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Les jours pressés

Publié le 23 février 2014 par Adamante

 

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Les jours pressés, à mesure des années, deviennent insaisissables.

À peine aperçus, déjà disparus et nous, dépités, dressons la liste de tout ce qu’il nous reste à faire.

Ces courants d’air des heures conjuguent avec brio endurance et célérité.

Inlassables, ils se succèdent comme des pieds de nez émancipés d’une cour d’école.

Inutile de tenter de les retenir ou de les poursuivre. Comme les anguilles se cachent, ils s’esquivent avec élégance dans les corridors de l’espace temporel.

La lutte est perdue d’avance, elle n’est qu’épuisement. Et lorsque la fatigue nous terrasse, ils nous contraignent à la sagesse : s’asseoir, fermer les yeux, se reposer, ne plus bouger, en un mot : accepter la défaite.

Il est alors possible, quand toute velléité de courir nous a quittés, que l’oubli nous prenne, qu’il consente à ralentir le mouvement de l’horloge, qu’il nous invite à prendre conscience que l’illusion, la vitesse, la frénésie sont les Parques du faire, les impératrices du vouloir. Déesses qui nous mènent au rythme saccadé de leurs ciseaux vers le royaume des ombres où l’on risque de se déliter un jour faute de n’avoir pas songé une seconde à être.

« Le temps prend son temps. »

Cette expression dénote la sagacité de ces jours qui nous échappent, comme à dessein, pour nous révéler la vibration de l’instant en eux. Vibration tellement à notre portée qu’il nous suffit d’un arrêt, d’un simple arrêt, d’une pause, d’un point d’orgue, d’à peine un soupir pour la pénétrer et s’affranchir du temps et de ses tourments.

©Adamante (déposé SACEM)

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