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Rienzi Crusz | Élégie pour le père de l’Homme-Soleil

Publié le 24 février 2014 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

Le modulor de Le Corbusier  tu marchais sans effort du même pas qu’Euclide et Pythagore
Image, G.AdC

ÉLÉGIE POUR LE PÈRE DE L’HOMME-SOLEIL

Père,
tu étais un grand mathématicien,
tu aimais Dieu et le fruit du jambu*.

Comment, moi, enfant, pourrais-je
tracer seulement une tangente
à tes géométries parfaites,
les vastes après-midi de ton esprit
où tu marchais sans effort
du même pas qu’Euclide et Pythagore ?

Et comment saurais-je composer
cette prière mathématique
que fut ta vie, ta quête
de l’équation ultime,
ce quelque chose qui copulait
du ciel à la terre,
de la terre au ciel ?

Je sais. Je vais prendre mes pastels
et tracer une tangente parfaite
juste au bout de ta langue :
ah, le fruit du jambu !
Avec quels frissons je secouais l’arbre,
et toi et moi
partagions la pulpe douce
dont rêvait notre bouche.

Rienzi Crusz, L’Amour là où les nuits sont vertes, Éditions de L’Amourier, Fonds Poésie, 2014, pp. 57-58. Traduit de l’anglais (Canada) par Isabelle Métral. Avant-dire par Yves Ughes.


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* jambu : syzygium samarangense, ou jambousier rouge, de la famille des myrtacées, au feuillage persistant, aux fruits rose à rouge vif, croquants et juteux, en forme de petites poires. C’est l’arbre sous lequel le prince Siddhartha méditait avant de renoncer à sa vie princière pour devenir le Bouddha Gautama, fondateur d’une communauté de moines errants, « le bouddha pur et parfait que certains croient avoir été téléporté instantanément au Sri Lanka.

Rienzi Crusz, L'Amour là où les nuits sont vertes




■ Voir aussi ▼

→ (sur poets.ca) une notice bio-bibliographique sur Rienzi Crusz
→ (sur le site de L’Amourier éditions) une page sur L’Amour là où les nuits sont vertes de Rienzi Crusz



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