Magazine Journal intime

Variations sur les "extrêmes".

Publié le 14 avril 2014 par Cuicuinrv
"Ce n'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'on ne doit pas l'exprimer sur son blog." citation ad libitum du blogueur ver 2.0, all rights reserved by Cuicui corp ltd.Araignées du soir, bonsoir !

Écoutant distraitement une radio commerciale dans mon véhicule brinquebalant, j'ai discerné à travers les cliquetis, les vibrations et les grincements de mon antique voiture, l'expression "extrême gauche" prononcé par un de ces innombrables clowns qui hantent le cirque médiatique...



Ce pitre causait de la manifestation du 12 avril 2014 organisée par une dizaine de mouvements et partis de gauche.Bien entendu, l'expression "extrême gauche" était placée pour disqualifier les partis du front de gauche, PG et PCF car chez l'électeur moyen, pusillanime, conformiste, niais, plus ou moins apolitique, creux et un peu nœunœud, le mot "extrême" rappelle dans la propagande médiatique archi rabâchée et bien édulcorée, les atrocités nazies ou les horreurs staliniennes.Parce que vous comprenez, selon ces quelques journalistes fortement idéologisés qui vous balancent ces sentences définitives comme des perroquets, je serais donc en temps que sympathisant, un potentiel gardien de goulag voire un de ces mouchards staliniens prompts à dénoncer son voisin qui dévierait de la ligne du parti.La vie est si simplette !
Quoique je ne rechignerais pas à rééduquer tous ces misérables propagandistes,  leur réapprendre certains fondamentaux et ce recul nécessaire qu'ils semblent avoir oublié.Réapprentissage d'une certaine objectivité,  sans arme, ni fouet, ni mirador. Simplement en leur apprenant le sens des mots et qu'utiliser des termes excessifs affaiblit le sens et favorise une certaine violence puisque celle des mots induit forcément une agressivité latente.Je me souviens qu'autrefois, un des plus grands cons de la politique française devant l'Éternel, Jean Lecanuet, un centriste atlantiste davantage remarqué pour son sourire étincelant et ses dents blanches que par ses idées, ne cessait de traiter pour les disqualifier, les communistes de "collectivistes" afin de faire peur au petit peuple.

En effet ce terme anachronique laissait entendre que si par malheur, l'union de la gauche parvenait au pouvoir, non seulement les chars russes défileraient dans les 24 heures aux Champs Élysées mais les petits pavillons de banlieues seraient aussitôt réquisitionnés par le parti, les petits artisans et commerçants nationalisés, les églises transformées en maison du Peuple !

Et des imbéciles de le croire et de voter pour lui ! On atteint dans ce cas l’extrême limite de la bêtise...

Mais à force d'abuser d'un vocabulaire grandiloquent, celui-ci a fini par s'user naturellement, donc de banaliser la vraie violence et le danger des véritables mouvements extrêmes, politiques, religieux ou sectaires car plus aucun terme de la langue française ne correspond à leurs radicalités. Si dans une échelle allant de moins l'infini à plus l'infini - les extrêmes représentant les infinis - le politiquement correct à est à mi-chemin de ces deux bornes, c'est à dire proche du zéro.Ce qu'il fallait démontrer. Poil au nez.
L'extrême Cuicui vous bise et s'excuse de l'extrême banalité de ce billet. Poil au pied.

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