor Hugo.

Dans Wikipédia... « Par cette publication, Victor Hugo prétend amener la poésie au plus près des hommes, leur faire parcourir des chemins universels, au-dessus des luttes et des partis. En quelque sorte, il pense mettre sa pensée au service d'une « Œuvre civilisatrice ».

Les Rayons traversent l'univers joyeux de la beauté, de l'amour, de la nature en fête et du souvenir des jours heureux ; à l'opposé, Les Ombres expriment la tristesse, les morts, les rois, les héros oubliés. Ensemble, ils forment la vie... Les Rayons sont interprétés comme l'allégorie de la connaissance (d'où la mission de guide du poète) ; à l'inverse, Les Ombres sont interprétées comme l'allégorie de l'ignorance (le poète a la mission de guider les gens, en éclairant les Ombres) ».

 Objectifs personnels

Émouvoir par la langue,  / Surprendre par des idées qui subvertissent,  / Comprendre par la voix intérieure (la mienne),  / Qui s’affranchit des réserves  / Et contraintes de la vie moderne. / Réussir par des onomatopées,  / Mes cris et bruits, / Qui approximent mes mots,  / Qui ne sont ni cris ni bruits.  / Ainsi quand je dis aïe !, j’ai mal,  / Quand j’écris chiotte !, j’ai aussi mal,  / Et si j ‘écris merde ! ça ne fait déjà plus mal. / Mes bruits m’approximent... / Sot moi.

La poésie,  / Si j’y parvenais,  / Serait toujours pour moi, ludique.  / Nos anciens, très anciens,  / Les premiers hommes,  / N’ont-ils pas toujours exprimé leurs joies,  / Leurs peines, par des onomatopées ? / Des cris, des sons, des bruits, des signes, des images...  / Tous autant de formes d’expression du dire,  / Du penser, du réfléchir, du émotionner...  / Avant que l’écriture ne soit née,  / Avant que la parole ne parle vraiment ?  / Toutes ces communications,  / Si on les entendait aujourd’hui,  / Seraient considérées comme des « poèmes », non ?  / Cette hypothèse,  / Que les sons onomatopéiques,  / Ont précédé le langage,  / Est-ce si fou ? / Que poésie du dire ! Pour moi.

Mais, mais, / J’aime les sons, / Comme ceux de Tsvetaiéva,  / Dans son texte « Le diable »...

« Tout était plein de ce ê-ê-ê-ê -, / La salle, le plafond, l’encens, l’encensoir.  / Et lorsque les prêtres s’en allaient,  / Il ne restait rien d’eux  / Que ce dernier –ê-ê-ê- de l’encens  / Dans les philodendrons ».

L’homme ne vit pas  / Seulement de pensées, / D’analyses, / De réflexions, / Il chérit les mots, / D’amour.

Le poète exprime son monde,  / Tout le monde,  / Le monde.  / Il exprime aussi paysage, nature,  /Un événement, mort, guerre,  / Un sentiment, amour, joie,  / Et suscite émotion esthétique,  / Chez celui qui le lit,  / L’entend,  / Le voit, le ressent.

La poésie est dans toute chose,  / Qui suscite  / Une telle émotion esthétique,  / Sans même qu’il soit nécessaire  / Qu’elle soit exprimée  / En mots et dans la langue, / En rien. / Elle peut être dans la forme,  / Mais aussi sans la forme.  / Voilà.  / Il n’y a pas que des mots dans la poésie,  / Pas que des affinités sonores.  / Il y a des mots-poèmes,  / Des mots qui suggèrent,  / Des mots qui laissent deviner,  / Des mots qui parlent peu,  / Et très serré,  / Et qui se laissent deviner.  / Il y a des images aussi, des vies qui vivent,  des apprêts informes. / La fonction référentielle du langage... / Est dépassée.

Léo Ferré chante  / La poésie,  / L’a vit, ravi, la vie, / Entend-le.

La « force » d’une chanson-poème  / Est si grande quand elle devient populaire... / Diffusée à des millions de personnes,  / Elle a une mission, / Elle peut dénoncer,  / Être politique,  / Engagée... 

IL se passe la même chose dans les films.  / Je regarde des films chinois  / Depuis quelque temps. / Ce qui me frappe, / C’est que le langage cinématographique  / Est aussi poème... / Dans la lenteur,  / Dans le non-dit, dans la non-musique, / Dans les lames qui claquent, / Dans des images si naturelles,  / Sans effets spéciaux, ou avec,  / Dans les messages humains ,  / Transmis par les corps,  / Dans les émotions qui traversent l’écran,  / Percent,  / Dans la subjectivité et la magie des histoires... / On dit que...  / « la poésie a besoin du temps pour être pensée »,  / On dit aussi que la pensée, / Qui utilise aussi le langage,  / « Recueille le sens,  / Et la poésie le déploie ».

Ainsi pour moi, la poésie s’exprime dans la durée. / Rien ne sert de courir pour lire un poème, / Il suffit de le traire,  / Jusqu'à l'assèche, /  Il suffit de le sucer, / Petit à petit, / Jusqu’à la moelle,  / Afin d’en extraire toute la richesse  / Qu’il fera naître en nous.


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