L'après mise au monde

Alors attention, aujourd'hui je vais vous faire rêver. J'envoie du lourd, du paradis, du bonheur : on va causer hémorroïdes ! Non non ne me remerciez pas, ça me fait plaisir !

C'est un sujet qui me tient à cœur ( pour ne pas situer une autre partie de mon anatomie ) et qui malheureusement souffre d'une mauvaise image. En effet on parle sans problème des brûlures d'estomac pendant une grossesse ou encore de la cicatrice d'une césarienne après l'arrivée du bébé mais bizarrement, un tabou persistant entoure ces histoires d'hémo, dingue non ?

Alors je vais mettre ma fierté et ma honte de côté et vous prévenir de ce qui peut vous arriver, à vous mesdames pas encore mamans, et vous raconter, à vous mes lectrices ( oui Papy JP je n'insisterais pas pour que vous lisiez la suite ^^ ) l'après-accouchement de Bouilld'amour.

Avant toute chose, les hémo qu'est-ce donc que cela ?? Les hémorroïdes sont une dilatation des veines de la zone anale (anus et rectum) et du tissu les entourant, un phénomène semblable aux varices qui peuvent apparaître sur les jambes ( source Doctissimo ).

Ça n'est ni beau ni moche, ce sont justes des boules, plus ou moins grosses, plus ou moins gonflées, qui vous sortent de là. On peut tout à fait vivre avec ces petits gonflements de nous-mêmes pendant des années sans problème. Là où ça coince, c'est quand on fait une crise d'hémo, c'est à dire que les petites boules se gonflent ( de sang ) et deviennent extrêmement douloureuses et dures.

Vu à l'endroit où c'est situé ( le popotin si vous suivez toujours ) c'est terriblement gênant pour vivre ! On ne peut pas s'assoir, pas s'allonger sur le dos et marcher est douloureux.

Revenons à nos moutons ( moi en fait ! ). Pendant ma 2e grossesse j'ai fait 2 crises d'hémo. Uniquement pendant la grossesse d'ailleurs, en dehors de cette période là, je n'ai pas vraiment eu à en souffrir. L'accouchement de ma n°2 m'a libéré de ces désagréments, puisque c'était, dans mon cas, la pression exercée sur mon retour veineux qui était à l'origine de tout ça. L'expulsion de Barbouille m'avait donc permis de retrouver une circulation sanguine à peu près normale.

Pendant ma 3e grossesse, je n'ai fait qu'une seule crise d'hémo. Comme à chaque fois, cela a duré 10 jours très intenses, pendant lesquels j'ai pleuré, j'ai souffert, j'ai déprimé etc. Et puis le mercredi 10 avril 2013 est arrivé le moment de rencontrer Bouilld'amour. Sauf que le petit coquin avait le nez en l'air au lieu de regarder vers le sol, et qu'il m'a fallu pousser comme une malade pour le sortir de mon entre-jambe ! Le résultat fut immédiat ou presque, 3 énormes boules sont nées en même temps que mon fils.

Les jours suivant furent un cauchemard ( et j'exagère à peine ). Impossible de me déplacer librement. Impossible de m’asseoir, je prenais mes repas semi-assise en étant allongée sur le côté ( très pratique cette position, je vous la recommande #ironie ON ). Rien ne me soulageait, ni les doses de paracétamol, ni le gel anesthésiant dont je me tartinait allègrement le séant. Les épisodes passage aux toilettes et douches étaient un calvaire. Ca m'a littéralement gaché la fête, je ne profitais même pas de ce si gentil bébé présent à mes côtés. Je focalisais sur ma douleur.

Au 2e jour, les adorables sages-femmes ont même fait venir un médecin proctologue pour m'examiner et tenter de me soulager. Moment épique où tu montres ( encore ) ton orifice à un parfait inconnu. Il s'est mis des gants en latex et m'a rentré les 3 boules l'une après l'autre dans l'anus, à vif. Il les a bloqué avec son pouce, puis a rigolé en disant "ben maintenant il faut bien que je ressorte mon doigt". Il a retiré ce fameux doigt et là un truc incroyable est arrivé : Les boules sont ressorties ! Tout ça pour ça. Et pendant que je chialait de douleur et de colère, il m'a ajouté que ce n'était rien, qu'il avait déjà vu pire, et il est parti...

La crise a duré 10 jours, 10 jours à me tartiner la rondelle de crème, à me mettre des suppos, à gober du Daflon, à me laver à chaque passage aux toilettes car impossible de s'essuyer correctement en slalomant entre les gonflements...

Franchement quand tu viens d'accoucher tu as autre chose à faire que de focaliser sur ton popotin. C'est plutôt de ton nouveau-né dont tu as envie de prendre soin !

On parle souvent de tous ces petits désagréments qui peuvent survenir pendant une grossesse, on parle beaucoup moins des petits soucis qui peuvent arriver après. A ce sujet il y a cet article sur les P'tis Mwana qui en parle très bien. Les hémos sont un sujet terriblement tabous car ils touchent de près notre intimité, les gens n'osent pas en parler, C'est comme les infections urinaires ou les mycoses vaginales. Pourtant en parler permet de dédramatiser les choses. Dans mon cas j'ai assez de recul maintenant pour en rigoler ( quoique si je recroisais le proctologue, je lui ferais bien un petit doigté anal à celui-là ! ).

Du coup, après ces expériences un poil traumatisantes, comment ne pas appréhender l'arrivée de Petit Pois. Je suis persuadée que cela va se reproduire, pendant la grossesse d'une part, et peut être même après l'accouchement si je suis malchanceuse. Pour éviter cela pas de miracle : boire beaucoup d'eau, ne pas prendre trop de poids ( hum ), manger des fibres à mort et équilibré en général, prendre du Daflon, et espérer que cela suffise ! En attendait je profite de chaque jour où mon corps ne souffre pas...