Magazine Journal intime

Lana del Rey, arrête!

Publié le 05 juillet 2014 par Paulo Lobo
Je voudrais seulement fermer les yeux.Ne rien entendre de ce que vous me dites.Vous me poussez vers la sortie.Mon corps bouleverse ma fuite. Je me prends les orties sur le talus de ma route.J'ai un peu peur.Je n'en connais pas la raison.J'abandonne le langage. J'abandonne toute vélleité d'explication.J'abandonne le voyage.J'abandonne toute vélléité d'évasion.Ma tête veut s'envoler mais ma matière me cloue au sol.Tu me demandes de rester.Je dois partir.Je dois fuir.De quoi?De rien. De moi. Insensé. Je veux aller là où personne ne connaît mon visage. Je veux planer au-dessus des rues. Au-dessus des êtres. Leur sourire, les écouter, les regarder. Les interroger. Sans jamais me livrer.Vous me poussez vers la sortie et en même temps vous me demandez de rester. Je suis déchiré entre ici et là-bas. Je reste au milieu, de nulle part, dans mon no man's land, tout seul, en proie aux gaz, aux projectiles des deux camps retranchés. Retranchez-moi. Tranchez pour moi. Les questions sont des arcs tendus prêts à me cribler de balles. Je les bouterai dehors.Je vois précisément ma prison à venir, ma décrépitude, pourtant on dit que je suis un être jovial. Arrête. Il se savait condamné, sans aucune chance de rédemption, sans l'ombre d'une ombre en plein désert, les doutes étaient son soleil à l'heure de midi, il avait une soif indescriptible, aussi forte qu'un continent et ses armées, il cherchait déséspérement un distributeur de boissons. Depuis deux heures, il divaguait dans les dunes, il avait 2 euros en poche, il cherchait un distributeur, il se prendrait une bouteille d'eau pétillante. Bien fraîche. Il la boirait goulûment. Il serait heureux. Le temps de quelques glouglous.Mais le désert n'en finissait pas. Depuis au moins deux mois qu'il traversait monts et collines, le sable était devenu son pain quotidien. Il ne s'inventait plus d'issue, il ne peignait plus de fenêtres, il se contentait de respirer. Sans rien espérer d'autre qu'un peu d'air. Mais l'eau, où était l'eau?Il y avait juste une chanteuse. Lana del Rey. Qu'il était bon de l'aimer.Malgré son ultraviolence. Malgré son spleen plein d'affects. Lana, Lana, pourquoi chantes-tu? Lana, dis-moi, où est le distributeur de boissons? 
Lana del Rey, arrête!

Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossiers Paperblog